140247

24/12/2014

Le bonheur

Le militant que je suis sait que le bonheur ne se revendique pas. Je ne suis pas heureux de voir ce monde où les horreurs éclaboussent chaque jour nos écrans, je suis malheureux de voir cette pauvreté à nos portes et je me bats contre ces injustices avec mes petites mains comme tant de militants, de bénévoles, de femmes et d'hommes de bonne volonté.

En cette veille de fêtes, qui ne réfléchit pas aux conditions du bonheur? Est ce du temps perdu? Est ce une bonne chose de rechercher les clefs du bonheur quand un camarade me dit qu'elles n'existent pas? Beaucoup en réclament à l'Etat, certains a leur employeur, d'autres à leur Dieu. Et vous, n'êtes vous pas comme moi à vouloir toujours positiver, parfois je me sens dans la peau de ces musiciens du TITANIC qui jouaient, à grandes envolées, quand le bateau coulait.

Je ne suis pas adepte des retraites ou des récollections, je ne crois plus au sauveur suprême, et pourtant... j'ai besoin des autres pour réfléchir, j'ai besoin de mon Autre pour recevoir et donner. Cette fin décembre nous aide à méditer, les jours sont gris, les nuits tombent vite mais quelque chose nous dit qu'après le 20, les jours rallongeront, la lumière nouvelle percera dans les givres de janvier. C'est le bon moment pour nous ressourcer auprès de nos parents, enfants, petits enfants. C'est le moment des souhaits, de souhaiter autour de nous santé et..bonheur. Nous y revenons.

Comme les adolescents nous avons le spleen, que celui ci nous aide au moins à grandir et à nous émanciper.

J'ai été puisé dans les écrits du Conseil National de la Résistance les ressorts qui permettaient à ces héros de penser un après guerre plus juste, plus humain, plus solidaire. Ces femmes et ces hommes de l'ombre, nombreux étaient syndicalistes chrétiens ou communistes, avaient intitulé leur texte: "des jours meilleurs".

Nous aussi, nous pouvons essayer d'annoncer "des jours meilleurs", cela dépend d'abord de nous. Rien ne se fera sans nous. Le pire s'il est toujours possible n'est jamais inéluctable. Je me sens, en ce mois de fêtes, proche de ceux qui refusent l'exclusion, proche de mes camarades en difficulté dans les entreprises et qui refusent les solutions extrêmes ou violentes, proche de cette femme qui sur son vélo vient déposer dans ma boîte le journal de la communauté paroissiale (dernier lien du quartier), proche de ces enfants qui ne sourient pas. En me rapprochant de ces Personnes, peut être approcherai je ce bonheur tant recherché.

01:21 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bonheur

21/12/2014

Les bonnes nouvelles se faisant rares, profitons en.

L'université de Lille. Moi qui n'ai pas eu la chance de mettre les pieds au lycée, me voilà un fervent défenseur de notre Communauté d'Universités Nord de France, la COMUE que je désespérais de voir un jour. Souvenez vous des années noires, début 2010, où nous avions été lamentablement recalés par le jury international donnant accès aux fonds IDEX, les énormes crédits pour les investissements d'avenir. Nous étions alors très divisés, des universitaires disaient que nous ne connaissions rien à leur monde.
Et ce vendredi, au Comité Grand Lille, j'en avais la chair de poule d'entendre parler d'une seule voix les universités, les entreprises et les collectivités locales. Sur l'écran géant s'affichait "Université de Lille" au singulier, quel bonheur! 30 établissements se sont regroupés derrière une seule bannière, la notre à nous les citoyens de cette région, les universités, les grandes écoles, les illustres labos de recherche, publics mais aussi privés qui ont eu la commune intelligence d'accueillir l'Université Catholique. Je ne suis pas naïf au point de croire que tout ce monde hier divisé file le grand amour, ce n'est pas ce que nous leur demandons. Ce que nous voulons, c'est gagner avec eux ces fonds IDEX, 15 millions d'euros par an pendant 10 ans. Au delà de ces investissements d'avenir nous voulons être dans le top 10 des universités françaises comparables aux meilleures mondiales. Nous voulons soutenir un ensemble capable de nous imposer à l'international, notre attractivité en dépend.
Comme ça va mieux en le disant, restons vigilants pour refuser les vieilles politiques de saupoudrage, pour conforter sans faiblir la nouvelle gouvernance, faire nôtre cette belle formule de Fabienne BLAISE " il faut s'unir sans exclure" et enfin parfaire encore et toujours ce soutien qui doit être unanime de tous les acteurs économiques, sociaux et bien sûr politiques.

60% des habitants
sont favorables à la grande Région.. Merci. Qu'Amiens et Lille ne se connaissent pas, n'est ce pas navrant à l'heure de la mondialisation?

Le syndicalisme réformiste
fait un carton aux élections professionnelles à la Région et les départements 59 et 62. Bonne nouvelle pour négocier la mise en œuvre des réformes territoriales si nécessaires.

Enfin, ce recueillement du Pape François dans la mosquée bleue d'Istanbul avec les responsables musulmans n'était ce pas réconfortant pour toutes les femmes et hommes de bonne volonté.

article paru dans Autrement Dit

19/12/2014

La grève en Italie, en Belgique et bientôt en France ?

Le 12 décembre, les 3 grands syndicats italiens, le 15 décembre les 2 grands syndicats belges ont organisé une journée de grève générale pour protester contre les mesures d'austérité de leurs gouvernements. S'il est toujours difficile de mobiliser syndicalement les salariés en temps de crise, force est de constater la réussite de ces journées d'actions.

La France n'est pas loin de suivre le même chemin. Plusieurs signaux clignotent dans le mauvais sens.
Les provocations répétées et toujours plus rétrogrades du Président du MEDEF exacerbent les crispations chez les salariés. Les manifestations très médiatisées des organisations patronales, les "grèves" des notaires, des patrons taxis, des médecins (lors des fêtes)...obligent les responsables syndicaux à la riposte car les militants n'acceptent pas de laisser les écrans et le pavé aux revendications patronales.

J'entends les observateurs de salon prétexter des problèmes de la CGT, et de l'attitude très responsable de la CFDT pour relativiser l'éventualité de cette possible mobilisation. Mais comment ne pas voir dans l'action des chauffeurs routiers CFDT un premier signe de la montée de la conflictualite dans le secteur privé ?

Les négociations annuelles obligatoires (NAO) se présentent mal, souvent les employeurs s'appuient sur la faible augmentation des prix et la crise récurrente pour chercher à rogner, ici et là, quelques "acquis" considérés comme archaïques. Je sens qu'en 2015, il ne sera plus possible de rejouer le scénario de la négociation bidon. Les syndicats et notamment la CFDT ont informé, formé les négociateurs d'entreprise aux contreparties négociables du CICE, les entreprises du CAC 40 affichent de bons résultats, les rémunérations des dirigeants redeviennent aberrantes.. Autant d'ingrédients pour attiser la conflictualité sociale.

Je suis aussi très surpris des violences collatérales à presque toutes les manifestations, ce qui témoigne là encore d'un surcroit de tensions.

Personne ne peut prédire un mouvement social, mais tout le monde est en capacité de procéder à une analyse objective du climat social, dire que celui n'est pas bon n'est pas un secret.

02:21 Publié dans syndicats | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grève