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26/06/2020

L’aube et le crépuscule

Il y a des instants où la vie s’égaye comme à nul autre moment pareil. Ces jours-ci, vers cinq heures puis après vingt deux heures, nous pouvons, comme les poètes, écouter la vie s’égosiller dans le chant des oiseaux qui annoncent le retour de la vie puis l’arrivée de la nuit. Ces deux moments clés de la vie sont aussi les plus dangereux pour les plus faibles, les plus vulnérables.

Depuis15 ans, ici, nous défendons les solidarités intergénérationnelles en insistant sur le fait que ce sont les jeunes et les très âgés qui payent le plus lourd tribut à la fin de l’Etat Providence.

Les très vieux, (85 ans), sont, excusez l’injure si commune, « placés » dans des maisons où suivant leurs revenus ils seront plus ou moins enfermés et privés de liberté. On nous dit que c’est normal et même que c’est pour leur bien! Pourquoi alors préférons nous mourrir qu’être placés?

Ce sacré virus et la crise qu’il nous fait subir, a révélé comme jamais nous aurions pu le démontrer, combien ces constats sont d’actualité et surtout vécus durement par les jeunes et les très vieux.

Nous attendons, à ce sujet, avec impatience le très gros travail, réalisé à marche forcée, par le CESER sur cette « Région d’après» tant rêvée, sur ce « chemin » déjà si compliqué à baliser.

Parlons de nos aînés. A force de demander tout et n’importe quoi à l’Etat, nous avons gagné sept pages de consignes nationales sur le déroulé de la visite de nos parents en EHPAD!. Mais que penser de ce refus de pouvoir tenir la main de notre maman ou papa au moment de mourir, c’est hallucinant d’inhumanité ! La hiérarchisation entre l’humanisme et l’hygiénisme ont placé la frousse du procès avant l’amour des personnes. Ce n’est pas seulement le crépuscule de la vie, c’est le crépuscule de nos valeurs humanistes.

Comment après ce que nous avons fait à nos vieux parents, parler des violences perpétrées contre les enfants, sinon se référer à Geneviève AVENARD, Défenseuse des enfants, « les enfants ne sont pas des adultes miniatures, mais des personnes et des sujets de DROIT à part entière ». Leurs droits de la convention internationale des droits de l’enfant sont où ?

Les enfants ont été la variable d’ajustement pour gérer l’économique et le confinement, la responsabilité des familles a été sollicitée de manière abusive. Trop, beaucoup trop, de jeunes ont décroché, des milliers d’enfants et d’étudiants ont eu et ont encore faim. Avons nous conscience de la détresse psychologique engendrée par le report hypothétique, puis la suppression des examens ou des concours, la suppression des longs stages validant une année universitaire ou de grande école. L’insupportable fut de les laisser dans l’ignorance!

2 enfants sur trois ne partaient déjà pas en vacances. Et maintenant nous devrions comprendre qu’il est normal de supprimer 85% des colonies de vacances. Mais ça va péter !
Les jeunes déjà harassés pour trouver un job saisonnier savent qu’ils ne sont pas prioritaires, comment vont ils subvenir à leurs besoins à la rentrée.
C’est le Préfet, lui même qui dit que dans les années 70 arriver au campus de Villeneuve-d’Ascq c’était le paradis, aujourd’hui c’est plutôt l’enfer. Et nous, nous serions trop excessifs dans nos propos!

La chaîne des générations craque sous nos yeux...

18:00 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : générations

22/06/2020

Un « plan » régional? Sûrement pas pour rebondir comme avant, place au courage politique, syndical, associatif et ... patronal.

Toutes les collectivités y vont de leurs plans de relance. Ne nous laissons pas prendre à cet engouement bien français qui préfère les plans d’aides immédiates aux réformes. L’après crise appelle à des transformations profondes et une ré-hiérarchisation des priorités.

La Région, qui possède la compétence économique, est certainement la plus légitime à proposer non pas un plan mais son projet pour aider tous les acteurs à reconfigurer leurs propres projets de développement dans ce que tous ont appelé « le monde d’après ». Nous sommes tous engagés par nos belles paroles de changement. Aux actes, citoyens!

19 Présidents de Région ont demandé des compétences accrues dans une nouvelle phase de décentralisation, la crise a démontré la capacité des Régions à réagir rapidement et à compenser les lacunes de l’Etat, le futur contrat de plan doit acter ce rôle accru des régions sur l’économique, le social, la santé et le médico-social, la jeunesse et la formation.

Mais ce qui doit transcender toutes les mesures est la reconnaissance du rôle irremplaçable de celles et ceux dont le travail est apparu indispensable. Le social au cœur du rebond économique régional, avant les aides dites économiques!

Beaucoup de Hauts Français, en premier lieu des enfants et des jeunes adultes, ont eu faim. N’oublions pas le drame de l’arrêt des cantines et des resto´U. N’oublions pas les queues encore actuelles devant les aides alimentaires, les épiceries solidaires, les CCAS. Le plan régional doit être social! Et le social c’est d’abord de la reconnaissance. Nous manquons de cette reconnaissance passage obligé du retour à la confiance.


Oui, DARMANIN, BERTRAND, comme les syndicats ont raison, il y a, un grave problème de pouvoir d’achat. Un plan qui n’aiderait que les entreprises ne serait pas compris. Comment aider les employeurs à mieux rémunérer les petites mains encensées pour leur nécessité. L’exécutif régional doit réunir les partenaires sociaux et les inviter à négocier un accord territorial d’un meilleur partage des richesses produites. La Région a déjà beaucoup fait avec les primes transport, pour les PME-TPE, apprentissage...comment les entreprises abondent ces aides et en initient de nouvelles? Les Politiques régionaux peuvent booster la lutte contre les inégalités, s’ils ne le savent pas, nous pouvons leur rappeler.

Sans se payer de mots, le moment est venu de prouver la responsabilité sociale des entreprises, accompagnons les.

Nous attendons aussi quelques mesures nouvelles:

30% d’interventions supplémentaires des forces de l’ordre dès la première semaine de confinement, nous nous devons de protéger les enfants et leurs mamans contre toutes les formes de violences. Une vice présidence aux droits de l’enfant pourrait être créée en lien avec le Préfet et les Départements pour booster les mesures déjà prises.

Et puis, pourquoi le Conseil Régional n’aiderait il pas à déconfiner l’Education Nationale? Après la catastrophe éducative de milliers d’écoliers, collégiens, lycéens et étudiants qui étaient déjà en difficulté et ont perdu 3 mois d’enseignement sans que cela n’irrite grand monde, l’école enfin déconfinée doit s’ouvrir à d’autres sachants: culturels, citoyens, sécurité, patrons, ouvriers ...
Fini les locaux dits pédagogiques obligeant l’élève à écouter les mêmes enseignants tous assis dans la même pièce. Le dispositif 2S2C ( sport, santé, culture, civisme) ne doit pas être réalisé par les enseignants. Aidons les citoyens à entrer dans l’éducation nationale.

Le télétravail enfin reconnu nécessite des aides publiques pour équiper les logements actuels et futurs aux fonctionnalités du travail à distance. La MEL est évidemment aussi concernée, que propose t’elle?.

Trop d’enfants et de parents se sont retrouvés dans des logements inadaptés aux devoirs et au télétravail, il faut favoriser les rotations entre habitants, c’est l’idée de l’usage progressif des logements, les besoins évoluant avec l’âge. Des aides permettraient cette rotation vertueuse entre générations tout en respectant les choix de chacun.

La relocalisation des productions stratégiques ne sera qu’un leurre à naïfs si nous ne créons pas les conditions pour une fabrication locale, durable et financièrement acceptable des produits concernés. Sans l’aide et l’ingénierie des collectivités, ces conditions ne seront pas réunies. L’économie sociale et solidaire devrait être en première ligne pour proposer des projets socialement innovant... n’est ce pas leur raison d’être?.

Arrêtons là la liste des préconisations permettant de répondre aux faiblesses que nous a révélé la crise du Covid. Le CESER et d’autres y travaillent, prenons le temps de les écouter.

05/06/2020

Comme un vent mauvais

La reprise, oui, mais nous y sommes et c’est la reprise sociale. Les acteurs sont en place, la plupart convaincus qu’ils avaient raison, qu’il fallait , faire autrement. Ce papier ne va pas vous réjouir, la bataille est engagée sur « l’après » et rien n’est gagné pour ne pas revenir comme avant. Zoomons sur les syndicats.

Les syndicalistes responsables ont encore bien du mérite dans cette période de reprise progressive du travail. Leur première difficulté est celle de la confiance. Dans ce pays où 60% des gens ne font pas confiance aux décideurs et 60% ne font pas confiance à leurs concitoyens, comment un syndicaliste adepte du dialogue et de la parole donnée peut-il s’en sortir?
Faire confiance en la parole du responsable de l’entreprise dans ce contexte de suspicion généralisée relève pour certains d’une prise de risques inconsidérée.
La CFDT paie le prix fort de son engagement ( cf l’interview de Michel CREPIN dans le précédent Autrement Dit ). Pour avoir qualifié d’irresponsable l’action de la CGT de RENAULT SANDOUVILLE opposée à la reprise du travail, Laurent BERGER a été victime d’une attaque homophobe de la CGT info-com’ sur une affiche où le syndicaliste affublé d’un collier de chien était tenu en laisse par le président du MEDEF. Inacceptable. Mais depuis le sigle medfdt est régulièrement utilisé, y compris dans la région, pour discréditer les cfdédistes et les signataires du protocole de reprise.
La crise sanitaire a révélé combien le climat d’intolérance repéré avec les gilets jaunes s’est aggravé, les menaces de mort sont courantes contre les consultants santé de la télé, contre des maires ou des syndicalistes, etc...
Bien sûr que l’on peut toujours relativiser, mais nous pensons que souffle un vent mauvais contre les décideurs et les syndicalistes ouverts au dialogue.

De manière plus générale, la crise met en exergue 2 stratégies syndicales déjà bien établies. Le premier mai avait révélé la césure avec d’un côté CFDT, CFTC, UNSA et la FAGE première organisation étudiante et de l’autre CGT,FSU,SUD et UNEF ; FO et CGC restant isolés.

La CFDT se situe clairement dans l’optique de la reprise négociée du travail. « Amorcer la reprise par le dialogue social », « la confiance est la condition fondamentale de la reprise en réalisant un diagnostic paritaire et la construction de solutions partagées », est le fil conducteur de sa stratégie.

La CGT a très vite communiqué sur le droit de retrait et mené des actions juridiques pour demander l’arrêt de la reprise d’entreprises. Mais le ton est donné avec la pétition « le jour d’après, je veux la retraite à 60 ans », ou l’édito national « Plus jamais ça... ne les laissons pas recommencer ».

Le retour aux dures réalités des inégalités injustifiables, du chômage de masse, des violences faites aux enfants et aux femmes, le sort fait aux plus âgés, c’est maintenant.

Ne faisons pas les faux-culs en déplorant la désunion syndicale, mais prenons position et choisissons nos alliés.
Après la cinquantaine de « cafés de l’après » du patronat régional , l’heure est aux actes.
Le CESER mène un travail remarquable sur ce qu’a révélé cette pandémie et prépare des préconisations que l’on dit hardies, une déclaration régionale MEDEF, CPME, U2P, CFDT, CFTC, CGC, FO, parle des défis auxquels il faut répondre, tout est en place pour que, vous comme moi, soyons fiers d’être Hauts Français.

Deux hommes sont attendus Patrice PENNEL président du MEDEF Hdf et Xavier BERTRAND président de la Région. Nous entendons et voyons ce que veux BERTRAND mais que veut et que fait PENNEL?

20:11 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reprise