140247

05/06/2020

Comme un vent mauvais

La reprise, oui, mais nous y sommes et c’est la reprise sociale. Les acteurs sont en place, la plupart convaincus qu’ils avaient raison, qu’il fallait , faire autrement. Ce papier ne va pas vous réjouir, la bataille est engagée sur « l’après » et rien n’est gagné pour ne pas revenir comme avant. Zoomons sur les syndicats.

Les syndicalistes responsables ont encore bien du mérite dans cette période de reprise progressive du travail. Leur première difficulté est celle de la confiance. Dans ce pays où 60% des gens ne font pas confiance aux décideurs et 60% ne font pas confiance à leurs concitoyens, comment un syndicaliste adepte du dialogue et de la parole donnée peut-il s’en sortir?
Faire confiance en la parole du responsable de l’entreprise dans ce contexte de suspicion généralisée relève pour certains d’une prise de risques inconsidérée.
La CFDT paie le prix fort de son engagement ( cf l’interview de Michel CREPIN dans le précédent Autrement Dit ). Pour avoir qualifié d’irresponsable l’action de la CGT de RENAULT SANDOUVILLE opposée à la reprise du travail, Laurent BERGER a été victime d’une attaque homophobe de la CGT info-com’ sur une affiche où le syndicaliste affublé d’un collier de chien était tenu en laisse par le président du MEDEF. Inacceptable. Mais depuis le sigle medfdt est régulièrement utilisé, y compris dans la région, pour discréditer les cfdédistes et les signataires du protocole de reprise.
La crise sanitaire a révélé combien le climat d’intolérance repéré avec les gilets jaunes s’est aggravé, les menaces de mort sont courantes contre les consultants santé de la télé, contre des maires ou des syndicalistes, etc...
Bien sûr que l’on peut toujours relativiser, mais nous pensons que souffle un vent mauvais contre les décideurs et les syndicalistes ouverts au dialogue.

De manière plus générale, la crise met en exergue 2 stratégies syndicales déjà bien établies. Le premier mai avait révélé la césure avec d’un côté CFDT, CFTC, UNSA et la FAGE première organisation étudiante et de l’autre CGT,FSU,SUD et UNEF ; FO et CGC restant isolés.

La CFDT se situe clairement dans l’optique de la reprise négociée du travail. « Amorcer la reprise par le dialogue social », « la confiance est la condition fondamentale de la reprise en réalisant un diagnostic paritaire et la construction de solutions partagées », est le fil conducteur de sa stratégie.

La CGT a très vite communiqué sur le droit de retrait et mené des actions juridiques pour demander l’arrêt de la reprise d’entreprises. Mais le ton est donné avec la pétition « le jour d’après, je veux la retraite à 60 ans », ou l’édito national « Plus jamais ça... ne les laissons pas recommencer ».

Le retour aux dures réalités des inégalités injustifiables, du chômage de masse, des violences faites aux enfants et aux femmes, le sort fait aux plus âgés, c’est maintenant.

Ne faisons pas les faux-culs en déplorant la désunion syndicale, mais prenons position et choisissons nos alliés.
Après la cinquantaine de « cafés de l’après » du patronat régional , l’heure est aux actes.
Le CESER mène un travail remarquable sur ce qu’a révélé cette pandémie et prépare des préconisations que l’on dit hardies, une déclaration régionale MEDEF, CPME, U2P, CFDT, CFTC, CGC, FO, parle des défis auxquels il faut répondre, tout est en place pour que, vous comme moi, soyons fiers d’être Hauts Français.

Deux hommes sont attendus Patrice PENNEL président du MEDEF Hdf et Xavier BERTRAND président de la Région. Nous entendons et voyons ce que veux BERTRAND mais que veut et que fait PENNEL?

20:11 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reprise

01/09/2015

Quelle reprise ?

A croire que nos grandes organisations, toutes bavardes sur le monde qui bouge, sont incapables de bouger leur discours. Depuis la victoire du FN aux départementales et le fantasme mensonger de Syriza payé cash par le peuple grec, rien n’a changé, on nous ressort les mêmes discours partisans et les Verts de ma région vont faire alliance avec le Siryza version Mélenchon.

Ce qui me gêne le plus est que les chefs ont peur de leurs militants, regardez Cambadélis essayer de faire le consensus entre Macron, les frondeurs et les amis de Hamon, même lui n’y croit pas, mais faut faire comme si.

Ne pas oser dire où l’on va, voilà la maladie de nos dirigeants. Parce que toutes les solutions sont complexes et peu populaires, nos dirigeants d’organisations collectives, ne nous disent pas tout car nous pourrions ne pas comprendre. Sur les migrants ou les contrats de travail de plus en plus précaires, à force de minimiser les problèmes, de ne pas oser aborder les questions taboues, il est de plus en plus difficile de décider.

La peur du militant !! Du coup, les militants sont de moins en moins nombreux. Et quand ils se retrouvent, entre eux, c’est pour s’empailler et se diviser. Même les organisations à forte cohésion interne n’osent pas aller au bout de leurs convictions, de peur d’effaroucher les adhérents et elles s’interrogent ensuite sur leurs difficultés de recrutement. Or, aller au bout de ses convictions, c’est ça être militant.

Je suis MILITANT plus que jamais en cette fin d’été désolant. Je suis en vacance près de La Rochelle et je lis le quotidien local, comment ne pas comprendre le détachement de nos concitoyens envers les organisations politiques et syndicales. Il n’est question que de désaccords internes, que de règlements de compte, que de démissions, ou de primaires pour…2017 ! Au mieux, les réponses sont toujours celles attendues.

Dans 4 mois il y a des élections et personne n’en parle comme si la Région ne les intéressait pas.
Et puis comment ne pas le dire, je me sens un peu orphelin de ma représentation collective ; qui ose s’afficher haut et fort avec les convictions qui sont les miennes ? Les dirigeants qui pensent comme moi sont atones (hors Valls et Macron). Et pourtant ce n’est pas difficile de crier nos convictions.
Je suis plus que jamais MILITANT.

Dans mon prochain post, j’essaierai d’expliquer ce mot et ce qu’il veut dire au moins pour moi. Surtout, ne baissons pas les bras.

08:12 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reprise