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21/06/2019

Indemnisation du chômage, retraites, ça craint.

Mener d’ici septembre, deux réformes aussi socialement explosives que sont l’indemnisation du chômage et les retraites est un pari osé pour un gouvernement qui dit avoir compris l’état de l’opinion.
L’été social sera compliqué, sera t’il chaud, tout est possible. A voir les réactions syndicales après le discours de politique générale, nous pouvons pensé que les syndicats n’ont pas envie de se laisser déborder comme ce fut le cas avec les gilets jaunes.

UNEDIC : le Premier Ministre parle de justice sociale. Réduire les indemnités de personnes qui, pour la plupart, ne sont pas responsables de leur chômage, instaurer une dégressivité présentée comme un bâton incitateur et limiter le bonus-malus à seulement 5 à 10 branches, est ce cela la justice?. Chacun d’entre nous connaît un enfant au chômage non indemnisé ou un parent dans la cinquantaine en chômage de longue durée, il ne faudra pas grand chose pour les défendre par procuration. Ne parlons pas de tous les humanistes, dont nous sommes, qui militent au Secours Populaire, à Emmaüs où l’aide aux décrocheurs, nous ne resterons pas inertes devant plus d’injustices.

On peut aussi s’interroger sur la limitation des indemnités pour les cadres. Se pose la question de l’évolution d’un système assuranciel ( l’assurance chômage) qui ne garantirait pas les mêmes droits pour une même cotisation. La culture anglo-saxonne du gouvernement induit l’idée que les cadres ont les moyens de se payer une assurance individuelle, bonjour la solidarité. Un cadre salarié n’est pas un rentier, c’est un salarié solidaire des autres salariés et vice-versa. Voilà une conception de la justice qui mérite réflexion avant de se lancer dans une voie égoïste.

Retraite: il y a quelques mois, nous écrivions 5 chroniques sur le contenu de la réforme espérant poursuivre sur le même rythme, aujourd’hui nous sommes bien en peine pour dire sur quoi la concertation a permis d’avancer. Bien malin qui peux dire ce que sont les arbitrages sûrement pris au sommet de l’Etat. Restons en donc aux propos lapidaires du Premier Ministre. Il a évoqué un « âge d’équilibre » identique pour tous ce qui n’est pas juste pour celles et ceux qui ont commencer à travailler très tôt. Est ce financièrement nécessaire, c’est loin d’être évident, peut être y reviendrons nous, car méfions nous de ces chiffres qui sortent 24 heures avant la déclaration gouvernementale. Âge légal pour une retraite à taux plein et âge d’équilibre ce n’est pas la même chose, les syndicats redoutent que cet âge d’équilibre retarde de 2 ans l’âge de la retraite à taux plein... pas facile.

Le Premier Ministre a annoncé un changement de méthode, c’est urgent de le prouver.

19/03/2019

Quand Macronien rime avec Beveridgien, c’est un choix de société

Les négociations entre patronats et syndicats concernant l’assurance chômage n’ont pas abouti.

L’UNÉDIC est gérée de manière paritaire par les partenaires sociaux, mais c’est l’Etat qui décide de l’essentiel, comme par exemple, la fusion entre les ASSEDIC et Pôle Emploi, voire du remplacement des cotisations sociales par la CSG, impôt sur lequel le gouvernement a totalement la main. De plus, les négociateurs doivent respecter une lettre de cadrage dictée par le gouvernement. C’est le paritarisme encadré ou tenu en laisse.

Car cette lettre de cadrage est l’exemple même d’injonctions contradictoires que le gouvernement ne pourra pas plus satisfaire par décrets que les partenaires sociaux n’ont pu le faire par accord.
Que dit cette lettre? Créer un système de bonus-malus pénalisant les entreprises multipliant les contrats courts qui ont explosé ces dernières années et décider de mesures permettant 3 à 3,9 milliards d’économies sur un déficit de 10 milliards.
Comme les employeurs ne voulaient pas négocier le moindre bonus-malus et que les syndicats ne voulaient pas baisser les indemnités des chômeurs, la négociation était impossible.
Rappelons les chiffres: 80% des salariés ayant eu un contrat de un mois ou moins sont réembauchés dans la même entreprise, soit 400 000 salariés. C’est le contrat précaire à répétition.

Mais l’enjeu dépasse l’indemnisation du chômage. Les syndicats redoutent, comme le dit Yves VEYRIER, leader de FO, la tentation gouvernementale d’instaurer pour la protection sociale un système beveridgien où les prestations de base seraient financées uniquement par l’impôt et décidées par le seul Etat. Système emblématique des politiques anglo-saxonnes contrairement au système bismarckien marqueur social de l’Europe du nord et du sud. Entre la logique assurancielle actuelle et la logique assistancielle c’est un projet de société qui est en jeu. Le gouvernement doit assumer son choix et l’expliciter.

La « gouvernance » est aussi au cœur des malentendus entre le gouvernement et les corps intermédiaires. Prenons le cas de la future réforme des retraites, qui sera chargé de la gestion du futur régime unique? Les partenaires sociaux ont si bien géré les régimes de retraites complémentaires qu’ils ont accumulé un fonds de réserve de 118 Milliards d’euros, fonds de réserve indispensable pour le futur régime proposé par Monsieur DELEVOYE. La crainte est grande de voir le gouvernement faire main basse sur ces fonds paritaires tout en retirant les partenaires sociaux de la gestion du futur régime.

Réduire l’indemnisation des cadres illustre aussi ce changement de système, si les cadres cotisent comme les autres salariés pourquoi auraient ils moins d’allocations? Différences entre assurance et prestation sociale... quand on vous dit que cette nouvelle majorité a peu de culture sociale.

12/02/2014

Le tiers du déficit de l'UNEDIC est du au régime des intermittents du spectacle

1 milliard d'Euros, c'est le déficit des annexes 8 et 10 du régime d'indemnisation du "chômage" des intermittents du spectacle. soit le tiers du déficit général de l'Unedic.

Déjà en 2003, négociateur pour la CFDT, j'avais essayé de trouver une solution au scandale qui consistait à faire payer par la cotisation chômage des salariés et entreprises du privé, le financement de la politique culturelle de l'Etat.

Ce régime dérogatoire fait l'objet d'un système de fraudes. Des logiciels sophistiqués permettent aux entreprises de spectacle de calculer au mieux le quota des 507 heures de travail qui cumulées aux périodes d'indemnisation font l'équivalent d'un temps plein.

02:24 Publié dans chômage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : unedic