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10/03/2020

L’école de la deuxième chance devient le Campus de La remotivation

L’ école de la deuxième chance du Grand Lille est née de la volonté de Bruno Bonduelle, alors Président de la CCI Grand Lille entouré d’une poignée de femmes et d’hommes très engagés. Après plus de 10 ans d’activité, l’école s’est remise en cause.

Les e2c sont reconnues comme un des dispositifs de réinsertion les plus efficaces en France, selon les rapports du Sénat, de la Cour des Comptes, de la DARES … ce qui en dit long sur leur efficacité.

Et pourtant, malgré ces constats et les success story qu’on peut trouver dans les e2c, celles ci pourraient être en difficultés pour trois raisons :

- La pluralité des difficultés sociales encore plus accrues chez les jeunes non qualifiés.
- La difficulté de croire en une école fut-elle de deuxième chance pour ces jeunes quand l’école de la République n’a pas su ou voulu répondre à leurs personnalités et spécificités.
- La pédagogie des e2c a été copiée-collée par les pouvoirs publics, dans leurs appels d’offres de formations créant une fausse concurrence entre les opérateurs.

Devant ces constats, les administrateurs de l’e2c Grand Lille ont décidé de réadapter leur école en profondeur. Convaincus que la motivation existe nécessairement chez ces jeunes non qualifiés mais qu’il faut aller, à nouveau, la rechercher, ils ont créé avec les salariés « le Campus de la Re motivation ». On ne parle donc plus d’école, tant l’école traditionnelle est définitivement rejetée, disqualifiée par les jeunes concernés.

Le Campus est aujourd’hui l’une des formes les plus abouties de ce que l’on peut proposer aux jeunes non qualifiés car il part de la liberté pédagogique encore possible dans les e2c, de leur capacité de réagir aux changements et de leurs liens ténus avec le monde économique.

Le Campus doit répondre au premier problème dit du sourcing, car ces jeunes ont décroché de tout, au point d’être devenus « invisibles » aux institutions qui en ont la charge. Le Campus, c’est une organisation qui n’attend pas les inscriptions mais considère que sa responsabilité est de trouver en propre les moyens d’aller chercher ces jeunes et surtout de ne pas les perdre dans les premiers jours comme c’est trop souvent le cas. Les sept premières semaines ont donc été repensées pour s’assurer de l’ancrage du jeune sur cette deuxième chance si exigeante après de longues années d’inactivité.

Le Campus répond à un souci encore plus grand d’accompagnement et d’individualisation avec le Plan Individuel de Motivation, les PIM, véritables boussoles de l’insertion vers l’emploi. Beaucoup plus inconfortables que les anciens plannings collectifs, ces PIM exigent une souplesse et une réactivité de tous les instants. On ne parle plus de formateurs mais de référents, tous les salariés du Campus sont des référents.

Pour susciter l’envie d’apprendre chez ces jeunes, le Campus permet au stagiaire de se substituer au formateur en s’appropriant de nouvelles méthodes d’apprentissage. Il donne la possibilité à ces jeunes, de suivre des formations plutôt destinées à des diplômés (philosophie, joutes oratoires …)

Pour en savoir plus contactez moi.

14/05/2013

La réussite étonnante de l'Ecole de 2ème chance

Administrateur de l’école de la 2ème chance du Grand Lille (Roubaix, Lille, Saint Omer, Armentières), c'est ma responsabilité la plus motivante. L'assemblée générale qui s'est tenue la semaine passée était l'occasion de réaliser un bilan sur l'activité de l'école.

Un projet innovant

L'école forme des jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans, sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification professionnelle et qui affichent une volonté de s'en sortir.
Notre école a le meilleur taux national de sorties positives avec 65% de stagiaires à l'emploi en 2012. Labellisée par l'AFNOR, l'école est recommandée par 90% des entreprises partenaires. 605 jeunes ont été accueillis dans les 4 sites en 2012. Après une période d'essai de 7 semaines, ils suivent un parcours de formation d'une durée de 9 mois maximum.

Les entreprises clés de la réussite. Grâce à un fichier de 3150 entreprises, 1540 stages ont été réalisés dans 806 entreprises.

Pourquoi ça marche ?

Plusieurs raisons expliquent le succès de l'école : l'implication permanente des entreprises dans le dispositif, le rejet de tous les stéréotypes culturels sur la jeunesse en difficulté, une individualisation des parcours de formation et surtout un accompagnement pendant et après la sortie à l’emploi. Enfin un vrai travail d’équipe avec 42 salariés, très motivés et très réactifs.

Et le miracle se produit

Lors des premiers entretiens, nous recevons des jeunes très fragilisés, fracassés par de multiples échecs dont l'échec scolaire. Les jeunes ont perdu confiance en eux mêmes mais aussi envers le monde des adultes. Pourquoi les adultes de l'E2C ne continueraient t’ils pas à leur mentir comme les autres, pourquoi tiendrions nous les promesses que l'Ecole de la 1ère chance n'a pas tenues ? C’est le défi et l’engagement que nous prenons.
Ces entretiens de recrutement sont toujours réalisés par des femmes et des hommes d'entreprise. Nous leur disons : "êtes vous d'accord de tout faire pour accéder à un emploi. Si oui, nous nous engageons, nous, à tout faire pour vous aider à forcer les portes". Et avant 9 mois, le miracle se produit, entre 6 et 7 jeunes sur 10 sortent la tête haute de l'école et accèdent à l'emploi.
Comme toutes les écoles, nous travaillons à l'acquisition des savoirs faire et des savoirs être, mais pour moi, c'est "l'accompagnement au lâcher prise" qui fait la différence. Nous les aidons à quitter l’école et à se lancer dans la vie autonome, ils ont repris pied dans la société.

Trésorier de l'Ecole, je peux affirmer que la réussite ne dépend pas d'abord des moyens financiers. La réussite dépend uniquement de la mobilisation du personnel, des bénévoles et des entreprises partenaires. Le jeune motivé peut ainsi s'appuyer sur des adultes solides qui les respectent comme des jeunes adultes et non plus comme des adolescents en échec.
Si vous le voulez, les 4 écoles vous ouvrent leur porte et répondront à toutes vos interrogations.

20/02/2012

Combien sont les jeunes décrocheurs ?

On appelle « décrocheurs » les jeunes qui quittent leur scolarité sans diplôme, sans qualification.

Ce que l’on peut dire avec certitude, c’est qu’ils sont nombreux.
Combien sont-ils exactement ? Qui sont-ils ? Où sont-ils ?
Autant de questions aux réponses incertaines.

Dans ce blog, je citais le chiffre de 150 000 jeunes décrocheurs par an.
Début décembre 2011, le Ministre de l’Education Nationale parlait de 223 000 jeunes, sortis en 2011, sans aucun diplôme, soit 5% des jeunes de + de 16 ans scolarisés en lycées.

D’après le Ministre, seulement ¼ de ces jeunes se retrouvent dans les missions locales, les autres soit 160 000 sont « perdus de vue »

Ce sont notamment ces jeunes que nos 4 écoles de la 2ème chance du Grand Lille tentent de contacter. Pas évident du tout !