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03/05/2021

Le langage des démographes

Ma dernière chronique reprenait les nouvelles données démographiques régionales. Le constat est imparable, nous vieillissons comme toute l’Europe.
La base de notre pyramide des âges se rétrécit et cela va continuer. Les Hauts de France resteront longtemps la région la plus jeune... des régions vieilles. La fin du baby-boom et du papy-boom annonce une transition démographique à laquelle nous ne sommes pas préparés. Quand le problème des retraites a été nié par la meute des anti-réformistes:« ce n’est pas un problème démographique », nous nous devons ne pas rater cette transition démographique porteuse de choix qui seront difficiles. C’est un combat militant auquel nous sommes encore conviés.
Mes prochaines chroniques seront démographiques, vous verrez c’est passionnant.

La boussole du temps long et mi-long.
En 2015, l’essai d’Yves CARONI (grand patron nordiste des travaux publics), co-écrit avec Jean Claude BRANQUART, commençait par « Parce que la démographie préfigure l’avenir... ». Oui, cette science qui scannérise la population à l’instant T, nous apprend aussi ce que sera la population de demain. Ce livret anticipait l’évolution vérifiée de la Russie et de l’Asie, toujours d’une brûlante actualité. Ma conviction est que les démographes nous prédisent l’avenir, mais la construction de l’avenir réel nous appartient.

La pyramide des âges.
En 1883, Émile CHEYSON a inventé la pyramide des âges, outil emblématique des démographes. Mais en soi « la » pyramide ne dit pas grand chose, l’important est de juxtaposer les pyramides par décennies, les décennies passées et futures, nous pouvons alors apprécier les dynamiques. Ainsi pour notre région, nous distinguons très bien l’érosion de la base ( les jeunes) et le gonflement des anciens dans la partie supérieure.
Le danger, souvent vérifié, est d’en tirer des décisions mathématiques. Par exemple, la baisse de la natalité régionale aura dans deux trois ans des répercussions sur le nombre de classes et d’enseignants en maternelles, mais il serait idiot d’utiliser la règle de trois consistant à calquer le nombre de classes en proportion du nombre d’élèves. C’est faire l’impasse sur les déterminants sociaux et géographiques. La démographie n’est qu’un indicateur parmi d’autres, mais essentiel.

L’espérance de vie.
Autre terme utilisé par les démographes, l’espérance de vie suscite de nombreuses polémiques, son augmentation pourtant évidente est encore interrogée car cette bonne nouvelle suscite aussi des angoisses. La différence hommes/femmes alimente des discussions dignes du café du commerce, elle existe pourtant sur tous les continents. De quelle espérance de vie parle t’on: à la naissance, à 65 ans, en bonne santé... la précision est importante pour les politiques à décider. Son augmentation d’environ 3 mois à la naissance sera impactée par la pandémie. Mais l’importance des pandémies dans la démographie se sera pour la prochaine chronique.

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