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22/03/2021

Patchwork de réflexions virales

Chroniques personnelles de ce temps:

On peut être adepte du temps long stratégique et trouver ce temps long, trop long. Sale temps que ce temps. Lambersart, éligible enfin au vaccin, c’est mon médecin qui m’énumère mille dangers et refuse de me vacciner. Et dire que j’ai applaudi cette médecine libérale! Voici, enfin, les week-ends printaniers au calme du Ternois mais condamnés au confinement. Un ami décédé sous intubation interdit de visiter, âme sensible s’abstenir, le malheureux. Un petit-enfant toujours handicapé par un Covid long; un autre inquiet de ne pouvoir, pour la deuxième année, accéder à un stage qualifiant pour sa grande école. Et cette addiction ( vous direz, encore une) tous les jeudis à 18 heures, accro à la prestation télévisée de Super Héros Jean, pour être à chaque fois déçu... voudrais pas être à sa place. C’est ça aussi le quotidien déprimant de mars 21 quand celui de 2020 excitait nos délires sur le « monde d’après ».

Donnez moi un véto:

Un soir où je disais à Gérard LARCHER « si j’étais une vache je serai mieux soigné car, au moins, le véto me textote sur les rappels vaccinaux de mon chat », il me répondit : « c’est une question de formation, depuis PASTEUR la prévention est fondamentale dans notre formation (il était lui même véto) contrairement à celle des médecins. ». Je comprends maintenant pourquoi il a fallu un an pour faire entrer un vétérinaire dans la composition du Conseil Scientifique.

3,3 sur 10. On note tout!

Pour soigner le mal démocratique, cette chronique privilégie l’aggiornamento des acteurs de la démocratie représentative qu’elle soit politique ou sociale. D’autres souhaitent expérimenter la démocratie directe présomptueusement qualifiée de citoyenne. La note que ces tirés au sort ont infligée au gouvernement démontre le peu de maturité de ces « citoyens » qui pensent normal de noter un gouvernement comme ils notent un restaurant ou un coiffeur. A stigmatiser les corps intermédiaires trop contestataires, à tenir des propos démagogiques comme la transmission « sans filtres » des 149 propositions sauf 3 de la convention, le gouvernement se complet à se jeter dans des impasses. La dernière de ces impasses est de ressortir la réforme de l’assurance chômage refusée par l’ensemble des partenaires sociaux. Imaginons une convention citoyenne sur l’indemnisation du chômage, bonjour la cohésion sociale.

Territorialiser les décisions publiques:

Dans un État aussi centralisé que le nôtre, c’est un exploit d’avoir enfin obtenu après des mois de mesures nationales uniformes des mesures territorialisées et graduées comme le confinement du dunkerquois ou du Pas de Calais. Faire confiance aux élus de terrain sera au centre des élections régionales, à eux de nous en convaincre. Qui osera revendiquer le package compétences du monde d’après des Régions : santé, préventions, formation, social.

14:34 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : centralisation

04/03/2021

Pour une dotation autonomie-jeune inconditionnelle.

Quand on a bien analysé l’obstacle à sauter, il faut y aller et sans
procrastiner. Ce n’est pourtant pas si simple. Certaines mesures que la
pandémie a révélée comme décisives se heurtent à la prudence
gouvernementale et parlementaire. Il est vrai que les grandes réformes de la
société exigent une grande volonté politique. La dotation autonomie-jeunes
en est l’exemple.

En 2010, nous parlions déjà de doter les jeunes d’un capital départ ou d’une
dotation universelle, la pandémie et notamment la situation dramatique des
étudiants n’a fait qu’en accentuer l’urgence. Finalement peu importe le nom
du dispositif, préparer à l’autonomie, être fier d’aider cette génération 2000 à
devenir pleinement autonome, c’est la responsabilité des générations
actuellement au pouvoir. Élections ou pas, il ne faut plus attendre.
En 40 ans, le chômage massif des jeunes a bouleversé la donne de l’entrée
au travail, les problématiques: famille, formation, logement et mobilité
obligent à changer de paradigmes.

Le citoyen majeur a droit au RSA, sauf... le majeur de moins de 25 ans.
Parce que depuis le 5 juillet 1974 et le passage de la majorité à 18 ans, le
paternalisme a grignoté ce combat gagné par la génération 68.
L’infantilisation a fait son œuvre.

En 2021, même de jeunes députés considèrent les jeunes adultes majeurs
de 18 à 25 ans comme des adolescents qu’il faut encore éduquer dans le
droit chemin, moralisateur à souhait et désobligeant pour les intéressé-es. Ils
confondent assistanat et accompagnement vers l’autonomie. J’invite ces
députés à venir jouer à « vis ma vie » avec des jeunes précaires ou
étudiants, ils comprendront l’urgence d’une prestation d’accès à l’autonomie.
Citons ATD Quart Monde, organisation responsable et émancipatrice s’il en
est, favorable à l’ouverture des minima sociaux dès 18 ans ainsi qu’à un droit
inconditionnel d’accompagnement dans la durée.

Il ne s’agit pas de demander « un RSA jeunes qui serait synonyme de
contractualisation, mais réellement d’une citoyenneté civique dès 18 ans ».
Tiens donc, pour nos deux majorités parlementaires, la citoyenneté civique
devrait être limitée de 18 à 25 ans!

L’accompagnement « inconditionnel » est non entendable pour ceux qui
considèrent que seuls les pauvres devraient en bénéficier, du coup on préfère
mettre les repas à un euro ou des prêts au permis de conduire... ce choix de
l’inconditionnalité d’une dotation autonomie en ferait une vraie réforme
sociétale et non une obole d’un CCAS. Arrêtons de les voir comme de futurs
assistés, ils revendiquent l’autonomie, accompagnons les.

Et ce, comme le dit encore ATD avec « la possibilité d’accidents », cette
société du risque dont on les gave et les punit quand ils échouent.

Le premier syndicat étudiant La Fage annonce que 23% des étudiants ont
des pensées suicidaires! Dix Présidents d’Université dont les nôtres disent
que tous les indicateurs sur la santé mentale sont au rouge, la vie réelle de
nombreux jeunes se trouvent derrière ces chiffres effrayants.
Ce sont nos enfants et petits enfants et certains sont majeurs.