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04/03/2021

Pour une dotation autonomie-jeune inconditionnelle.

Quand on a bien analysé l’obstacle à sauter, il faut y aller et sans
procrastiner. Ce n’est pourtant pas si simple. Certaines mesures que la
pandémie a révélée comme décisives se heurtent à la prudence
gouvernementale et parlementaire. Il est vrai que les grandes réformes de la
société exigent une grande volonté politique. La dotation autonomie-jeunes
en est l’exemple.

En 2010, nous parlions déjà de doter les jeunes d’un capital départ ou d’une
dotation universelle, la pandémie et notamment la situation dramatique des
étudiants n’a fait qu’en accentuer l’urgence. Finalement peu importe le nom
du dispositif, préparer à l’autonomie, être fier d’aider cette génération 2000 à
devenir pleinement autonome, c’est la responsabilité des générations
actuellement au pouvoir. Élections ou pas, il ne faut plus attendre.
En 40 ans, le chômage massif des jeunes a bouleversé la donne de l’entrée
au travail, les problématiques: famille, formation, logement et mobilité
obligent à changer de paradigmes.

Le citoyen majeur a droit au RSA, sauf... le majeur de moins de 25 ans.
Parce que depuis le 5 juillet 1974 et le passage de la majorité à 18 ans, le
paternalisme a grignoté ce combat gagné par la génération 68.
L’infantilisation a fait son œuvre.

En 2021, même de jeunes députés considèrent les jeunes adultes majeurs
de 18 à 25 ans comme des adolescents qu’il faut encore éduquer dans le
droit chemin, moralisateur à souhait et désobligeant pour les intéressé-es. Ils
confondent assistanat et accompagnement vers l’autonomie. J’invite ces
députés à venir jouer à « vis ma vie » avec des jeunes précaires ou
étudiants, ils comprendront l’urgence d’une prestation d’accès à l’autonomie.
Citons ATD Quart Monde, organisation responsable et émancipatrice s’il en
est, favorable à l’ouverture des minima sociaux dès 18 ans ainsi qu’à un droit
inconditionnel d’accompagnement dans la durée.

Il ne s’agit pas de demander « un RSA jeunes qui serait synonyme de
contractualisation, mais réellement d’une citoyenneté civique dès 18 ans ».
Tiens donc, pour nos deux majorités parlementaires, la citoyenneté civique
devrait être limitée de 18 à 25 ans!

L’accompagnement « inconditionnel » est non entendable pour ceux qui
considèrent que seuls les pauvres devraient en bénéficier, du coup on préfère
mettre les repas à un euro ou des prêts au permis de conduire... ce choix de
l’inconditionnalité d’une dotation autonomie en ferait une vraie réforme
sociétale et non une obole d’un CCAS. Arrêtons de les voir comme de futurs
assistés, ils revendiquent l’autonomie, accompagnons les.

Et ce, comme le dit encore ATD avec « la possibilité d’accidents », cette
société du risque dont on les gave et les punit quand ils échouent.

Le premier syndicat étudiant La Fage annonce que 23% des étudiants ont
des pensées suicidaires! Dix Présidents d’Université dont les nôtres disent
que tous les indicateurs sur la santé mentale sont au rouge, la vie réelle de
nombreux jeunes se trouvent derrière ces chiffres effrayants.
Ce sont nos enfants et petits enfants et certains sont majeurs.