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08/04/2021

Étonnez nous, l’opinion est prête.

A peine cent jours de campagne régionale pour trois listes politiquement bien identifiées. L’occasion de nous intéresser à l’état de l’opinion en ce mois de mars. Pour cela nous nous référons au baromètre de la confiance politique du CEVIPOF qui sonde régulièrement, les citoyens européens inscrits sur les listes électorales.



La campagne électorale aura bien du mal à détendre nos zygomatiques. Français, nous sommes les européens les plus pessimistes, nous ne sommes que 14% à être sereins pour 42% de britanniques et 40% d’allemands. Nous sommes las à 41% (15 pour les allemands) et sommes de plus en plus moroses à 34%.

Par contre, nous sommes 74% à penser qu’il est possible de changer la société, notons qu’en avril dernier lors du premier confinement, nous étions 93% à le penser. Nous sommes 64% à dire que les gens font leur possible pour se conduire correctement... comme quoi nos ressentis restent aléatoires.

Un français sur deux pense que son niveau de vie est resté stable quand 37% ressentent une dégradation. Curieusement nous sommes 68% à nous considérer « au milieu ou en haut » de la société. Nous ne sommes pas tous nostalgiques du temps de nos parents, nous sommes 38% à penser que notre situation est meilleure, 31% pareille.

Le sentiment d’inégalité reste fort, nous ne sommes que 25% à penser que les règles du jeu sont les mêmes pour tout le monde.

Une petite moitié d’entre nous pense que la démocratie va plutôt bien ( en hausse sur un an) et 55% pas très bien ou pas bien. Là encore ce n’est ni tout blanc ni tout noir, l’heure n’est pas à la résignation des démocrates.

Notre regard différe entre les responsables politiques qui pour 80% des français « ne se préoccupent pas de ce que pensent les gens » et les élus de proximité qui recueillent un bien meilleur niveau de confiance. Pourtant ce sont les mêmes !

Si le Maire avec 64% de confiance reste en tête, les élus régionaux et départementaux avec 56% ne sont pas loin. Et nous sommes 8 sur 10 à dire que « c’est utile de voter car c’est par les élections que l’on peut faire évoluer les choses ». L’opinion est donc prête.

En conclusion, la lassitude et le climat anxiogène et de peur vont aider les extrêmes mais l’opinion porte un regard et une confiance suffisamment bienveillants sur les élus régionaux pour éclairer après débat, un vrai choix. Ce débat sera politique, souhaitons qu’il soit le moins politicien possible.
Au final il faudra encore sortir l’extrême droite et pour cela chacun devra respecter les électeurs de l’autre liste républicaine.

Naïfs non, exigeants nous serons.

La transition démographique d’une région qui fut jeune mais a vieilli.

Le CESER des Hauts de France a travaillé tout un après midi pour camper le nouveau portrait démographique de la région.

L’Agence Haut de France 2020-2040 du Conseil Régional, reconnue pour son expertise, est venue présenter les dernières données sur l’évolution de la population régionale. Ces importantes évolutions ébranlent nos certitudes et obligent à revisiter nos politiques publiques.

Les Hauts de France n’échappent pas au déclin démographique de l’ensemble européen.
En 2017, déjà, le Ceser alertait sur le fait que la croissance démographique de notre région était la moins élevée de toutes les régions métropolitaines. Avec une estimation de 5 977 462 habitants au 01 janvier 2021, les Hauts de France descendent sous la barre symbolique des 6 millions d’habitants. La région se place derrière l’Ile-de-France, Auvergne Rhône Alpes, Nouvelle Aquitaine et se trouve au coude à coude avec l’Occitanie, nous perdons la 3ème place.
Entre 2013/2018, la région a enregistré un accroissement démographique de seulement 0,1% par an contre 0,4% pour la France Métropolitaine.

Une région beaucoup moins féconde!
Région, hier la plus féconde, le nombre d’enfants par femme (1,86) rejoint pour la première fois celui de l’ensemble des femmes françaises (1,84). Le renouvellement des générations (2) n’est donc plus assuré alors qu’il l’était encore en 2013 avec 2,09.
Si nous restons la région la plus jeune de France, ne nous cachons pas la face, le vieillissement de notre région et de nombreuses agglomérations sera notre réalité pour longtemps.

La région est confrontée depuis de nombreuses années à un important déficit migratoire de - 0,2%. En 2050, le région perdrait 200 000 habitants soit 6 400 habitants chaque année (-0,1% par an) alors que la population nationale continuerait à augmenter de 0,2% par an. Nous décrochons.
Dès 2019, le solde naturel ne compense plus le déficit migratoire et cela devrait continuer sous l’effet du vieillissement et de la réduction de la fécondité. Nous y reviendrons mais à brève échéance, nous enregistrerons plus de morts que de naissances.

Ces premiers constats appellent évidemment un renouveau des politiques publiques en région mais commençons déjà à ne plus répéter nos antiennes.
Ne parlons plus du papy-boom, il est trop tard, les enfants de 1945 ont 75 ans et plus, dans 10 ans ils auront 85 ans. Le nombre de jeunes est et sera de plus en plus insuffisant pour assurer les solidarités intergénérationnelles.

Parlons de la « transition démographique », la transition de la région la plus jeune de France vers une région vieillissante comme le reste de l’Europe.

11:55 Publié dans CESER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : démographie