08/04/2021
La transition démographique d’une région qui fut jeune mais a vieilli.
Le CESER des Hauts de France a travaillé tout un après midi pour camper le nouveau portrait démographique de la région.
L’Agence Haut de France 2020-2040 du Conseil Régional, reconnue pour son expertise, est venue présenter les dernières données sur l’évolution de la population régionale. Ces importantes évolutions ébranlent nos certitudes et obligent à revisiter nos politiques publiques.
Les Hauts de France n’échappent pas au déclin démographique de l’ensemble européen.
En 2017, déjà, le Ceser alertait sur le fait que la croissance démographique de notre région était la moins élevée de toutes les régions métropolitaines. Avec une estimation de 5 977 462 habitants au 01 janvier 2021, les Hauts de France descendent sous la barre symbolique des 6 millions d’habitants. La région se place derrière l’Ile-de-France, Auvergne Rhône Alpes, Nouvelle Aquitaine et se trouve au coude à coude avec l’Occitanie, nous perdons la 3ème place.
Entre 2013/2018, la région a enregistré un accroissement démographique de seulement 0,1% par an contre 0,4% pour la France Métropolitaine.
Une région beaucoup moins féconde!
Région, hier la plus féconde, le nombre d’enfants par femme (1,86) rejoint pour la première fois celui de l’ensemble des femmes françaises (1,84). Le renouvellement des générations (2) n’est donc plus assuré alors qu’il l’était encore en 2013 avec 2,09.
Si nous restons la région la plus jeune de France, ne nous cachons pas la face, le vieillissement de notre région et de nombreuses agglomérations sera notre réalité pour longtemps.
La région est confrontée depuis de nombreuses années à un important déficit migratoire de - 0,2%. En 2050, le région perdrait 200 000 habitants soit 6 400 habitants chaque année (-0,1% par an) alors que la population nationale continuerait à augmenter de 0,2% par an. Nous décrochons.
Dès 2019, le solde naturel ne compense plus le déficit migratoire et cela devrait continuer sous l’effet du vieillissement et de la réduction de la fécondité. Nous y reviendrons mais à brève échéance, nous enregistrerons plus de morts que de naissances.
Ces premiers constats appellent évidemment un renouveau des politiques publiques en région mais commençons déjà à ne plus répéter nos antiennes.
Ne parlons plus du papy-boom, il est trop tard, les enfants de 1945 ont 75 ans et plus, dans 10 ans ils auront 85 ans. Le nombre de jeunes est et sera de plus en plus insuffisant pour assurer les solidarités intergénérationnelles.
Parlons de la « transition démographique », la transition de la région la plus jeune de France vers une région vieillissante comme le reste de l’Europe.
11:55 Publié dans CESER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : démographie
22/01/2014
La démographie rend serein, stresse ou rend perplexe
Je suis toujours surpris des réactions de mon auditoire dans les conférences sur la démographie.
Interrogatif : les centenaires de 2100 sont tous nés ! Ils sont même au collège ! Je vois alors les yeux qui s'interrogent et mettent un certain temps pour se dire "il a raison".
Perplexe :"l'espérance de vie à la naissance progresse d' un trimestre par an" ou "sur mes 2 petites filles, l'une d'elle est sûre de dépasser 95 ans" "La possibilité de vivre longtemps en bonne santé est plus importante que celle de vivre dépendant". Je suis surpris du pessimiste ambiant, les informations données par la démographie sont toujours remises en cause or la démographie est pour moi une science exacte. A croire que mes contemporains sont tellement sceptiques qu'ils refusent d'entendre les bonnes nouvelles.
La démographie stresse, fait peur. Réfléchir à ce que nous serons plus tard exige d'accepter le vieillissement, ce qui n'est pas facile dans une société où le jeunisme prédomine. réfléchir aux demains prévisibles, c'est affronter l'idée de la fin de vie, de la dépendance. Or, la vieillesse des années 2000 n'a plus rien à voir avec celle du siècle dernier.
04:20 Publié dans Démographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : démographie
21/01/2014
La démographie aide à réfléchir loin, sur le temps long
J'aime proposer à mes interlocuteurs de mesurer leur "horizon temporel", à quelle échéance sont vos projets les plus lointains ? Ainsi, je me suis aperçu que mon horizon temporel est au moins de 10 ans, quand celui de certains jeunes n'excède pas 6 mois. Cette information est utile pour décider des choix de vie.
Le temps long est celui de la sagesse quand le temps de l'immédiateté est celui de l'improvisation. Tous les grands décideurs sont ceux qui sont capables de voir loin tout en décidant rapidement.
Quelques exemples de décisions où le temps long est une nécessité : les retraites, le canal Seine/Nord, la politique de défense, l'énergie, les infrastructures...
04:59 Publié dans Démographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : démographie