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20/04/2015

La Région et le numérique

Le Conseil régional va débattre d’un schéma sur les usages du numérique. Qui dit usage pense comme moi d’abord aux usagers. Tous les domaines de notre vie quotidienne sont concernés: nos mobilités, nos emplois, notre éducation, notre accès à la culture, notre rapport aux enfants et même nos amours…

A la vitesse où vont les innovations, il est illusoire de vouloir contrôler les mutations concernées.Par contre le Conseil Régional peut définir quelques orientations permettant de tirer le meilleur parti de ces évolutions qui vivent d’elles-mêmes.

Donner à voir, valoriser et promouvoir ce qui se fait de mieux en région. Nous pouvons être fiers de notre territoire qui a donné naissance à des pépites comme Euratechnologie, la Plaine Images, la Serre Numérique, des entreprises mondiales comme OVH ou Ankara, des start-up comme Holusion. Le gouvernement ne s’y est pas trompé avec le label French Tech. Donner à voir, c’est créer l’émulation nécessaire à l’éclosion des pépites de demain. La stratégie régionale a, là, un rôle important à jouer.

Donner les moyens d’un accès du numérique à tous. Le numérique aura un impact positif s’il est partagé et approprié par tous, tous les âges et catégories sociales. Les potentialités sont telles que nous ignorons la plupart des usages dont nous pourrions bénéficier. Les collectivités territoriales ont un rôle majeur pour faciliter leur découverte et apprentissage. Les partenaires sociaux pourraient aussi être invités à engager une négociation territoriale pour accompagner l’acculturation professionnelle au numérique.

La question du numérique partout. Faut-il viser un hypothétique maillage complet et total du territoire par le haut débit ? Faut-il à tout prix que le pays des 7 vallées, là où je vis en partie, soit totalement fibré par exemple ? Non, la priorité est en revanche que sur tout le territoire, des lieux soient parfaitement maillés. Ces lieux d’intermédiation existent et peuvent éviter une fracture numérique sans pour autant couvrir tout un territoire à 100 % : ce sont les écoles, collèges, lycées, services publics et zones d’activités qu’il faut impérativement relier.

Quand je vois mon petit-fils, si épris de nouvelles technologies que celles-ci ont un impact sur ses capacités cognitives je me dis que ce débat sur les usages du numérique est d’abord fait pour lui, pour son avenir, pour les bouleversements qu’il est si passionnant d’anticiper aujourd’hui. Ce petit fils que grâce à Skype je peux voir chaque soir, un bonheur que mes parents n’ont jamais connu.

article paru dans Autrement Dit

01:42 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : numérique

03/04/2015

Les inégalités au cœur du rejet citoyen.

J'admets ne pas avoir tout compris. Ces élections ont perturbé les schémas d'analyse classiques. Que d'illustres inconnus, très âgés, sans aucune activité publique, arrivent au deuxième tour dans mon canton est incompréhensible. Il faut avoir la modestie de le dire, il nous faudra beaucoup de recul pour appréhender la nouvelle situation, car bien des certitudes sont tombées ces deux derniers weekends.

Nous avons tous la même information, dans les 5 départements de notre future Région, l'extrême droite est majoritaire et parfois très largement. Le mode de scrutin des élections régionales exige d'en tenir rapidement compte.

L'indécente inégalité des revenus.
Analyser le vote FN, c'est regarder en face l'échec de nos politiques de lutte contre les inégalités. Celles ci augmentent et cela en devient insupportable. Quand les entreprises bénéficient de la politique de l'offre, les salariés sont en droit d'en retirer quelques avantages. La précarité de l'emploi, en particulier des jeunes, obligent à réviser les politiques de recrutement, aucun schéma économique n'oblige à cette généralisation de contrats de plus en plus courts et pourtant renouvelables. Les pauvres, contrairement aux privilégiées professions libérales n'ont plus, eux, la possibilité de faire grève, ils se vengent autrement.

Les inégalités territoriales.
L'analyse canton par canton montre que la dynamique FN part des villages, des villes moyennes, des zones rurales, toujours dans des territoires en difficulté économique. Aux régionales, les candidats républicains de la grande région devront structurer leurs projets politiques autour de cet enjeu de solidarité des territoires. La métropolisation, évidemment nécessaire, doit s'appuyer sur les territoires périphériques et les irriguer d'activités. Les villes moyennes de la grande région doivent trouver intérêt à la métropole européenne lilloise. Cela passe, en premier, par une réorganisation du service public régional qui est loin d'être de proximité. Sans déconcentration de services régionaux dans les villes hors métropole, il y aura peu de chance de séduire les nouveau électeurs frontistes.

Les limites du scrutin majoritaire.
Avec le tripartisme, le clivage droite gauche a perdu de sa pertinence, on le savait depuis longtemps, les Départementales l'ont consacré. Humanistes, unissez vous!
Si le tripartisme devait s'installer, ce sera la fin de la 5eme République et de son sacro saint scrutin majoritaire à deux tours, les règles démocratiques ne peuvent continuer à exclure autant d'électeurs de toute représentation.
Enfin, le vote républicain ne peut être à sens unique de la gauche vers la droite. Si, dans le Nord, les électeurs de gauche ont voté ce dimanche pour la droite c'est aussi parce que Jean René LECERF a été très clair dans ses consignes de vote. Le ni-ni se paiera un jour.

Article paru dans Autrement Dit

09:20 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inégalités

30/03/2015

Un tchien avec un capiau bleu marine auro été élu!

Ne dites surtout pas ouf! Hier soir j'entendais un certain soulagement en voyant que le FN ne présiderait aucun département. Ce serait se rassurer à trop bon compte. Le FN a gagné ces élections et tous les Républicains ont perdu. La droite emporte des sièges mais c'est l'extrême droite qui renforce inexorablement ses positions.

Je me réserve quelque temps de réflexion pour essayer une analyse car je n'ai pas tout compris. Le paysage politique est durablement transformé, ça je le sais.
"Un tchien avec un capiau bleu marine auro été élu" me dit un vieux militant qui en a vu d'autres. Peut être, mais raison de plus pour chercher à comprendre.

Certains ont voulu chambouler le bazar, ils ont réussi. D'autres ne croient plus en rien et sont restés chez eux (la moitié de mon quartier). Beaucoup à force de chercher un coupable ont fini par trouver plus pauvre qu'eux pour le condamner de tous leurs maux ( cf la chasse aux abus du RSA).
Mais j'ai vu aussi des visages fiers dans les permanences FN, comme si leur vote leur redonnait espoir. J'ai vu, il y a quelques années, ces mêmes visages dans mes permanences syndicales...

Des mots reviennent comme des coups de massue: insécurité, injustices, inégalités, délaissé, oubliés, scandales, arrogances, tous des...bandits
Pour l'instant j'écoute, et c'est vrai que j'ai envie de me boucher les oreilles. Mais un militant doit toujours affronter la parole de celui qu'il est censé défendre ou représenter. Dur dur. Être démocrate c'est écouter l'Autre. Dur dur.

Voilà, à +

PS: et dire que certains ont trouvé qu'on en faisait trop, que c'était trop morale...et alors notre combat ne serait il pas une exigence morale, une exigence de tous les instants.