Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Devant 1500 militants de la CFDT, le Premier Ministre Emmanuel VALLS, s'est livré à une autocritique sur l'attitude du Parti Socialiste, en 2003, concernant l'appréciation de la réforme des retraites. " J'étais député, nous aurions dû soutenir cette réforme". Instant de stupeur, les militants CFDT ont bien compris. Après avoir été vilipendés comme des traîtres par tous les dirigeants socialistes, voilà enfin la reconnaissance, par un chef de gouvernement socialiste, de la justesse du positionnement CFDT. Inutile de vous dire qu'ils n'ont pas gâchés leur plaisir, dans un vacarme d'applaudissements, ils prenaient leur revanche.
La CFDT, une nouvelle fois aurait eu raison trop tôt. C'est pour moi tout le contraire, ceux qui ont rejeté la réforme de 2003 ne sont que des dinosaures. La CFDT était simplement à l'heure avec son temps. Vous me direz, il vaut mieux tard que jamais!

Personnellement, je n'ai pas applaudi. Il s'est passé quand même plus de 10 ans, il y a eu au moins 3 réformes depuis 2003, le gouvernement a pâti depuis deux ans et demi de sa promesse démagogique du retour aux 60 ans. Notre pays paye cher les archaïsmes, le livre blanc de ROCARD date de 1992...
Enfin, comment en voyant François REBSAMEN au premier rang, ne pas se rappeler le congrès socialiste de Dijon ( REBSAMEN était maire de Dijon), où une standing ovation avait été réservée à Bernard THIBAUT, chantre depuis 1995 du refus de toute réforme.

Ces paroles, certes nécessaires, ne cicatriseront pas certaines humiliations.

Le Word Forum de LILLE se tenait , indispensable aiguillon pour l'innovation économique et sociale de notre région. Le maître mot du Word Forum est la RSE, la Responsabilité Sociale des Entreprises.
Militant convaincu de la RSE, j'essaie de diffuser ses bienfaits comme ses exigences, mais que la tâche est difficile, y compris dans le Nord Pas de Calais.

La RSE est perçue, non à tort, comme un outil de marketing à usage exclusif de l'employeur. On oublie trop souvent que la RSE est une nouvelle façon d'organiser la performance ET la gouvernance de l'entreprise. Mais qui osera s'intéresser à la gouvernance dans nos entreprises sans prendre un risque pour son avenir professionnel?

La RSE bien comprise, appelle une transparence sur les critères de rémunération des dirigeants, sur l'organisation des rapports entre les actionnaires et les dirigeants, sur la qualité des informations permettant de comprendre la stratégie de l'entreprise (et non la seule information comptable). Je pense que nous sommes encore loin du compte, la "valeur" de l'action et sa dictature sur la gestion court-termiste. Or nous savons que la valeur de l'action ne dit rien sur la performance durable de l'entreprise et encore moins sur la solidité des emplois.

La RSE propose l'utilisation de critères d'évaluation non uniquement financiers et insiste sur les indicateurs de performance sociale et environnementale, or comment ne pas s'interroger sur le pouvoir des Directeurs Financiers dans les Comités de Direction? L'analyse des reportings demandés aux managers de proximité est éclairante sur le sujet.

Autre indice d'une réelle pratique de la RSE c'est celui de l'organisation du droit d'alerte et de la protection du lanceur d'alerte que les anglo-saxons appellent "donner un coup de sifflet". Je parle ici du droit d'alerte des salariés et non du CE. Il s'agit d'un droit fondamental à la base de toute citoyenneté que le Conseil de l'Europe définit ainsi "toute personne qui fait des signalements ou révèle des informations concernant des menaces ou un préjudice pour l'intérêt général dans le contexte de sa relation au travail", l'autre jour les militants syndicaux à qui je donnais cette définition m'ont ri au nez! Dans nos entreprises les lanceurs d'alerte sont des emmerdeurs m'ont ils répondu.

Le Word Forum a encore de belles années devant lui.

article paru dans Autrement Dit

Déjà 25 ans, le 9 novembre 1989, je faisais la fête devant les images de liesses venues de Berlin.
Ce dimanche, nous déboucherons le champagne.

Je n'ai jamais eu aucune faiblesse pour combattre le totalitarisme communiste. Avec d'autres, j'étais aux premières loges pour aider mes camarades devenus amis de Solidarnosc.

J'aurai aussi une pensée pour les millions de morts des goulags.

Je ne remercierai jamais assez tous ces dissidents qui ont forgé mes convictions comme KURON, GEREMEK, KUNDERA ...