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24/07/2020

C’est simple comme un plan de relance

Allez savoir pourquoi nos concitoyens disent que l’économie, le social voire la politique, c’est trop compliqué, au point de refuser de lire un article, d’écouter une émission et même d’aller voter. C’est quand même un peu facile... Parlons du plan rebond et de la dette et voyons s’il faut avoir fait l’ENA pour comprendre. Un poil de bon sens, ça aide.

Plus de 90% des entreprises ont été impactées par les mesures sanitaires, le plan de relance des Hauts de France veut répondre aux besoins urgents de ces entreprises en abondant généreusement tous les dispositifs financiers déjà existants et par la création d’un « fonds rebond ». Mais le rebond ce n’est pas pour repartir comme avant, dans des activités du siècle dernier, le plan booste alors les projets Rev3 à hauteur de 85 millions d’euros et aide tous les nouveaux créateurs d’entreprise et plus particulièrement les starts-up régionales. Un mois après le déconfinement, c’était attendu.

Plus surprenant, le Président anti-éolien veut développer les énergies alternatives, poursuivre la réhabilitation des logements pour une meilleure efficacité énergétique, accompagner les entreprises qui s’engagent dans la décarbonation avec le plan « CO2 et industrie ». En avant la transition.

Après notre dernière chronique sur l’extrême vulnérabilité de la jeunesse, comment ne pas citer quelques mesures urgentes résumées par « le soutien à la première ligne sur le CV ». Et cette réponse à nos suppliques récurrentes d’accueillir plus de stagiaires dans les collectivités publiques (1300 à 1500 stagiaires seront accueillis à la Région). Et la création d’une vraie banque de données dédiée aux jeunes (la banque des stages) ?, et bien c’est chose presque faite « la Région va ouvrir un site internet permettant de faire le lien entre les appétences du jeune, les formations existantes, les offres de contrats d’apprentissage, les initiatives locales de rapprochement offres/demandes et les services disponibles (transport, logement...) ». Comme quoi tout arrive quand des propositions pertinentes sont martelées par des militants ou le CESER, il est des responsables politiques qui sont capables de les reprendre. Bravo et merci pour eux. Mais, il serait bon que la mise en œuvre ne soit pas celle des seuls fonctionnaires régionaux, un comité des usagers serait très utile, n’est ce pas Président, vous qui avez créé en 2003 le comité des usagers du droit à la retraite? A suivre...

Au total, ce bon plan, c’est quand même 1,3 millards d’euros mis à notre disposition, les acteurs régionaux économiques et sociaux, nous devons absolument nous en accaparer dans les 18 mois... après, il sera trop tard!

Parlons maintenant de la dette en traduisant, avec nos mots, les propos policés du nouveau Président de la Cour des Comptes. La dette, ce n’est pas grave, dit-il. Les plus malins se la refile d’institutions financières aux banques et vice versa, mais la dette ne meurt jamais, pas comme le Covid. A la fin, dans 10, 30 ou 90 ans, il y a toujours un couillon qui paye.. et nous ne voulons pas être ces couillons! Alors arrêtez de nous « bouffer la tête » avec vos orthodoxies et expliquez nous simplement qui va la payer cette dette exponentielle !

Vous voyez, on n’a pas été longtemps à l’école mais on comprend tout. Quand on veut.

18:32 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 072020

26/06/2020

L’aube et le crépuscule

Il y a des instants où la vie s’égaye comme à nul autre moment pareil. Ces jours-ci, vers cinq heures puis après vingt deux heures, nous pouvons, comme les poètes, écouter la vie s’égosiller dans le chant des oiseaux qui annoncent le retour de la vie puis l’arrivée de la nuit. Ces deux moments clés de la vie sont aussi les plus dangereux pour les plus faibles, les plus vulnérables.

Depuis15 ans, ici, nous défendons les solidarités intergénérationnelles en insistant sur le fait que ce sont les jeunes et les très âgés qui payent le plus lourd tribut à la fin de l’Etat Providence.

Les très vieux, (85 ans), sont, excusez l’injure si commune, « placés » dans des maisons où suivant leurs revenus ils seront plus ou moins enfermés et privés de liberté. On nous dit que c’est normal et même que c’est pour leur bien! Pourquoi alors préférons nous mourrir qu’être placés?

Ce sacré virus et la crise qu’il nous fait subir, a révélé comme jamais nous aurions pu le démontrer, combien ces constats sont d’actualité et surtout vécus durement par les jeunes et les très vieux.

Nous attendons, à ce sujet, avec impatience le très gros travail, réalisé à marche forcée, par le CESER sur cette « Région d’après» tant rêvée, sur ce « chemin » déjà si compliqué à baliser.

Parlons de nos aînés. A force de demander tout et n’importe quoi à l’Etat, nous avons gagné sept pages de consignes nationales sur le déroulé de la visite de nos parents en EHPAD!. Mais que penser de ce refus de pouvoir tenir la main de notre maman ou papa au moment de mourir, c’est hallucinant d’inhumanité ! La hiérarchisation entre l’humanisme et l’hygiénisme ont placé la frousse du procès avant l’amour des personnes. Ce n’est pas seulement le crépuscule de la vie, c’est le crépuscule de nos valeurs humanistes.

Comment après ce que nous avons fait à nos vieux parents, parler des violences perpétrées contre les enfants, sinon se référer à Geneviève AVENARD, Défenseuse des enfants, « les enfants ne sont pas des adultes miniatures, mais des personnes et des sujets de DROIT à part entière ». Leurs droits de la convention internationale des droits de l’enfant sont où ?

Les enfants ont été la variable d’ajustement pour gérer l’économique et le confinement, la responsabilité des familles a été sollicitée de manière abusive. Trop, beaucoup trop, de jeunes ont décroché, des milliers d’enfants et d’étudiants ont eu et ont encore faim. Avons nous conscience de la détresse psychologique engendrée par le report hypothétique, puis la suppression des examens ou des concours, la suppression des longs stages validant une année universitaire ou de grande école. L’insupportable fut de les laisser dans l’ignorance!

2 enfants sur trois ne partaient déjà pas en vacances. Et maintenant nous devrions comprendre qu’il est normal de supprimer 85% des colonies de vacances. Mais ça va péter !
Les jeunes déjà harassés pour trouver un job saisonnier savent qu’ils ne sont pas prioritaires, comment vont ils subvenir à leurs besoins à la rentrée.
C’est le Préfet, lui même qui dit que dans les années 70 arriver au campus de Villeneuve-d’Ascq c’était le paradis, aujourd’hui c’est plutôt l’enfer. Et nous, nous serions trop excessifs dans nos propos!

La chaîne des générations craque sous nos yeux...

18:00 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : générations

22/06/2020

Un « plan » régional? Sûrement pas pour rebondir comme avant, place au courage politique, syndical, associatif et ... patronal.

Toutes les collectivités y vont de leurs plans de relance. Ne nous laissons pas prendre à cet engouement bien français qui préfère les plans d’aides immédiates aux réformes. L’après crise appelle à des transformations profondes et une ré-hiérarchisation des priorités.

La Région, qui possède la compétence économique, est certainement la plus légitime à proposer non pas un plan mais son projet pour aider tous les acteurs à reconfigurer leurs propres projets de développement dans ce que tous ont appelé « le monde d’après ». Nous sommes tous engagés par nos belles paroles de changement. Aux actes, citoyens!

19 Présidents de Région ont demandé des compétences accrues dans une nouvelle phase de décentralisation, la crise a démontré la capacité des Régions à réagir rapidement et à compenser les lacunes de l’Etat, le futur contrat de plan doit acter ce rôle accru des régions sur l’économique, le social, la santé et le médico-social, la jeunesse et la formation.

Mais ce qui doit transcender toutes les mesures est la reconnaissance du rôle irremplaçable de celles et ceux dont le travail est apparu indispensable. Le social au cœur du rebond économique régional, avant les aides dites économiques!

Beaucoup de Hauts Français, en premier lieu des enfants et des jeunes adultes, ont eu faim. N’oublions pas le drame de l’arrêt des cantines et des resto´U. N’oublions pas les queues encore actuelles devant les aides alimentaires, les épiceries solidaires, les CCAS. Le plan régional doit être social! Et le social c’est d’abord de la reconnaissance. Nous manquons de cette reconnaissance passage obligé du retour à la confiance.


Oui, DARMANIN, BERTRAND, comme les syndicats ont raison, il y a, un grave problème de pouvoir d’achat. Un plan qui n’aiderait que les entreprises ne serait pas compris. Comment aider les employeurs à mieux rémunérer les petites mains encensées pour leur nécessité. L’exécutif régional doit réunir les partenaires sociaux et les inviter à négocier un accord territorial d’un meilleur partage des richesses produites. La Région a déjà beaucoup fait avec les primes transport, pour les PME-TPE, apprentissage...comment les entreprises abondent ces aides et en initient de nouvelles? Les Politiques régionaux peuvent booster la lutte contre les inégalités, s’ils ne le savent pas, nous pouvons leur rappeler.

Sans se payer de mots, le moment est venu de prouver la responsabilité sociale des entreprises, accompagnons les.

Nous attendons aussi quelques mesures nouvelles:

30% d’interventions supplémentaires des forces de l’ordre dès la première semaine de confinement, nous nous devons de protéger les enfants et leurs mamans contre toutes les formes de violences. Une vice présidence aux droits de l’enfant pourrait être créée en lien avec le Préfet et les Départements pour booster les mesures déjà prises.

Et puis, pourquoi le Conseil Régional n’aiderait il pas à déconfiner l’Education Nationale? Après la catastrophe éducative de milliers d’écoliers, collégiens, lycéens et étudiants qui étaient déjà en difficulté et ont perdu 3 mois d’enseignement sans que cela n’irrite grand monde, l’école enfin déconfinée doit s’ouvrir à d’autres sachants: culturels, citoyens, sécurité, patrons, ouvriers ...
Fini les locaux dits pédagogiques obligeant l’élève à écouter les mêmes enseignants tous assis dans la même pièce. Le dispositif 2S2C ( sport, santé, culture, civisme) ne doit pas être réalisé par les enseignants. Aidons les citoyens à entrer dans l’éducation nationale.

Le télétravail enfin reconnu nécessite des aides publiques pour équiper les logements actuels et futurs aux fonctionnalités du travail à distance. La MEL est évidemment aussi concernée, que propose t’elle?.

Trop d’enfants et de parents se sont retrouvés dans des logements inadaptés aux devoirs et au télétravail, il faut favoriser les rotations entre habitants, c’est l’idée de l’usage progressif des logements, les besoins évoluant avec l’âge. Des aides permettraient cette rotation vertueuse entre générations tout en respectant les choix de chacun.

La relocalisation des productions stratégiques ne sera qu’un leurre à naïfs si nous ne créons pas les conditions pour une fabrication locale, durable et financièrement acceptable des produits concernés. Sans l’aide et l’ingénierie des collectivités, ces conditions ne seront pas réunies. L’économie sociale et solidaire devrait être en première ligne pour proposer des projets socialement innovant... n’est ce pas leur raison d’être?.

Arrêtons là la liste des préconisations permettant de répondre aux faiblesses que nous a révélé la crise du Covid. Le CESER et d’autres y travaillent, prenons le temps de les écouter.