140247

02/05/2020

Voici ma compilation des positions syndicales sur la crise après le 1er mai.


Les 2 stratégies syndicales esquissées au début de la crise se confirment.



Le premier mai est révélateur de la césure syndicale avec d’un côté cfdt-cftc-unsa- fage, de l’autre cgt-fsu-solidaire-unef et lycéens; fo et cgc sont isolés.

La CFDT
se situe clairement dans l’optique de la reprise du travail. « Amorcer la reprise par le dialogue social » est le fil conducteur de sa stratégie.
Le syndicat décline ainsi sa position : « la confiance est la condition fondamentale de la reprise, en réalisant un diagnostic paritaire et la construction de solutions partagées pour une reprise dans les meilleures conditions possibles ».
Une déclaration commune pour le premier mai cfdt,cftc, unsa, fage, met en avant « les métiers essentiels » qui « trop souvent ne sont pas reconnus ». Il est demandé par le dialogue social « une juste reconnaissance et rémunération ».
La cfdt réalise avec Res publica une grande enquête sur le télétravail.

Retraite: Frédéric SEVRE le monsieur retraite cfdt déclare: « percutée par la crise sanitaire, la réforme des retraites n’est officiellement que suspendue, mais bien peu de monde imagine qu’elle pourra se poursuivre dans un avenir proche... l’urgence n’est clairement pas à la réforme...par contre le risque principal est que le gouvernement renonce aux aspects les plus ambitieux de la réforme.»
Par ailleurs cfdt et fo demandent la reconnaissance covid19 comme maladie professionnelle pour tous les salariés exposés.

La cfdt avec 8 organisations de jeunesse et d’étudiants demande un bing bang des politiques de jeunesses.

FO laisse ses fédérations gérer les conditions du confinement et n’est pas très allant sur la reprise.
Dans une déclaration fo appelle au respect des normes de l’Organisation Internationale du Travail.
Voir ci dessus la demande de reconnaissance en maladie professionnelle du Covid.

La CGT lance une pétition « Le jour d’après, je veux la retraite à 60 ans! »
Pour le premier mai, une déclaration cgt, fsu, solidaire, unef, fidel (lycéens), unl ( logement) appelle à la mobilisation et conteste les décisions gouvernementales prises sur le Covid.

La cgt met l’accent sur les mesures de prévention et de sécurité sanitaire.
Dans la période plusieurs actions juridiques sont mises en avant pour demander l’arrêt de certaines entreprises.

L’idée du revenu minimum automatique et de la souveraineté économique est souvent citée.

Signalons enfin la médiatisation de Solidaire avec l’action juridique contre Amazon et la non concertation des plans de prévention.

Plus globalement, tous les syndicats en appellent au retour à l’Etat et plus précisément à l’Etat providence. De nombreux militants se sont engouffrés dans les autocritiques du Président sur le type de développement et les manques de stocks sur les produits de protection sanitaire.

« Il y a de l’argent » « il faut ouvrir les robinets » « pour un État plus protecteur, un État entrepreneur pour la souveraineté économique. ». Certains syndicats se félicitent de la mises aux oubliettes des critères financiers sur la dette.
NDLR. Il va falloir expliquer les conséquences du retour de la planche à billets.





Rappel Document n°1
(2avril)
Comment réagissent les syndicats CFDT,CGT,FO, face à la crise du Covid-19 ?

Même en télétravail, les responsables syndicaux sont très actifs en soutien à des équipes souvent en difficulté, si ce n’est dépassées par une crise aussi grave qu’inédite.
Si le mot est peu prononcé, derrière la maladie c’est la mort de milliers de personnes et donc de salariés qui inquiète. La confrontation à ce risque mortel dont personne n’est à l’abri explique la diversité des comportements individuels des délégués, il est illusoire de cerner un comportement type. Chacun réagit comme il l’entend, quand il réagit...

Les leaders syndicaux multiplient les téléconférences internes mais aussi en intersyndicales et avec les membres du gouvernement. Les contacts avec les organisations patronales sont fréquents. Il y a donc beaucoup de concertations et l’esprit de responsabilité prédomine.

Notons une grande réserve sur la loi d’urgence et les ordonnances.

Tous les syndicats donnent évidemment la priorité à la protection de la santé sur toute autres préoccupations notamment économiques.

Les 3 premiers syndicats réagissent de manières différentes.
La CGT explique par le menu comment utiliser le droit d’alerte et diffuse des « repères revendicatifs ».
La CFDT multiplie les informations questions-réponses sur « quels sont vos droits » et insiste sur les mesures de protection au travail et le recours au chômage partiel.
FO demande un accord national sur le télétravail.

Nous voyons ainsi se dessiner 2 approches syndicales bien distinctes. Alors que la CFDT demande à ses équipes d’être exigeante sur les mesures de protection et la négociation en CSE des nouvelles organisations du travail, la CGT est plutôt sur une posture de retrait des postes de travail avec la généralisation du droit d’alerte et de retrait. La confédération FO laisse ses fédérations agir et diffuse les positions de celles ci.

Reprenons ce que disent les sites de chaque syndicat.

La CFDT:

Le premier syndicat est celui qui diffuse le plus d’informations générales et précises dans la rubrique « quels sont vos droits « .

Le discours prioritaire vise les services publics, assurer la continuité du service public avec le leitmotiv « faire confiance aux agents ».

Avant le retrait, il est insisté sur les moyens et mesures de protection, sur la concertation voire la négociation d’organisations du travail sécurisées.

Enfin, il est impossible de citer la liste du matériel Covid 19 de la rubrique « quels sont vos droits ».
« mon employeur peut il me refuser le télétravail alors que mon poste le permet «
« mon entreprise reste ouverte, suis je obligé de me rendre sur le lieu de travail »
...

A noter l’urgence à faire un don au secours populaire et la demande de ne pas distribuer de dividendes.

La CGT:

Un tract national est proposé aux sections syndicales « la priorité c’est protéger ».

En filigrane revient toujours cette phrase: « le droit du travail ne doit pas être confiné »

« Le gouvernement profite de manière scandaleuse de la crise sanitaire pour déroger aux règles du droit du travail. »

L’édito confédéral résume la position: « En résumé, toujours autant d’ambiguïté dans les discours du pouvoir ».

A noter un dossier très complet sur les modalités du droit de retrait.



FO:

L’intérêt financier ne doit pas passer avant la santé, message relayé par la chimie, le bâtiment, la métallurgie.

8 millions de télétravailleurs hors de tout accord collectif, FO demande l’ouverture de négociations sur le télétravail.

Enfin notons les réticences au travail des étudiants « Étudiants, la chair à canon »

Pour plus d’informations allez sur les sites qui sont mis à jour très rapidement.


Pour finir quelques conseils aux DRH:

Les militants syndicaux sont comme les DRH, ils veulent bien faire mais sont très inquiets, voire angoissés, quand c’est ainsi il faut prendre le temps ( je sais!) pour aller à leur rencontre.
Organiser au moins une réunion du CSE même par téléconférence.
Ne pas perdre de temps à polémiquer, c’est inutile.
Informer très souvent des mesures que vous prenez et demander un feed-back.
Faites confiance aux initiatives individuelles, tout le monde est dans l’urgence.
Pour les primes défiscalisées ne faites pas comme ces grands patrons qui les annoncent au 20 heures! Négociez.
Rappelez vous la différence entre crise grave et crise vitale. Dans vital il y a vie et donc mort. Soyons prévenants dans notre langage . Pas d’injonctions contradictoires. Soyons concis modeste.

La RECONNAISSANCE en permanence.

Et puis faites ce que vous pouvez, tout simplement.




Jean Marie Toulisse

Ps sur mon blog j’ai posté des éléments sur la gestion de crise http://questionsdegenerations.nordblogs.com

13:29 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 1 mai 2020

23/04/2020

Adresse aux futurs syndicalistes et DRH : rendre possible le nécessaire.

Ce coronavirus nous rappelle à l’essentiel, à la vie si fragile mais aussi à tout ce qu’on aurait dû faire et que l’on n’a pas fait.

Ce mois de mai annonce un nouveau départ, nous propose un bel idéal, une formidable opportunité de nous engager encore plus pour bâtir avec d’autres une société plus saine, solidaire, plus respectueuse des petites mains et autres coursiers, soucieuse de retrouver un environnement sécurisant, celle enfin des droits humains comme ceux des enfants et femmes battus.

Rarement, ces grandes espérances qui donnent sens à toute une vie, sont autant partagées autour de nous. C’est le moment de s’engager!



Nous ne le savons que trop, tout peut revenir comme avant, si nous mêmes, ne décidons pas, par l’action collective, de tout faire pour que ce ne soit plus comme avant. L’heure des nouveaux militants-es est venue. Si vous avez 20 ans, ne laissez pas les autres penser votre avenir, vous avez vu ce qu’il en advient. Ma génération ne vous laisse pas un bel héritage, tirez en les leçons.

Cet appel au militantisme renouvelé s’appuie sur ce que révèle cette crise qui n’était pas une fatalité du destin mais le résultat de politiques peu - et c’est peu dire - soucieuses des plus faibles et de l’environnement. Nous vaincrons le virus mais les maux sociétaux qu’il a révélés sont toujours là.
Nous ne gagnons jamais une bataille sans la mener, celles qui s’annoncent méritent que nous mettions le paquet, jeunes et anciens unis.

Rendons possible le nécessaire. Le nécessaire de protection nous a manqué tragiquement. Comme le dit une grande syndicaliste, Nicole NOTAT, notre rôle dans les jours d’après sera de « rendre possible le nécessaire ». Il est possible de créer les conditions pour que le nécessaire soit accessible à tous dans la proximité et à bas coût. Ce combat pour l’accès aux biens de première nécessité, aux protections élémentaires est loin d’être gagné.


Leur dire MERCI ne suffit pas. Maintenant que la productivité et l’utilité sociale de tous ces métiers hier dévalorisés ont été admirablement démontrées, c’est maintenant aux syndicalistes de se battre pour la revalorisation de leur rémunérations et conditions de travail. Le syndicalisme ouvrier peut devenir celui des employés invisibles et maltraités. La revanche des derniers de cordées ne se fera pas sans vous, sans les militants d’Amazone Lauwin Planque, des coursiers UBER, des aides soignantes, aides à domicile, personnels d’entretien... le syndicalisme responsable se régénérera s’il sait remettre de la justice, de l’égalité entre tous les métiers, même si des remises en cause de certains statuts non généralisables seront nécessaires. Les luttes contre les inégalités seront rudes mais nécessaires.

Les actionnaires du toujours moins cher, des taux de rentabilité à deux chiffres, des prises de bénéfices immédiates, n’ont pas été à la hauteur des enjeux humains et climatiques. C’est aux nouveaux syndicalistes de s’intéresser à la gouvernance des entreprises. Revendiquer des actionnaires fidèles sur le long terme, attachés au respect des droits fondamentaux humains et environnementaux...en un mot adeptes de la responsabilité sociale des entreprises ce sera encore plus l’affaire des syndicats de l’après crise.

02/04/2020

Face à la crise réactions des organisations syndicales

blog jmtoulisse.docx