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17/06/2019

Le jour où les jeunes réveilleront les vieux.

Nous aurions découvert avec les européennes la mobilisation des jeunes, comme si les manifestations sur le climat ou les libertés nous étaient passées inaperçues. La surexposition médiatique et politique des gilets jaunes, manifestations d’adultes et de vieux, a occulté ce qui ressemble de plus en plus à un fossé générationnel. Quand des milliers de jeunes manifestaient pour le climat, les gilets jaunes n’étaient que quelques centaines, ne pas avoir vu le coup venir est une faute. Ces jeunes qui étaient absents des ronds points et du grand débat nous rappelleront très bientôt nos manquements d’adultes plus égoïstes que solidaires.

Rappelons-nous comment les adultes, dits plus responsables, ont démoli et terrassé les portiques de l’écotaxe avec les bonnets rouges bretons et tué les taxes anti carbone avec les gilets jaunes, à chaque fois les politiques qui se disent du nouveau monde ont capitulé.

Pendant ce temps là, la planète trinque et l’héritage que nous transmettons est de plus en plus terrifiant. Mais non, ce n’est pas exagéré, écoutons nos ados. Ils leur faut utiliser des arguments massues pour nous dire cette vérité: « aux dates qui nous annoncent deux degrés de plus et 15 ou 40 centimètres d’élévation du niveau de la mer, vous serez morts, mais nous serons encore vivants ».

Depuis longtemps, cette chronique milite pour restaurer des solidarités intergénérationnelles avec ses plaidoyers pour la création des écoles de deuxième chance puis pour expliquer les réformes des retraites. Autant d’alertes sur des conflits d’intérêts entre générations que personne ne veut voir.
Entendons ceci: fin 2018, nos enfants payaient nos retraites avec 27% de cotisations salariales, un trimestre de salaire par an! Un trimestre qu’ils nous donnent sans aucun merci. Et nous, nous avons rechigné pour une CSG retraite qui baissait leurs cotisations, CSG quasiment supprimée suite aux mouvements égoïstes que nous avons connu.

Comment peux t’on penser qu’avec: l’échec de notre enseignement, le taux de jeunes sans emploi et sans formation, les difficultés matérielles pour devenir autonome, que notre pacte de confiance entre les générations n’est pas fissuré.

Comment ne pas appeler de « mauvais pères » ces enseignants qui appellent à la grève pour la surveillance des épreuves du bac!. Si le Recteur m’appelle j’irai prendre leur place, et je leur sourirai affectueusement.

Oui, en votant, la jeunesse nous a passé quelques messages, avec + 13 points de participation ces jeunes nous ont dit que l’Europe est utile. Utile pour la paix, pour les directives sanitaires, pour agir à l’échelle de la planète.

Les 18/25 ans ont voté à 25% pour JADOT, 15% pour RN et seulement 12% LREM.
Ce gouvernement n’a pas la côte auprès des jeunes, pas plus que le RN, or en instituant un système politique phagocyté par un clivage unique LREM-RN, nous créons les conditions d’un désenchantement politique de la jeunesse la plus dynamique et progressiste.

Bonjour les dégâts.

09:26 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jeunes

29/05/2019

Regards sur le syndicalisme européen.

La CES ( Confédération Européenne des Syndicats) fédère 45 millions d’adhérents, issus de 90 organisations de 39 pays européens. Elle est dirigée par un Président, Laurent BERGER de la CFDT et d’un Secrétaire Général Luca VISENTINI.

La CES négocie avec le patronat européen des accords cadres trop méconnus comme sur le télétravail ou le congés parental. Elle mène une action auprès des politiques, la proclamation du socle européen des droits sociaux ou la révision de la directive sur le détachement des travailleurs sont à mettre à son actif.

En Europe, la religion, le rapport au politique ont façonné autant de cultures syndicales que de pays.

Comparer nos 11% de syndiqués aux 50% de nos voisins belges, c’est rappeler que le versement des indemnités chômage se fait directement par les syndicats. Système commun aux pays du nord comme le Danemark, la Norvège, la Finlande et la Suède, où les taux de syndicalisation avoisinent les 70%. Dans ces pays les syndicats sont des prestataires de services reconnus par les gouvernements et le patronat dans de nombreux domaines : emploi, formation, accompagnement à la reconversion, loisirs-vacances, prêts financiers, ne pas être syndiqué c’est se priver de tous ces avantages.
Mais le plus important en Scandinavie, est la culture social-démocrate où syndicat et patronat travaillent en bonne intelligence pour tout ce qui touche au marché du travail et ce, en toute indépendance du pouvoir politique. Mon rêve.

Chez les syndicats italiens, grecs, espagnols, portugais, la concurrence entre communistes et syndicalistes d’origine chrétienne expliquait la dualité entre contestataires et réformistes. Mais aujourd’hui, contrairement à ce que l’on pense, les italiens et les espagnols sont devenus les champions de la négociation en Europe.

En Allemagne nous connaissons le modèle de la codétermination surtout dans les grandes entreprises, mais c’est la primauté de la négociation de branche qui reste emblématique des relations sociales dans un pays qui s’interroge sur son organisation sociale devant la montée des inégalités.

En Europe Centrale le syndicalisme est en difficulté, depuis la chute du mur, pour trouver sa place dans les transitions démocratique et économique engagées. En Pologne, l’emblématique Solidarnosc est en déclin comme tous les syndicats de l’est.

Parlons maintenant des Trades Unions Congress britanniques qui regroupent encore 25% de syndiqués et sont confrontés à ce dramatique Brexit. Conséquence de dizaines d’années de campagnes médiatiques et politiques anti institutions européennes, les syndicalistes savent bien que les 65 millions de britanniques ont tout à perdre à se séparer des autres 740 millions d’européens.
L’union fait la force disent les syndicalistes.

Réalisé avec l’aide du numéro spécial de CFDT Magazine mai 2019




16:42 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ces

18/05/2019

Nous avons échappé au pire, mais le Président a-t-il changé ?

Après ce débat, reconnaissons que la responsabilité l’a emportée sur la démagogie, les mesures annoncées n’handicapent pas la fin du quinquennat. Il fallait en sortir, c’est plutôt bien fait.

Garantir le versement des pensions alimentaires non payées, c’est enfin reconnaître la situation très précaire des familles monoparentales, c’était urgent.

Entendre que les votes obligatoire et blanc ne sont pas retenus, mettre une dose de proportionnelle, nous rassure. Tirer au sort des citoyens pour dire ce que d’autres ont déjà dit sans être entendus ressemble à la démocratie loterie, expérimentons.

Généraliser les permanences publiques dans les patelins ruraux, réduire à 30 minutes l’accès aux services de première nécessité, renverser le lien fonctionnaires-citoyens, supprimer les grands corps, rien de plus normal.

Sur les retraites, le Président peut bien revenir sur cette sale déindexation, promettre une pension minimum à 1000 euros pour une vie complète au travail ! maintenir l’âge actuel, bien sûr, mais quel temps perdu et une confiance très ébranlée envers le Haut Commissaire. En ce moment, peu de syndicalistes sont rassurés.

Le grand blanc sur la transition écologique nous a choqué comme cette aide une nouvelle fois promise aux aidants familiaux sans même évoquer le rapport LIBAULT pourtant pertinent.


Mais au fait, le Président va t’il changer ?


Là est toute la question. La plus forte remise en cause n’était-elle pas celle de l’attitude présidentielle ?
Allons nous retrouver le candidat Président qui nous parlait « émancipation » comme on ne l’avait plus entendu depuis longtemps, celui qui nous criait « engagez vous! » au point que nous l’avions cru un peu trop naïvement. Où, retrouverons nous le Président vertical, imbu de ses certitudes, incapable de faire confiance à tout ce qui ressemble à une force collective organisée.
Entendre le Président nous dire avoir « senti dans sa chair l’épaisseur de nos vies » ou encore affirmer défendre la démocratie représentative est certainement une forme d’autocritique sincère qui pourrait, à moyen terme, être une bonne nouvelle pour une pratique gouvernementale plus négociatrice.

Mais?
Son attitude de petit coq face aux propositions de BERGER, HULOT et de quelques dizaines de grandes associations, aucune allusion à la conférence sur le pouvoir de vivre martelée par la CFDT, qu’est-ce que ça signifie ?
Notre Dame: est ce le rôle du « nouveau » Président, de promettre, péremptoire, que la cathédrale sera « reconstruite » dans les 5 ans, si ce n’est pas une sur-réaction dans l’émotion?
Enfin, en redécouvrant avec une gourmandise manifeste, l’utilité de la presse, le Président a t-il redécouvert l’intérêt inestimable des corps intermédiaires?

La question, reste posée.

11:05 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : e macron