140247

25/03/2019

19 grandes organisations proposent leurs propositions et leur aide au gouvernement.

Fini le grand débat. L’heure est aux actes qui ne doivent pas être uniquement législatifs .
66 propositions émanant de 19 organisations syndicales,environnementales, mutualistes, de jeunesse, de lutte contre la pauvreté et toutes les exclusions sont entre les mains du Président de la République.

Voici ce que disent ces organisations, leaders en leur domaine, en avant propos :
« Les alarmes retentissent. Qu’elles viennent de nos organisations depuis des années ou plus récemment de citoyens éloignés de la vie publique, ces alarmes disent la même chose. Un modèle de société qui génère autant d’inégalités et d’injustices et met en péril la vie sur Terre de nos enfants et petits-enfants et de millions d’êtres humains à travers le monde n’est plus un modèle. C’est un non-sens.

L’heure est à la construction d’un nouveau pacte politique,social et écologique. Un pacte du pouvoir de vivre, aujourd’hui et demain, dans la dignité et le respect, un pacte qui nous engage tous. »

Ce texte extrêmement travaillé nous propose de négocier toutes les grandes transitions auxquelles nous sommes confrontés. En 10 pages faciles à lire nous avons relevé ces priorités :
- Garantir l’accès à un logement décent.
- Combattre les inégalités dans l’éducation et la formation, construire des parcours d’émancipation.
- Un travail émancipateur.
- Construire un bouclier de services publics dans tous les territoires.
- Une solidarité intergénérationnelle.
- Construire l’égalité entre les femmes et les hommes.
- Lutter contre les discriminations
- Accueillir dignement les migrants.
- Rendre accessible à tous une nourriture saine et éco-responsable.

Enfin sur la méthode, les 19 organisations nous proposent de remettre l’exigence de solidarité et de justice sociale au cœur de l’économie, de réconcilier transition écologique et justice sociale, de partager le pouvoir pour mieux agir.

À celles et ceux qui croient plus que jamais à la capacité de résilience de notre société, ce texte est un bonheur. Quand dans cette chronique, nous militons pour de nouvelles solidarités et pour des actions émancipatrices, quand notre journal alerte sur les contradictions de l’action publique, il est réjouissant de constater que nous ne sommes pas seuls.

Est-ce utile de rappeler que toutes ces organisations n’attendent rien de décisions venues d’en haut, elles veulent être actrices de tous ces changements, non adversaires de ce gouvernement, elle veulent au contraire l’accompagner espérant la fin de la période du mépris. La concertation, la négociation et enfin la loi, pas l’inverse.

Comme ces milliers de nos enfants qui ont manifesté, vendredi dernier, pour le climat , ne baissons pas les bras et ayons, nous aussi, la revendication joyeuse.

Pour connaître la liste des signataires et le texte intégral voir www.cfdt.fr

19/03/2019

Quand Macronien rime avec Beveridgien, c’est un choix de société

Les négociations entre patronats et syndicats concernant l’assurance chômage n’ont pas abouti.

L’UNÉDIC est gérée de manière paritaire par les partenaires sociaux, mais c’est l’Etat qui décide de l’essentiel, comme par exemple, la fusion entre les ASSEDIC et Pôle Emploi, voire du remplacement des cotisations sociales par la CSG, impôt sur lequel le gouvernement a totalement la main. De plus, les négociateurs doivent respecter une lettre de cadrage dictée par le gouvernement. C’est le paritarisme encadré ou tenu en laisse.

Car cette lettre de cadrage est l’exemple même d’injonctions contradictoires que le gouvernement ne pourra pas plus satisfaire par décrets que les partenaires sociaux n’ont pu le faire par accord.
Que dit cette lettre? Créer un système de bonus-malus pénalisant les entreprises multipliant les contrats courts qui ont explosé ces dernières années et décider de mesures permettant 3 à 3,9 milliards d’économies sur un déficit de 10 milliards.
Comme les employeurs ne voulaient pas négocier le moindre bonus-malus et que les syndicats ne voulaient pas baisser les indemnités des chômeurs, la négociation était impossible.
Rappelons les chiffres: 80% des salariés ayant eu un contrat de un mois ou moins sont réembauchés dans la même entreprise, soit 400 000 salariés. C’est le contrat précaire à répétition.

Mais l’enjeu dépasse l’indemnisation du chômage. Les syndicats redoutent, comme le dit Yves VEYRIER, leader de FO, la tentation gouvernementale d’instaurer pour la protection sociale un système beveridgien où les prestations de base seraient financées uniquement par l’impôt et décidées par le seul Etat. Système emblématique des politiques anglo-saxonnes contrairement au système bismarckien marqueur social de l’Europe du nord et du sud. Entre la logique assurancielle actuelle et la logique assistancielle c’est un projet de société qui est en jeu. Le gouvernement doit assumer son choix et l’expliciter.

La « gouvernance » est aussi au cœur des malentendus entre le gouvernement et les corps intermédiaires. Prenons le cas de la future réforme des retraites, qui sera chargé de la gestion du futur régime unique? Les partenaires sociaux ont si bien géré les régimes de retraites complémentaires qu’ils ont accumulé un fonds de réserve de 118 Milliards d’euros, fonds de réserve indispensable pour le futur régime proposé par Monsieur DELEVOYE. La crainte est grande de voir le gouvernement faire main basse sur ces fonds paritaires tout en retirant les partenaires sociaux de la gestion du futur régime.

Réduire l’indemnisation des cadres illustre aussi ce changement de système, si les cadres cotisent comme les autres salariés pourquoi auraient ils moins d’allocations? Différences entre assurance et prestation sociale... quand on vous dit que cette nouvelle majorité a peu de culture sociale.

24/02/2019

Contribution au grand débat

Pour améliorer durablement le pouvoir d’achat il faut renégocier la globalité des politiques salariales.

Le budget de l’Etat mis en otage par les gilets anti taxes et impôts ne permettra pas de répondre par la loi à la question légitime du pouvoir d’achat, il faudra passer par la case négociation avec les employeurs publics et privés. Mais il faudrait, déjà, que le gouvernement et le patronat comprennent que sans le premier syndicat , la CFDT, uni remarquablement avec la CFTC et l’UNSA, eux mêmes en relation constante avec les associations de lutte contre la pauvreté, rien ne sera possible pour bâtir un nouveau contrat social. La réunion d’un Grenelle du « pouvoir de vivre » est urgent pour alléger notamment les dépenses contraintes: logement, transport, énergie qui représentent 60% des revenus des bas salaires et de 30 à 40% des revenus des classes dites moyennes.

Dans les entreprises une négociation annuelle obligatoire sur « le pouvoir de vivre », si non accord, indexation minimum des salaires sur l’indice des prix.

Plusieurs études montrent que si l’on reste plus d’un an au SMIC, on risque d’y rester longtemps, voire toutes sa carrière, or le SMIC devrait être un salaire d’entrée dans l’emploi. Il faut donc renégocier les grilles des conventions collectives pour « aérer » les échelons du bas de grille trop resserrés vers le SMIC.

Négociation d’un système limitant les trop grands écarts dans les augmentations annuelles entre les cadres dirigeants et les autres collaborateurs ( en 2018, les dirigeants du CAC 40 ont augmenté leurs rémunérations de 14% contre 1,9% pour les salariés).

Création d’un guichet d’informations salariales où il serait possible d’obtenir toutes les grilles de salaires par branche professionnelle et l’accès au registre national des accords d’entreprises; non application des barèmes prud’homaux si non application des grilles dans les 6 mois qui suivent une mise en demeure.


Retrait de la part réservée aux augmentations individuelles dans les négociations salariales. Les augmentations individuelles relèvent de la seule décision patronale, pourquoi y associer les syndicats?.

Négociation dans les entreprises pour abonder toutes primes accordées par les collectivités comme la prime transport du Conseil Régional, les aides au covoiturage, à l’apprentissage ou au permis de conduire, etc...

Retraités:
- Revenir immédiatement sur la non indexation des retraites sur les prix.
- Paiement des retraites en fin du mois concerné et non le 9 du mois suivant.
- Cotisations retraite au taux employeur pour les plateformes de réservation en ligne comme Uber.

Hauts de France: organisation d’une conférence annuelle de tous les acteurs concernés pour rattraper en 10 ans le retard régional de rémunération.

Discrimination Hommes/Femmes : moins de 40% des entreprises concernées par la loi de 1972 ont signé un accord ou un plan d’égalité professionnelle. L’inspection du travail doit « retoquer » tous les accords sans calendrier et objectifs précis. Obligation de rattraper tous les salaires féminins en 5 ans sur celui d’une même cohorte de salariés masculins.

Droits de succession: l’argent des héritages doit profiter aux générations d’actifs et non à des retraités. Il est proposé d’exonérer les dons aux petits enfants et de taxer plus fortement les successions qui ne profitent pas aux investissements économiques.

Obligation pour toutes les entreprises d’accueillir des jeunes en formation pour des stages d’immersion rémunérés partiellement. Il y en a marre de voir les entreprises critiquer l’éducation nationale de son manque de connaissance de l’entreprise et voir tant de jeunes à qui l’on refuse un stage sans même répondre à leur courrier.

Mise en place dans les CESER d’un observatoire permanent des inégalités.

17:38 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grand débat