18/05/2019
Nous avons échappé au pire, mais le Président a-t-il changé ?
Après ce débat, reconnaissons que la responsabilité l’a emportée sur la démagogie, les mesures annoncées n’handicapent pas la fin du quinquennat. Il fallait en sortir, c’est plutôt bien fait.
Garantir le versement des pensions alimentaires non payées, c’est enfin reconnaître la situation très précaire des familles monoparentales, c’était urgent.
Entendre que les votes obligatoire et blanc ne sont pas retenus, mettre une dose de proportionnelle, nous rassure. Tirer au sort des citoyens pour dire ce que d’autres ont déjà dit sans être entendus ressemble à la démocratie loterie, expérimentons.
Généraliser les permanences publiques dans les patelins ruraux, réduire à 30 minutes l’accès aux services de première nécessité, renverser le lien fonctionnaires-citoyens, supprimer les grands corps, rien de plus normal.
Sur les retraites, le Président peut bien revenir sur cette sale déindexation, promettre une pension minimum à 1000 euros pour une vie complète au travail ! maintenir l’âge actuel, bien sûr, mais quel temps perdu et une confiance très ébranlée envers le Haut Commissaire. En ce moment, peu de syndicalistes sont rassurés.
Le grand blanc sur la transition écologique nous a choqué comme cette aide une nouvelle fois promise aux aidants familiaux sans même évoquer le rapport LIBAULT pourtant pertinent.
Mais au fait, le Président va t’il changer ?
Là est toute la question. La plus forte remise en cause n’était-elle pas celle de l’attitude présidentielle ?
Allons nous retrouver le candidat Président qui nous parlait « émancipation » comme on ne l’avait plus entendu depuis longtemps, celui qui nous criait « engagez vous! » au point que nous l’avions cru un peu trop naïvement. Où, retrouverons nous le Président vertical, imbu de ses certitudes, incapable de faire confiance à tout ce qui ressemble à une force collective organisée.
Entendre le Président nous dire avoir « senti dans sa chair l’épaisseur de nos vies » ou encore affirmer défendre la démocratie représentative est certainement une forme d’autocritique sincère qui pourrait, à moyen terme, être une bonne nouvelle pour une pratique gouvernementale plus négociatrice.
Mais?
Son attitude de petit coq face aux propositions de BERGER, HULOT et de quelques dizaines de grandes associations, aucune allusion à la conférence sur le pouvoir de vivre martelée par la CFDT, qu’est-ce que ça signifie ?
Notre Dame: est ce le rôle du « nouveau » Président, de promettre, péremptoire, que la cathédrale sera « reconstruite » dans les 5 ans, si ce n’est pas une sur-réaction dans l’émotion?
Enfin, en redécouvrant avec une gourmandise manifeste, l’utilité de la presse, le Président a t-il redécouvert l’intérêt inestimable des corps intermédiaires?
La question, reste posée.
11:05 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : e macron
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