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17/03/2014

Marc BLONDEL est décédé

Marc n'était pas mon ami mais un camarade.

Je respecte l'Homme, militant sincère, imprégné des valeurs fondatrices de FO, tribun hors pair qui s'écoutait avec délice non dissimulé, laïque de 1905, plus anarcho-syndicaliste que moi tu meurs, capable d'embobiner les grands patrons, dirigeant syndical redouté, un franc maçon assumé...un vrai, comme on dit dans nos soirées syndicales enfumées et bien arrosées ( je parle d'un temps..), Marc était de bonne compagnie.

J'ai moins d'estime pour le dirigeant syndical. Mon combat avec lui est moins violent que celui de 1995 avec Nicole NOTAT ( son machisme était fort maladif) mais il fut, néanmoins, terrible,en 2003 sur la réforme des retraites.

Marc et moi partagions une certaine culture ouvrière, il ne s'en laissait pas compter et moi non plus. Notre premier contact fut un choc générationnel . Malgré ma cinquantaine non dissimulée, il n'accepta pas mon intervention, "qui est ce petit..". Il était pour le maintien des 37 ans et demi pour obtenir le droit à la retraite, j'étais pour les 40 ans, un monde d'écart. Mais je lui reproche de n'en parler qu'en conférence de presse. Lors de la nuit de négociation avec FILLON, s'il nous a fait le coup du cigare très malodorant, il n'a jamais prononcé le chiffre 37,5!! Encore aujourd'hui, c'est pour moi un exploit du militant idéologique hors sol des réalités. Pour les jeunes militants c'est une bonne leçon, il y a deux syndicalismes: celui qui assume le principe de réalités et celui qui privilégie le principe idéologique. Pour moi, le travailleur n'a pas toujours raison( Marc aurait été d'accord) mais le syndicat lui aussi, peut, ne pas avoir raison ( je ne suis pas sûr de l'acquiescement de Marc ).

Mais ce lundi, je suis triste, car ce camarade avec sa truculence des grosses têtes, était une grande figure du syndicalisme français.

Je présente à tous mes camarades de FO, mes sincères condoléances.

21:02 Publié dans syndicats | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fo

14/03/2014

Le chemin de croix des syndicalistes courageux.

Dire non à son patron, ce n'est pas facile, mais apposer sa signature au bas d'un plan de reprise où des salariés sont quand même licenciés, ou au bas d'un accord compétitivité emploi où des acquis sociaux sont supprimés, peu de syndicalistes en ont le courage. Je veux, ici leur rendre hommage.

Le 6 février, en pleine audience du tribunal de commerce de Pontoise, le responsable national des routiers CFDT ,prend ses responsabilités et signe le plan de reprise de la société MORY DUCROS,désavouant par ce geste de délégué syndical de l'entreprise, ce cas douloureux n'est malheureusement pas un cas isolé. Sans ce plan de reprise se sont 5000 salariés qui étaient licenciés et une entreprise "liquidée" comme disent les juges de ce tribunal. Grace à cette signature, 2210 salariés de MORY seront repris par ARCOLE, une enveloppe de 30M€ a été arrachée en indemnités extra légales et une garantie de salaire obtenue pendant un an à hauteur de 97% du net.

Mon expérience syndicale me fait dire que ce genre de situation est invivable. L'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide m'a toujours rendu furieux, car c'est la moitié vide que les journalistes et encore plus mes camarades contestataires m'envoyaient à la figure. Dire qu'entre chômage et emploi,il faut savoir choisir est une énorme farce car c'est souvent entre licenciements ET emplois qu'il faut choisir!

Aussi les "redoutables" ce ne sont pas les syndicalistes de la Redoute qui auront toujours les mains propres en refusant "tout licenciement", mais ceux,qui en fin de parcours, feront le choix difficile du compromis.

J'en veux aux responsables politiques qui par confort hurlent toujours avec loups, ceux qui appellent pour nous féliciter de dire non et qui se taisent quand les coups pleuvent de partout parce que l'on a dit oui. Ce oui qui bien sûr n'est jamais donné de gaité de cœur. 10 ans plus tard, les mêmes reconnaissent que vous avez été courageux et pour se justifier vous disent "vous aviez raison trop tôt".... ça nous fait une belle jambe.

Aussi, c'est maintenant, tout de suite, que tous les décideurs doivent ouvrir leur grande bouche pour crier leur soutien, leur reconnaissance, à tous ces ouvriers, ces salariés qui prennent tous les risques en engageant leur signature et celle de leur syndicat pour sauver des emplois ou obtenir des investissements productifs moyennant des sacrifices sociaux.

02:09 Publié dans syndicats | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syndicalisme

09/02/2014

Quand la CFE CGC veut changer de nom...

Que la CGC aie des gros problèmes, ce n'est malheureusement pas nouveau.

Celui qui était naguère LE syndicat des cadres, arrive aujourd'hui en troisième position dans le troisième collège des élections professionnelles. Loin derrière la CFDT, qui avec CFDT Cadres a réussi à bâtir le syndicat des managers intermédiaires, mais aussi derrière l'UGICT CGT.

La CGC joue son avenir, le changement de sigle n'y changera rien. La seule question à se poser est: y a t'il une place pour un syndicat catégoriel dans la France d'aujourd'hui ?

Que veut dire la notion de cadre en 2014, quand tous les collaborateurs sont, au moins théoriquement, investis de larges plages d'autonomie et de responsabilité. Quand le management vertical est décrié au profit du management latéral.

Les débats sur les retraites ont aussi signé le déclin historique de la CGC qui a perdu la présidence de l'AGIRC au profit de la CFDT. Est il encore pertinent de maintenir ,sous assistance respiratoire, un régime de retraite des cadres ?

Ainsi,après des années de querelles internes, après des fiançailles rompues avec l'UNSA, la CFE CGC tente sa survie ... en changeant de nom!!

Carole COUVERT, sa présidente, vient de lancer un débat collaboratif pour renommer le syndicat en mal d ´identité.

02:52 Publié dans syndicats | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cgc