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14/03/2014

Le chemin de croix des syndicalistes courageux.

Dire non à son patron, ce n'est pas facile, mais apposer sa signature au bas d'un plan de reprise où des salariés sont quand même licenciés, ou au bas d'un accord compétitivité emploi où des acquis sociaux sont supprimés, peu de syndicalistes en ont le courage. Je veux, ici leur rendre hommage.

Le 6 février, en pleine audience du tribunal de commerce de Pontoise, le responsable national des routiers CFDT ,prend ses responsabilités et signe le plan de reprise de la société MORY DUCROS,désavouant par ce geste de délégué syndical de l'entreprise, ce cas douloureux n'est malheureusement pas un cas isolé. Sans ce plan de reprise se sont 5000 salariés qui étaient licenciés et une entreprise "liquidée" comme disent les juges de ce tribunal. Grace à cette signature, 2210 salariés de MORY seront repris par ARCOLE, une enveloppe de 30M€ a été arrachée en indemnités extra légales et une garantie de salaire obtenue pendant un an à hauteur de 97% du net.

Mon expérience syndicale me fait dire que ce genre de situation est invivable. L'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide m'a toujours rendu furieux, car c'est la moitié vide que les journalistes et encore plus mes camarades contestataires m'envoyaient à la figure. Dire qu'entre chômage et emploi,il faut savoir choisir est une énorme farce car c'est souvent entre licenciements ET emplois qu'il faut choisir!

Aussi les "redoutables" ce ne sont pas les syndicalistes de la Redoute qui auront toujours les mains propres en refusant "tout licenciement", mais ceux,qui en fin de parcours, feront le choix difficile du compromis.

J'en veux aux responsables politiques qui par confort hurlent toujours avec loups, ceux qui appellent pour nous féliciter de dire non et qui se taisent quand les coups pleuvent de partout parce que l'on a dit oui. Ce oui qui bien sûr n'est jamais donné de gaité de cœur. 10 ans plus tard, les mêmes reconnaissent que vous avez été courageux et pour se justifier vous disent "vous aviez raison trop tôt".... ça nous fait une belle jambe.

Aussi, c'est maintenant, tout de suite, que tous les décideurs doivent ouvrir leur grande bouche pour crier leur soutien, leur reconnaissance, à tous ces ouvriers, ces salariés qui prennent tous les risques en engageant leur signature et celle de leur syndicat pour sauver des emplois ou obtenir des investissements productifs moyennant des sacrifices sociaux.

02:09 Publié dans syndicats | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syndicalisme

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