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26/06/2014

Expliquer et accompagner le changement de la 3 eme révolution industrielle.

L'économie circulaire ( qui fait partie des grandes transitions auxquelles nous sommes confrontées ) est une économie basée sur l'éco- conception, ce qui signifie la prise en compte des impacts environnementaux dès la conception des produits et l'anticipation d'un nouvel avenir pouvant être envisagé à la fin de leur usage. C'est un chapitre important du master plan RIFKIN qui a la vertu d'être immédiatement applicable dans de nombreuses entreprises régionales.

Voici un cas concret vécu en entreprise. Il s'agit d'un atelier de découpe de filets de poulets. Sur la chaîne, les ouvrières découpent, en moins de 10 secondes, un blanc de poulet. Le filet de graisse blanche est jeté dans un bac au pied de l'ouvrière. Le contremaître passe et gronde l'ouvrière " ton bac est bien rose!" sous entendu " tu as coupé de la viande avec la graisse". Dans cette entreprise, les ouvrières payées au rendement doivent sans cesse choisir entre qualité ( un filet sans graisse) et rapidité ( jeter un peu de viande avec la graisse). Maintenant, avec l'économie circulaire les tonnes de graisse vont être réutilisées et produire une plus-value.
Mais comment expliquer à l'ouvrière, au manager de proximité et au délégué syndical que dorénavant le bac de graisse n'est plus une poubelle de déchets mais un stock de matières premières à fort potentiel de richesse quand depuis toujours on leur a dit que la qualité exigeait une part de déchets inutilisables.

Appliqués à cet exemple, les concepts de l'économie circulaire apparaissent simples à expliquer, mais, dans ce cas précis, ils remettent en cause les critères de calcul des rémunérations liées au rendement, il s'agit de revoir l'organisation et le process de travail, il va ( je l'espère) falloir en profiter pour passer du management vertical au management latéral. C'est une autre façon d'envisager le métier qu'il faudra non pas inculquer mais faire partager.

Toutes les transformations du travail génèrent des résistances voire des violences sociales, il n'y a aucune raison que la TRI échappe à cette règle. D'où mon inquiétude de voir une nouvelle fois le social considéré comme un simple accompagnement de projets économiques fussent ils intelligents.

Sans un lourd accompagnement social et managérial, la troisième révolution industrielle sera morte née...

04/06/2014

Pourquoi il faut refuser le statut quo ?

Alors que de nombreuses et puissantes voix de nos grands élus régionaux se félicitent du statut quo de notre périmètre régional, quelques contre arguments peuvent être opposés.

Au préalable pourquoi ne pas l’avoir fait. La fusion Nord-Pas de Calais/Picardie faisait partie des scénarios naturels et quasi acquis lors des débats de ces derniers jours. Mais depuis le 25 mai, l’analyse des résultats électoraux a-t-elle fait fléchir le Président Hollande ? Il est clair en tout cas que sur la base des seuls résultats des élections européennes, les deux régions réunies constituaient un terrain électoraliste de choix pour le Front national.

Ensuite pourquoi aurait-on pu le faire ?


D’abord au nom de la logique législative. En effet, alors que le 27 janvier dernier, la loi MAPAM est votée au Parlement et institue 12 métropoles, il aurait été logique de construire chaque nouvelle région autour d’une métropole. Cela aurait justifié le rattachement de la Picardie à notre région autour de la capitale lilloise. Cela aurait évité une région Picardie/Champagne Ardenne dépourvu de centre urbain de plus de 100 000 habitants !

Quelle réalité aura cette région entre Lille au Nord et Paris au Sud ?

Ensuite, le statut quo n’est pas sans conséquence pour notre région. Le redécoupage des régions changerait bien entendu le classement du nombre d’habitants. Si aujourd’hui, le Nord – Pas-de-Calais est troisième en terme de population sur l’échelle hexagonale (Ile-de-France mise à part), la région passerait à la sixième place si elle gardait ses frontières actuelles.


Enfin, plus globalement, il faut pouvoir sereinement, sans a priori, pouvoir questionner le périmètre de notre région et son avenir. La fusion Nord Pas de Calais/Picardie n’est certes pas un mariage d’amour et ne présente pas que des avantages, loin s’en faut. Mais l’idéal aurait été a minima de se questionner sur ce qui fait la cohérence d’un territoire et examiner les différents critères d’analyse. Si l’on regarde l’histoire nous avons un passé, une langue et une identité commune avec la Picardie. Si l’on regarde les transports, le Canal Seine Nord ou l’électrification de la voie ferrée avec Amiens nous rapproche.

Consensus régional pour la régression !

Vous parliez hier de la guerre des beffrois, mais c'est terminé! Célébrez le beau consensus d'une région fière d'être le cul de sac du haut de la France. Célébrez la victoire du statu quo, on est si bien, chez nous, pourquoi nous ouvrir aux voisins, pourquoi chercher la taille critique, pourquoi rêver à l'impossible rêve d'accéder au statut de grande région européenne quand personne, ici, ne veut de l'Europe.

J'ai écouté nos grands élus ( mais pas toute) dire qu'il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation, comme si le problème du millefeuille venait d'apparaître avec le discours d'Hollande. Nos élus ont changé d'adresse et n'ont pas reçu les rapports du Conseil Économique Social et Environnemental Régional les enjoignant de mutualiser, de clarifier leurs compétences, de réduire la dette. Non, pour eux ça va encore trop vite!

Et pourtant, il ne faut pas être un vieux sage expérimenté, pour se dire que ne plus bouger c'est mourir, que le statu quo n'a jamais été tenable, que l'immobilisme était la marque du déclin, que les peurs et les angoisses n'ont jamais été bonnes conseillères.

Ce matin, j'ai le mors aux dents, et suis bien décidé à faire renverser la vapeur!

Notre avenir est au Nord, mais un Grand Nord!

09:32 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : régions