15/07/2015
Finalement, non rien n'a changé
Il y a 15 jours un journal me demandait de réagir 6 mois après Charlie. Voici ce que j’ai envoyé.
« J’ai été Charlie », je ne vois pas, 6 mois plus tard ce que ça a changé. Désolé, mais l’immédiateté médiatique a une nouvelle fait son œuvre de zapping, or quand on zappe on oublie, c’est devenu ainsi, j’ai l’impression qu’il est de plus en plus difficile « d’incruster » de « marquer » de nouveaux comportements plus durables dans nos vie. L’impression que cela va trop vite pour nous poser et décider de penser et de vivre autrement.
J’ai aussi l’impression que l’on joue avec nos émotions de manière trop superficielle, nous avons vécu ces évènements comme une fiction télévisuelle. Nos larmes sont restées dans nos fauteuils de téléspectateurs. Passé le stade de l’émotion, le soufflet démocratique s’est dégonflé.
Peut-être pouvons-nous dire que cet énorme mouvement d’indignation n’a pas été inutile, qu’il révèle une capacité de sursaut démocratique collectif. En disant cela, je mesure les trop nombreuses ambiguïtés du slogan « je suis Charlie ». Je me suis retrouvé dans le même cortège de dictateurs qui dans leur pays interdisent mes amis bloggeurs et les emprisonnent.
Après les élections départementales comment ne pas relever la première place donnée par les électeurs de ma région aux idées d’exclusion, d’intolérance, de racisme, d’homophobie et autres souillures à notre drapeau républicain.
Il nous reste, aux humanistes, de redonner au mot « fraternité » encore présent dans notre devise nationale, consistance, réalité et hurler notre indignation devant les extrêmes.
Depuis, les attentats du premier vendredi du ramadan, m’ont comme vous atterré.
Bien sûr que Valls a raison, nous sommes en guerre contre des barbares, une guerre de civilisation pour eux c’est trop les respecter, ils ne sont pas civilisés. J’ai lu ce que représentait la décapitation, c’est l’anti lumières, c’est l’anti intelligence, c’est le pire des antihumanismes.
J’en veux à ceux qui mégottent sur les moyens de l’antiterrorisme, j’ai trop lu sur le Conseil National de la Résistance pour savoir que face au nazisme (d’Aesch en est l’actuelle copie) il ne fallait pas tergiverser, c’était la guerre comme aujourd’hui. Evidemment que les assassins devront être jugés en respectant les droits de l’homme et que la peine de mort ne changerait rien, mais il faut éradiquer la menace.
Que faudra-t-il pour que nous nous sentions concernés ! Cette histoire de réaction d’une partie de la gauche contre la loi anti-terroriste m’est restée en travers de la gorge. On nous parle de loups solitaires, de structures dormantes, eh bien oui il faut essayer de les déloger, de les mettre en incapacité de nuire. Ce combat n’est pas celui de Cazeneuve, c’est aussi le mien, c’est surement aussi le vôtre.
15:05 Publié dans A lire, Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humaniste
27/06/2015
Grande région : arrêtons les postures convenues et parlons nous
Mais pourquoi donc le gouvernement a-t-il demandé aux Ceser et Conseils Régionaux de Picardie et du Nord Pas de Calais de se prononcer sur le chef-lieu provisoire (oui provisoire !) de la grande région ? Tout le monde sait qu’au final le pouvoir central décidera que c’est LILLE. Ce qui devait arriver est arrivé, le Nord Pas de Calais propose LILLE, la Picardie propose AMIENS. Et chacun de marteler ses arguments jusque cette page dans le journal Le Monde pour AMIENS. Après ça comment recoller les morceaux ? On aurait pu rêver mieux comme fête de fiançailles ! La seule vraie question est de se mettre d’accord sur les conditions de réussite de la fusion.
Beaucoup de vexations inutiles ont été proférées depuis quelques mois, il faut se préparer à écouter de manière bienveillante les demandes, à priori, justifiées des uns et des autres. Je pense que c’est à nous Lillois de faire le premier pas, d’organiser des tours de table et rechercher des consensus. On a l’impression qu’aujourd’hui chacun campe sur ses positions et ça va se transformer en guerre de positions. L’heure est à la négociation.
Car que ce soit AMIENS ou LILLE, le problème n’est pas réglé pour autant. La question centrale est quelle sera l’organisation des centres de décision administratifs de la future Région. Le bureau du futur préfet est une chose mais quid des autres lieux des grandes directions régionales que sont l’ARS, le rectorat, la DIRECCTE, DREAL… La décentralisation ce n’est sûrement pas tout concentrer sur le chef-lieu de Région, si c’était cela nous aurions tout faux. La chance que nous avons est de posséder à la fois une Métropole Européenne et un beau réseau de villes moyennes où il est de plus en plus agréable de vivre. Rassembler toutes les fonctions administratives sur LILLE et AMIENS n’a aucun sens. La cour d’appel judiciaire se trouve à DOUAI et elle fêtait en 2014 ses 3OO ans, personne, heureusement, depuis le 2 octobre 1714 n’a réussi à la rapatrier sur LILLE ou AMIENS. Il y a donc à réfléchir et à trancher sur une nouvelle territorialisation de l’administration régionale où chacun serait reconnu et la qualité du service garantie.
C’est aussi à la MEL de prendre des initiatives pour aller écouter les territoires et voir comment la métropole européenne sera d’abord une métropole régionale. Il faut être sourd pour ne pas entendre ceux qui parlent de métro spoliation. LILLE n’aura pas raison contre Amiens et les autres pôles métropolitains. C’est là que la position du CESER devient pertinente quand il demande une conférence des exécutifs.
article paru dans Autrement Dit
04:26 Publié dans A lire, Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grande région
03/04/2015
Les inégalités au cœur du rejet citoyen.
J'admets ne pas avoir tout compris. Ces élections ont perturbé les schémas d'analyse classiques. Que d'illustres inconnus, très âgés, sans aucune activité publique, arrivent au deuxième tour dans mon canton est incompréhensible. Il faut avoir la modestie de le dire, il nous faudra beaucoup de recul pour appréhender la nouvelle situation, car bien des certitudes sont tombées ces deux derniers weekends.
Nous avons tous la même information, dans les 5 départements de notre future Région, l'extrême droite est majoritaire et parfois très largement. Le mode de scrutin des élections régionales exige d'en tenir rapidement compte.
L'indécente inégalité des revenus.
Analyser le vote FN, c'est regarder en face l'échec de nos politiques de lutte contre les inégalités. Celles ci augmentent et cela en devient insupportable. Quand les entreprises bénéficient de la politique de l'offre, les salariés sont en droit d'en retirer quelques avantages. La précarité de l'emploi, en particulier des jeunes, obligent à réviser les politiques de recrutement, aucun schéma économique n'oblige à cette généralisation de contrats de plus en plus courts et pourtant renouvelables. Les pauvres, contrairement aux privilégiées professions libérales n'ont plus, eux, la possibilité de faire grève, ils se vengent autrement.
Les inégalités territoriales.
L'analyse canton par canton montre que la dynamique FN part des villages, des villes moyennes, des zones rurales, toujours dans des territoires en difficulté économique. Aux régionales, les candidats républicains de la grande région devront structurer leurs projets politiques autour de cet enjeu de solidarité des territoires. La métropolisation, évidemment nécessaire, doit s'appuyer sur les territoires périphériques et les irriguer d'activités. Les villes moyennes de la grande région doivent trouver intérêt à la métropole européenne lilloise. Cela passe, en premier, par une réorganisation du service public régional qui est loin d'être de proximité. Sans déconcentration de services régionaux dans les villes hors métropole, il y aura peu de chance de séduire les nouveau électeurs frontistes.
Les limites du scrutin majoritaire.
Avec le tripartisme, le clivage droite gauche a perdu de sa pertinence, on le savait depuis longtemps, les Départementales l'ont consacré. Humanistes, unissez vous!
Si le tripartisme devait s'installer, ce sera la fin de la 5eme République et de son sacro saint scrutin majoritaire à deux tours, les règles démocratiques ne peuvent continuer à exclure autant d'électeurs de toute représentation.
Enfin, le vote républicain ne peut être à sens unique de la gauche vers la droite. Si, dans le Nord, les électeurs de gauche ont voté ce dimanche pour la droite c'est aussi parce que Jean René LECERF a été très clair dans ses consignes de vote. Le ni-ni se paiera un jour.
Article paru dans Autrement Dit
09:20 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inégalités