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07/09/2015

Quand l’actualité nous échappe, la réalité nous rattrape

Plus j’y pense, plus je mesure combien cette rentrée nous échappe. L’actualité se fait sans que l’on ait de prise sur le cours des évènements. On la subit, et plus encore, on la comprend de moins en moins. Pourquoi ?

Je crois que cette difficulté d’appréhension des évènements provient du décalage de plus en plus béant entre d’un côté ce qui semblent être les grands défis à venir, et les réponses de nos élus (politiques) ou de nos représentants (au travail, dans les associations, syndicats ou autres). Notre actualité est ainsi secouée de défis majeurs qui appellent des réponses exceptionnelles. Le défi climatique par exemple. Mais aussi plus prosaïquement la crise humanitaire des migrants dans laquelle la 6e puissance mondiale qu’est la France a besoin de l’aide de la Commission européenne !! Ou encore, l’emploi et la lente mais inexorable montée du chômage qui appellent d’autres réponses qu’un énième débat dogmatique et stérile sur les 35 heures.

Face à ces défis, les ruptures idéologiques ne sont plus entre la droite et la gauche. Les français l’ont bien assimilé, eux qui ne croient plus aux partis traditionnels de gouvernement. Le clivage est aujourd’hui principalement vertical et oppose principalement les classes populaires aux classes supérieures. Pour le dire (trop) vite, l’opposition peuple/élite est le moteur principal du succès FN sur lequel surfe sa Présidente. Les partis de gouvernements résument cette élite déconnectée des réalités des Français, là où le FN se positionne comme le défenseur et le porte-parole des exclus et des non privilégiés.

Pour moi ce clivage vertical est un scénario des plus inquiétants. Il creuse une opposition potentiellement dévastatrice pour notre cohésion sociale et peut constituer un terreau très favorable à un scénario présidentiel qui verrait la victoire du FN.

La lutte est possible, car c’est une véritable lutte qu’il faut mener pour convaincre les citoyens de ne pas succomber aux charmes du populisme. La lutte est d’abord et avant tout citoyenne. La voie de nos représentants ne portant plus, c’est à la société civile elle-même de s’exprimer, de redynamiser le débat politique à tous les niveaux, de la cellule familiale jusqu’aux différents corps organisés. Chacun sera responsable demain du résultat électoral.

La démocratie et la liberté, bases de notre contrat social, sont une chance en même temps qu’une exigence quotidienne. Il ne suffit pas de les invoquer pour les maintenir, il faut les faire vivre, les défendre. Exigeons de nos représentants un débat à la hauteur des enjeux à venir et protégeons notre socle démocratique d’une représentation politique qui le détruirait et le fissurerait pour des lendemains incertains. Quand on laisse l’actualité nous échapper, la réalité nous rattrape toujours.

Je n’ai pas de recettes miracles. Je crois plutôt à la valeur de tous les exemples, les expérimentations concrètes qui, multipliés à l’infini, peuvent nous convaincre qu’un autre modèle de développement est possible. A chacun d’entre nous de s’y mettre. Et vous ? Que faîtes-vous pour le bien commun ?


Suite aux postes sur la rentrée voici un papier très pertinent envoyé par un internaute ami du blog.


05:21 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rentrée

01/09/2015

Quelle reprise ?

A croire que nos grandes organisations, toutes bavardes sur le monde qui bouge, sont incapables de bouger leur discours. Depuis la victoire du FN aux départementales et le fantasme mensonger de Syriza payé cash par le peuple grec, rien n’a changé, on nous ressort les mêmes discours partisans et les Verts de ma région vont faire alliance avec le Siryza version Mélenchon.

Ce qui me gêne le plus est que les chefs ont peur de leurs militants, regardez Cambadélis essayer de faire le consensus entre Macron, les frondeurs et les amis de Hamon, même lui n’y croit pas, mais faut faire comme si.

Ne pas oser dire où l’on va, voilà la maladie de nos dirigeants. Parce que toutes les solutions sont complexes et peu populaires, nos dirigeants d’organisations collectives, ne nous disent pas tout car nous pourrions ne pas comprendre. Sur les migrants ou les contrats de travail de plus en plus précaires, à force de minimiser les problèmes, de ne pas oser aborder les questions taboues, il est de plus en plus difficile de décider.

La peur du militant !! Du coup, les militants sont de moins en moins nombreux. Et quand ils se retrouvent, entre eux, c’est pour s’empailler et se diviser. Même les organisations à forte cohésion interne n’osent pas aller au bout de leurs convictions, de peur d’effaroucher les adhérents et elles s’interrogent ensuite sur leurs difficultés de recrutement. Or, aller au bout de ses convictions, c’est ça être militant.

Je suis MILITANT plus que jamais en cette fin d’été désolant. Je suis en vacance près de La Rochelle et je lis le quotidien local, comment ne pas comprendre le détachement de nos concitoyens envers les organisations politiques et syndicales. Il n’est question que de désaccords internes, que de règlements de compte, que de démissions, ou de primaires pour…2017 ! Au mieux, les réponses sont toujours celles attendues.

Dans 4 mois il y a des élections et personne n’en parle comme si la Région ne les intéressait pas.
Et puis comment ne pas le dire, je me sens un peu orphelin de ma représentation collective ; qui ose s’afficher haut et fort avec les convictions qui sont les miennes ? Les dirigeants qui pensent comme moi sont atones (hors Valls et Macron). Et pourtant ce n’est pas difficile de crier nos convictions.
Je suis plus que jamais MILITANT.

Dans mon prochain post, j’essaierai d’expliquer ce mot et ce qu’il veut dire au moins pour moi. Surtout, ne baissons pas les bras.

08:12 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : reprise

23/07/2015

Grande région, il y a le projet du législateur, il y a aussi le projet de la société civile.

Les 2 Conseils Economiques Sociaux et Environnementaux de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais colloquaient pour « construire ensemble la nouvelle grande région ». Si les CESER avaient raté l’occasion d’être les soutiens de la première heure de cette heureuse opportunité qu’offre la grande région, ce colloque de la société civile organisée a apporté un aperçu de ce que sera notre futur proche.
Les deux Présidents de CESER, dans un même enthousiasme, veulent éclairer les chemins de la construction de la future région, une région de projets, « ayons cette ambition » dirent t’ils.
Mais c’est le Préfet préfigurateur de la future Région qui fut, dans un discours remarquable et remarqué, le grand avocat de notre défi collectif. J’aurai aimé être petite souris pour avoir accès au rapport de préfiguration déposé la veille auprès du Premier Ministre car ce que nous avons entendu donne envie d’en savoir plus.

Le Préfet situa la future collectivité au niveau de la Catalogne, de la Vénétie, et de nombreuses régions européennes emblématiques. Aussi grande que la Flandre, plus peuplée que certaines nations comme le Danemark, la Finlande, la Slovaquie, notre grande région a un positionnement stratégique exceptionnel, un atout reconnu depuis longtemps. Nous sommes premier dans la construction automobile ou le ferroviaire, nous travaillons de plus en plus à l’international, nos universités et notre recherche en se restructurant cumulent les succès. Et pourquoi ne pas le rappeler à ceux qui disent que cette région n’a pas d’identité commune, la Picardie est le berceau du royaume de France, les régions existent depuis le 12ème siècle et le parler picard est notre parler.

Après avoir entendu le projet de l’Etat, les travaux communs aux 2 CESER ont été présentés et chacun a pu voir combien les points de vue étaient partagés que ce soit sur les infrastructures, la santé, la recherche innovation, la formation, l’agriculture et le développement économique. Un vrai souffle de fraicheur, de concret, de dynamisme émanant des forces vives de nos 2 territoires.

Et même sur la place de LILLE et d’AMIENS, les représentants des 2 capitales régionales ont su trouver les mots qu’il fallait pour parler d’une même voix sur la nécessité à la fois d’une grande métropole internationale et d’un développement équitable des autres territoires, « pas de désert en dehors de la métropole », dommage que le Président de la MEL se soit fait excuser.