140247

07/09/2015

Quand l’actualité nous échappe, la réalité nous rattrape

Plus j’y pense, plus je mesure combien cette rentrée nous échappe. L’actualité se fait sans que l’on ait de prise sur le cours des évènements. On la subit, et plus encore, on la comprend de moins en moins. Pourquoi ?

Je crois que cette difficulté d’appréhension des évènements provient du décalage de plus en plus béant entre d’un côté ce qui semblent être les grands défis à venir, et les réponses de nos élus (politiques) ou de nos représentants (au travail, dans les associations, syndicats ou autres). Notre actualité est ainsi secouée de défis majeurs qui appellent des réponses exceptionnelles. Le défi climatique par exemple. Mais aussi plus prosaïquement la crise humanitaire des migrants dans laquelle la 6e puissance mondiale qu’est la France a besoin de l’aide de la Commission européenne !! Ou encore, l’emploi et la lente mais inexorable montée du chômage qui appellent d’autres réponses qu’un énième débat dogmatique et stérile sur les 35 heures.

Face à ces défis, les ruptures idéologiques ne sont plus entre la droite et la gauche. Les français l’ont bien assimilé, eux qui ne croient plus aux partis traditionnels de gouvernement. Le clivage est aujourd’hui principalement vertical et oppose principalement les classes populaires aux classes supérieures. Pour le dire (trop) vite, l’opposition peuple/élite est le moteur principal du succès FN sur lequel surfe sa Présidente. Les partis de gouvernements résument cette élite déconnectée des réalités des Français, là où le FN se positionne comme le défenseur et le porte-parole des exclus et des non privilégiés.

Pour moi ce clivage vertical est un scénario des plus inquiétants. Il creuse une opposition potentiellement dévastatrice pour notre cohésion sociale et peut constituer un terreau très favorable à un scénario présidentiel qui verrait la victoire du FN.

La lutte est possible, car c’est une véritable lutte qu’il faut mener pour convaincre les citoyens de ne pas succomber aux charmes du populisme. La lutte est d’abord et avant tout citoyenne. La voie de nos représentants ne portant plus, c’est à la société civile elle-même de s’exprimer, de redynamiser le débat politique à tous les niveaux, de la cellule familiale jusqu’aux différents corps organisés. Chacun sera responsable demain du résultat électoral.

La démocratie et la liberté, bases de notre contrat social, sont une chance en même temps qu’une exigence quotidienne. Il ne suffit pas de les invoquer pour les maintenir, il faut les faire vivre, les défendre. Exigeons de nos représentants un débat à la hauteur des enjeux à venir et protégeons notre socle démocratique d’une représentation politique qui le détruirait et le fissurerait pour des lendemains incertains. Quand on laisse l’actualité nous échapper, la réalité nous rattrape toujours.

Je n’ai pas de recettes miracles. Je crois plutôt à la valeur de tous les exemples, les expérimentations concrètes qui, multipliés à l’infini, peuvent nous convaincre qu’un autre modèle de développement est possible. A chacun d’entre nous de s’y mettre. Et vous ? Que faîtes-vous pour le bien commun ?


Suite aux postes sur la rentrée voici un papier très pertinent envoyé par un internaute ami du blog.


05:21 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rentrée