140247

02/02/2016

Le monde change, tu dois changer ! …pourquoi ça ne marche pas.

La pédagogie de l’acculturation du changement.

« Le monde change, vous aussi vous devez changer !» Que n’ai-je entendu cette injonction du Directeur Général à ses directeurs ou à ses syndicalistes, et ça ne marche pas.

On leur dit que le monde change mais on ne leur montre pas le monde. Tant que nous n’aiderons pas les collaborateurs à voir ce qui se passe à l’extérieur, ne soyons pas étonnés qu’ils se cantonnent à ce qu’ils ont toujours connu à l’intérieur de l’entreprise et qu’il était, jusqu’à ce jour, interdit de remettre en cause.

Aux managers qui liront ces lignes, je leur propose d’emmener leurs équipes dans les salons professionnels, dans les universités, les showrooms, par exemple, d’un atelier connecté. Visitez ensemble, avec le comité d’entreprise, les locaux d’un client exigeant de nouvelles normes qualité, invitez au CE un expert pour présenter, par exemple, la différence entre produits nouveaux et produits innovants… cela facilitera la compréhension de concepts comme la customisation, l’économie circulaire ou le service industriel.

L’intelligence des changements est accessible à la plupart d’entre nous, encore faut-il nous en donner les moyens.

L’incantation de l’engagement.

Tous les Comités de Directions avec qui je travaille, aspirent à l’engagement de leurs collaborateurs. Mais !
C’est quoi l’engagement ? Un syndicat qui s’engage à signer la fin d’un avantage ? Un manager qui engage une dépense mais ne sait pas s’il en a le droit ?

Arrêtons les faux débats et les faux semblants.

Si l’on veut que les collaborateurs, les managers et les délégués syndicaux s’engagent, ils sont d’abord en droit de savoir quel est l’engagement de la Direction. Cet engagement ne doit plus être présenté comme imposé par l’extérieur (marché ou client) mais comme une décision prise et assumée librement par le Directeur.

La façon de présenter le changement conduit l’interlocuteur à être dans une démarche passive ou proactive. Sans engagement préalable de la direction, il ne peut y avoir engagement des managers et des organisations syndicales. Partout c’est le même scénario : au nom d’un constat, d’une analyse de conjoncture faite en cercle fermé, la Direction appelle l’entreprise à se mobiliser sur des changements et chaque fois l’écoute est polie mais passive. On ne mobilise pas sur un constat, on mobilise sur une action sur laquelle on est soi-même engagé.

Ce n’est pourtant pas difficile de dire « Moi PDG, je m’engage à investir tant pour tel projet, j’ai besoin de vous, êtes-vous prêt à vous engager avec moi ?»

L’engagement est la meilleure pédagogie pour conduire un changement.

15/12/2015

Monsieur le Président BERTRAND, on s’est battu, on est là, disponibles

Ce ne fut pas facile de battre LEPEN, Monsieur le Président, pour vous, mais aussi pour les partisans de la première heure de la grande région, les combattants sans condition de l’extrême droite, et ceux qui ont appelés à voter pour vous Xavier BERTRAND et pas seulement contre la grande menteuse.

Passer de 24 à 57 % ça ne se fait pas comme ça. Vous le savez, sans la société civile organisée, notre région serait gris brun comme nous l’avons vu avec effroi le lendemain du premier tour sur les cartes des journaux nationaux et internationaux.

Comme d’autres, je n’oublierai jamais combien cette semaine fut difficile. Le Front Républicain est mort s’il devait encore fonctionner à sens unique!

Vous l’avez vérifié, le Politique est au bord du gouffre. Vous ne vous en sortirez plus tout seul, la prochaine élection serait alors fatale.

Monsieur le Président, avec la formation, le développement économique, l’innovation, les communications terrestres, la culture, vous disposez des compétences majeures pour notre avenir.

Si l’action politique ne peut, seule, emporter l’adhésion des citoyens, la société civile organisée doit aussi être plus courageuse. Pour ne pas faire de politique, trop se sont tus!

Maintenant, Monsieur le Président, appuyez-vous sur les associations, les syndicats, non par obligation mais par conviction. Ils sont une armée, ces bénévoles qui rafistolent les vies brisées, qui remettent le pied à l’étrier de Personnes abandonnées comme ces décrocheurs qu’en 9 mois les écoles de 2ème chance mettent en emploi, ces femmes qui agissent en silence dans les quartiers, les crèches ou les écoles. Pensez aux syndicalistes qui se sont battus pour que vous soyez là, et qui dans l’anonymat médiatique insupportable, signent des accords de compétitivité avec leurs employeurs, défendent des réformes courageuses que les partis d’opposition ne soutiennent jamais, ces militants sont une force pour la Région, vous devez reconnaître en eux de vrais acteurs du développement. Il ne suffit plus de parler travail pour parler aux ouvriers.
Saisissez, comme vous le faites avec les parlementaires, le CESER et les Conseils de développement sur les conditions de réussite et les grands enjeux de notre nouveau territoire. Ils sont disponibles, embarquez les dans le projet de la grande Région en inventant un dialogue territorial innovant. Bousculez nous, mettez nous au pied du mur.

Si on devait vous le rappeler, notre vote n’aurait servi à rien.

article paru dans Autrement Dit

11/12/2015

Voter pour la Nation c’est refuser LEPEN

Un ami m’a proposé de relire quelques lignes sur la Nation je vous les propose.

« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »

Ces quelques lignes, magnifiques, d’Ernest Renan appartiennent au célèbre discours « Qu’est-ce qu’une Nation ? » datant de 1882. Elles disent, mieux que tout autres, que notre nation française est d’abord et avant tout basée sur l’envie de faire corps ensemble, de vivre avec ceux qui partagent ce même désir. Notre nation Française a cette grandeur, cette magnificence de reposer sur cette volonté et non sur des prérequis raciaux, religieux ou même culturels.

A l’époque Renan s’opposait au philosophe Allemand Johann Gottlieb Fichte qui dans ses « Discours à la nation allemande » essaient d'éveiller un sentiment national et développe une vision nationaliste basée sur ce qui fait l’essence du peuple allemand. En conséquence, celui qui n’est pas de cette « essence » n’est pas de la nation allemande.

C’est ce même discours de rejet que je retrouve aujourd’hui dans le programme du front national 2 siècles après. Sans être ouvertement fasciste pour ne pas devenir illégal, le programme frontiste n’en est pas moins nationaliste, c'est-à-dire clivant, distinguant entre celui qui appartient à la nation, (ou à la région) et celui qui n’y appartient pas. L’autre, l’étranger, celui dont il faut se méfier.

C’est au nom de cette logique que Marine Le Pen souhaite supprimer la coopération décentralisée, l’aide qu’apporte la Région à des programmes caritatifs ou des projets de développement dans des pays en voie de développement. Cette coopération décentralisée représente chaque année 0.03 % du budget régional, 6 millions d’euros sur un budget de 2 milliards. Dont acte. Mais franchement, je doute que ces six millions d’euros vont suffire à relancer l’activité économique régionale.

Le programme de Marine Le Pen est ainsi résumé. Il repose sur des vieux débats et des propositions anecdotiques quand elles ne sont pas hors des compétences régionales.

Dimanche, au-delà des questions politiques, le simple sens des réalités doit tous nous faire voter Xavier Bertrand. En votant, gardons en tête ces phrases merveilleuses de Renan :

« L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation. »