140247

15/07/2015

Finalement, non rien n'a changé

Il y a 15 jours un journal me demandait de réagir 6 mois après Charlie. Voici ce que j’ai envoyé.
« J’ai été Charlie », je ne vois pas, 6 mois plus tard ce que ça a changé. Désolé, mais l’immédiateté médiatique a une nouvelle fait son œuvre de zapping, or quand on zappe on oublie, c’est devenu ainsi, j’ai l’impression qu’il est de plus en plus difficile « d’incruster » de « marquer » de nouveaux comportements plus durables dans nos vie. L’impression que cela va trop vite pour nous poser et décider de penser et de vivre autrement.

J’ai aussi l’impression que l’on joue avec nos émotions de manière trop superficielle, nous avons vécu ces évènements comme une fiction télévisuelle. Nos larmes sont restées dans nos fauteuils de téléspectateurs. Passé le stade de l’émotion, le soufflet démocratique s’est dégonflé.

Peut-être pouvons-nous dire que cet énorme mouvement d’indignation n’a pas été inutile, qu’il révèle une capacité de sursaut démocratique collectif. En disant cela, je mesure les trop nombreuses ambiguïtés du slogan « je suis Charlie ». Je me suis retrouvé dans le même cortège de dictateurs qui dans leur pays interdisent mes amis bloggeurs et les emprisonnent.

Après les élections départementales comment ne pas relever la première place donnée par les électeurs de ma région aux idées d’exclusion, d’intolérance, de racisme, d’homophobie et autres souillures à notre drapeau républicain.

Il nous reste, aux humanistes, de redonner au mot « fraternité » encore présent dans notre devise nationale, consistance, réalité et hurler notre indignation devant les extrêmes.

Depuis, les attentats du premier vendredi du ramadan, m’ont comme vous atterré.
Bien sûr que Valls a raison, nous sommes en guerre contre des barbares, une guerre de civilisation pour eux c’est trop les respecter, ils ne sont pas civilisés. J’ai lu ce que représentait la décapitation, c’est l’anti lumières, c’est l’anti intelligence, c’est le pire des antihumanismes.

J’en veux à ceux qui mégottent sur les moyens de l’antiterrorisme, j’ai trop lu sur le Conseil National de la Résistance pour savoir que face au nazisme (d’Aesch en est l’actuelle copie) il ne fallait pas tergiverser, c’était la guerre comme aujourd’hui. Evidemment que les assassins devront être jugés en respectant les droits de l’homme et que la peine de mort ne changerait rien, mais il faut éradiquer la menace.

Que faudra-t-il pour que nous nous sentions concernés ! Cette histoire de réaction d’une partie de la gauche contre la loi anti-terroriste m’est restée en travers de la gorge. On nous parle de loups solitaires, de structures dormantes, eh bien oui il faut essayer de les déloger, de les mettre en incapacité de nuire. Ce combat n’est pas celui de Cazeneuve, c’est aussi le mien, c’est surement aussi le vôtre.

15:05 Publié dans A lire, Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humaniste

03/02/2014

Et si les humanistes élevaient la voix ?

Le meilleur des vœux est celui que l’on se souhaite à soi-même, le vœu sur lequel on s’engage. En ce début 2014, il me semble important de lutter contre toutes les formes de défiance et de prôner les bienfaits de la confiance.

La voix des humanistes, plus que jamais, doit se faire entendre. Le respect de la Personne humaine – de toute Personne humaine quelque soit ses origines, ses opinions ou orientation sexuelle – devrait transpirer dans les comportements mêmes les plus anodins.

Année électorale ou pas, nous voyons combien le populisme c’est à dire la stigmatisation de l’Autre qui mène à son exclusion (parfois radicale), gagne du terrain. Il est trop facile et inefficace de fustiger la classe politique surfant sur le populisme. Il n’y a pas d’un côté une orbite politique qui tournerait sur elle même et notre orbite, à nous, qui tournerait dans le vide. S’il y a une classe politique qui s’engraisse sur le populisme, c’est qu’il y a des gens, comme nous, qui structurent un électorat voire une classe populiste ! L’humaniste vit au milieu de ces gens qui sont citoyens à part entière, il doit prendre ses responsabilités, et prendre parti, prendre le contre pied de toutes allusions racistes, antisémites, xénophobes.

Croire que la société changera positivement par notre simple bulletin de vote est un leurre, une posture trop confortable. Et une nouvelle fois, la responsabilité première se trouve dans la famille. Parents, grands-parents, nous ne devons pas démissionner. Quand un enfant rigole d’une histoire de singe et de banane à propos d’un noir, qu’un ado fasse le salut nazi en l’appelant quenelle est inacceptable. Ce qui est illégal dans la société est illégal à la table familiale. Cette table, qui depuis la nuit des temps, est le symbole du partage, de la transmission, de la convivialité, ne peut être un lieu de démission.
L’humaniste est un homme d’écoute mais l’écoute dans la fermeté, or en ce moment, il est de bon ton de prôner l’écoute et de contester la fermeté.

Il n’y a pas d’excuse à l’expression de propos ou d’actes racistes. Savoir nommer l’insupportable, savoir sanctionner l’inacceptable est un savoir de moins en moins partagé. Attendre que l’école l’apprenne à nos enfants est une nouvelle démission bien confortable.

La réponse nous la connaissons, elle s’appelle responsabilisation. Militer pour une société d’hommes et de femmes libres et responsables est le socle fondamental de tous les humanismes (dont l’humanisme chrétien). En 2014, nous allons célébrer la « mémoire » avec les « chemins de la mémoire », c’est une bonne chose, en ces moments très particuliers, la meilleure des pédagogies est de se retrouver, physiquement, face aux conséquences atroces des comportements d’exclusion .Cela passe par des conférences sur ce qui a conduit, par exemple le jeune Jonathan, de Marquette lez Lille, à s’immoler parce que victime de violences et de harcèlement , en allant jusqu’à organiser, beaucoup plus qu’on ne le fait, des voyages à Auschwitz ou d’autres lieux de mémoire.

Oui, si les humanistes élevaient la voix, ça clouerait le bec des extrémistes et non plus l’inverse.

02:06 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humaniste