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04/06/2014

Pourquoi il faut refuser le statut quo ?

Alors que de nombreuses et puissantes voix de nos grands élus régionaux se félicitent du statut quo de notre périmètre régional, quelques contre arguments peuvent être opposés.

Au préalable pourquoi ne pas l’avoir fait. La fusion Nord-Pas de Calais/Picardie faisait partie des scénarios naturels et quasi acquis lors des débats de ces derniers jours. Mais depuis le 25 mai, l’analyse des résultats électoraux a-t-elle fait fléchir le Président Hollande ? Il est clair en tout cas que sur la base des seuls résultats des élections européennes, les deux régions réunies constituaient un terrain électoraliste de choix pour le Front national.

Ensuite pourquoi aurait-on pu le faire ?


D’abord au nom de la logique législative. En effet, alors que le 27 janvier dernier, la loi MAPAM est votée au Parlement et institue 12 métropoles, il aurait été logique de construire chaque nouvelle région autour d’une métropole. Cela aurait justifié le rattachement de la Picardie à notre région autour de la capitale lilloise. Cela aurait évité une région Picardie/Champagne Ardenne dépourvu de centre urbain de plus de 100 000 habitants !

Quelle réalité aura cette région entre Lille au Nord et Paris au Sud ?

Ensuite, le statut quo n’est pas sans conséquence pour notre région. Le redécoupage des régions changerait bien entendu le classement du nombre d’habitants. Si aujourd’hui, le Nord – Pas-de-Calais est troisième en terme de population sur l’échelle hexagonale (Ile-de-France mise à part), la région passerait à la sixième place si elle gardait ses frontières actuelles.


Enfin, plus globalement, il faut pouvoir sereinement, sans a priori, pouvoir questionner le périmètre de notre région et son avenir. La fusion Nord Pas de Calais/Picardie n’est certes pas un mariage d’amour et ne présente pas que des avantages, loin s’en faut. Mais l’idéal aurait été a minima de se questionner sur ce qui fait la cohérence d’un territoire et examiner les différents critères d’analyse. Si l’on regarde l’histoire nous avons un passé, une langue et une identité commune avec la Picardie. Si l’on regarde les transports, le Canal Seine Nord ou l’électrification de la voie ferrée avec Amiens nous rapproche.

Consensus régional pour la régression !

Vous parliez hier de la guerre des beffrois, mais c'est terminé! Célébrez le beau consensus d'une région fière d'être le cul de sac du haut de la France. Célébrez la victoire du statu quo, on est si bien, chez nous, pourquoi nous ouvrir aux voisins, pourquoi chercher la taille critique, pourquoi rêver à l'impossible rêve d'accéder au statut de grande région européenne quand personne, ici, ne veut de l'Europe.

J'ai écouté nos grands élus ( mais pas toute) dire qu'il ne fallait pas confondre vitesse et précipitation, comme si le problème du millefeuille venait d'apparaître avec le discours d'Hollande. Nos élus ont changé d'adresse et n'ont pas reçu les rapports du Conseil Économique Social et Environnemental Régional les enjoignant de mutualiser, de clarifier leurs compétences, de réduire la dette. Non, pour eux ça va encore trop vite!

Et pourtant, il ne faut pas être un vieux sage expérimenté, pour se dire que ne plus bouger c'est mourir, que le statu quo n'a jamais été tenable, que l'immobilisme était la marque du déclin, que les peurs et les angoisses n'ont jamais été bonnes conseillères.

Ce matin, j'ai le mors aux dents, et suis bien décidé à faire renverser la vapeur!

Notre avenir est au Nord, mais un Grand Nord!

09:32 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : régions

31/05/2014

Bruno Bonduelle en rêvait, Patrick Kanner l’a (presque) fait

Il est des avancées silencieuses qu’il faut pouvoir signaler et saluer. L’une d’elles a été imaginée, il y a quelques années déjà par mon ami Bruno Bonduelle. Insatiable pourvoyeur d’idées créatrices, agitateur d'idées il a ainsi toujours défendu une idée simple et pleine de bon sens : fusionner toutes les autorités en charge du tourisme.

Et il y en a… Le meccano institutionnel si complexe s’illustre parfaitement dans la compétence tourisme. Comité régional du tourisme, comités départemental du Nord, du Pas de Calais, offices de tourisme municipaux, syndicats d’initiatives…. et la liste n’est pas exhaustive.

Pendant des années, d’abord comme Président de la CCI Grand Lille puis comme membre du CESER, il a interpellé les élus sur la constitution d’une unique structure en charge du tourisme pour la région. L’objectif n’était pas uniquement dans la réalisation d’économies de fonctionnement, il était surtout de mettre de la cohérence dans toutes les dépenses d’intervention des collectivités en faveur du tourisme. Quelle cohérence y avait il par exemple à ce que le Conseil général du Pas de Calais mène une politique touristique valorisant son territoire au moment des JO de Londres, alors que Dunkerque faisait de même dans son coin ….

Par l’initiative de Patrick Kanner, un rapprochement entre acteurs du tourisme est en cours et doit être salué. Le Département du Nord, le Conseil régional, la ville de Lille vont se réunir au sein d’une seule maison du tourisme. C’est une excellente initiative.

Mais ne jouons pas petits bras. Pourquoi ne pas tout de suite associer le Département du Pas de Calais. A l’heure où les Présidents Kanner et Dupilet mettent en avant leur rapprochement institutionnel, ils tiennent là une occasion concrète et réelle de fusionner leurs moyens et d’harmoniser l’exercice de leur compétence. De même, inclure les intercommunalités du bassin minier aurait du sens. Avec le Louvre-Lens les politiques touristiques de Lille et de Lens sont totalement liées !

La société civile peut avoir de l’avance sur le politique et lui inspirer des avancées. Bruno Bonduelle rêvait, Patrick Kanner l’a presque fait. Encore un effort.