15/07/2014
Le gouvernement de la non décision galvaude l'écotaxe
Le 25 juin, au détour d'un amendement au projet de loi de finances rectificatives, le gouvernement a tué l'ecotaxe pour créer un péage transit poids lourds.
Après une marche à blanc à partir de l'automne 2014, le nouveau système entrera en vigueur le 1er janvier 2015.
Coût de l'opération, une perte de 500 millions d'euros de recettes, 4000 kms de routes concernés pour 15000 pour l'ex ecotaxe.
Quid des portiques qui ont coûté chacun entre 600 000 € et 1 million d'€.
Et en plus, l'Etat va entrer dans le capital d'Ecomouv, entreprise que l'Etat vient de condamner.
Comment ne pas exprimer colère et écœurement.
01:53 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écotaxe
11/07/2014
Prudence ou prise de risques,la première est en train de gagner
Quelle semaine! Entre le devoir de mémoire de Ouistreham, le congrès invisible de la CFDT et l'extraordinaire consensus régional pour surtout ne rien changer, je me suis dit que les tenants de la prise de risque ne sont pas très nombreux.
Ouistreham. J'écoute l'un des plus beaux discours sur l'inter génération. Hollande est si à l'aise que je me demande si c'est lui. Les mots sont justes et forts. Le soir je regarde un couple de jeunes gens, 20 ans à peine, gais, insouciants, fous amoureux, je pense soudainement que les mêmes sont morts les pieds dans l'eau, il y a 70 ans, pour moi. Eux ont pris tous les risques! Pourquoi ai je tant de mal à en parler avec mes petits enfants?
Marseille, le congrès de la CFDT , Laurent BERGER, 40 ans, leader de la CFDT, cite les paroles d'un militant " les patrons ne nous méritent pas". Je me revois, il y a 11 ans, en train de négocier retraite et chômage, rien n'a changé, la prise de risques n'est pas là où l'on croit. La veille du congrès du syndicat le plus courageux, le patronat, dans une nouvelle provocation, demande de relever le nombre de salariés nécessaire pour élire des délégués, et le jeune dirigeant syndical de marteler: " le dialogue social n'est pas le problème, c'est la solution". Il sera élu à plus de 90%! Les patrons ne méritent pas toujours leurs syndicalistes.
Mercredi, un ami lorrain me félicite que nous restions que Nord Pas de Calais, au moins ça ne donnera pas une grande région à LEPEN. Consternant! Comme si c'est cela qui nous fera gagner la bataille des idées. Et que penser de ce concert de satisfactions, de savoir que nous ne serons pas marier de force. Ça fait 20 ans que nous savons que nous n'avons pas la taille critique pour être région européenne, 20 ans que nous disons que notre avenir est au Nord mais au Grand Nord et d'un seul coup, parce que rassurés, nous oublions la pointe du compas que l'on pointait sur Lille pour encercler Londres, Bruxelles, Francfort ... Et affirmer que nous étions le centre de l'Europe du Nord Ouest. Oublié tout ça. Par prudence, par peur, par angoisse de grandir.
Dans le Kent, un vieux monsieur, fugue de sa maison de retraite et va rejoindre en Normandie ses camarades vétérans. Prudence, prudence...
article paru dans Autrement Dit
Cette semaine, j'ai compris qu'entre prudence et prise de risque, c'est la première qui gagnait et nous rendait peu fiers.
02:22 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : première semaine de juin
07/07/2014
Face à la tentation de baisser les bras, l’urgence de se responsabiliser
Aux détours de ses dernières interviews, Jean Paul Delevoye fait part de sa profonde inquiétude face à la lassitude des forces vives du pays. La France doit redouter la tentation de ses citoyens les plus actifs de « baisser les bras », autant sinon plus qu’une explosion de colère, estime le président du Conseil économique, social et environnemental.
Je partage cette appréhension qu’un certain nombre d’hommes et de femmes qui sont la colonne vertébrale de l’action publique ou économique arrêtent à un moment donné par lassitude de défendre le pays.
Ces chefs d’entreprises, syndicalistes, bénévoles associatifs, fonctionnaires qui font vivre une certaine idée du service public et de l’égalité, nombre d’entre eux se lassent d’une impossible réforme de notre pays. La France connaît effectivement une crispation institutionnelle entre un exécutif inaudible, une majorité au bord de la rupture, une opposition complètement éclatée et des élus locaux en opposition avec l’Etat en raison de ses projets de réforme des collectivités territoriales.
Tous se retrouvent sur le diagnostic et sur les réformes nécessaires. Le socle commun des réformes urgentes existe mais se heurte aux conservatismes et positions de chacun. Nous sommes tous des conservateurs en puissance, adossés à nos positions.
Et pourtant, qui peut, en conscience, ne pas reconnaître l’urgence de réformer notre système de formation professionnelle (32 milliards d’euros qui ne vont pas en priorité aux demandeurs d’emploi) ; notre politique logement qui favoriser la rente plutôt que la construction (et la loi ALUR ne lutte pas contre cette tendance) ; notre fiscalité dont l’un de nos économistes que l’Amérique s’arrache dit qu’elle injuste…
Et que dire de notre réforme territoriale qui aujourd’hui se heurte aux cumuls des mandats de nos élus. Et que dire encore de la position irresponsable du MEDEF sur le pacte de responsabilité proposé par le Président de la République. Depuis 10 ans, aucun effort de cette ampleur n’a été proposé aux chefs d’entreprises et ce ne serait pas encore assez ?
Chacun, à notre niveau de décision, nous portons une part de responsabilité. Réformer pour autrui est toujours plus facile que pour soi-même disait Clémenceau.
Avant que la tentation de baisser les bras nous envahisse et finisse de nous immobiliser, je crois que la première des urgences n’est pas de réformer mais de se responsabiliser. Responsabiliser les élus qui doivent dépasser l’horizon de leur mandat, les chefs d’entreprises et syndicats qui doivent dépasser leurs intérêts catégoriels, les simples citoyens qui ne peuvent indéfiniment reporter l’effort sur les autres.
Faisons de ce temps estival, un temps productif où chacun pourrait réfléchir, à son niveau, à un changement qui bouleverse son quotidien, et qui puisse, même modestement, servir un dessein collectif meilleur. Des crispations naissent autant le chaos, que le renouveau. A nous de faire le bon choix.
01:56 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réforme