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14/03/2016

Qui a peur du dialogue est toujours un faible

La loi EL KHOMRI illustre combien il est difficile, pour les réformistes, de faire vivre le dialogue social. Source de performance économique et sociale, le dialogue social est malheureusement sans cesse pris en otage par les forces belliqueuses ou autoritaires de notre société.

Les détracteurs du dialogue social ont toujours « peur ». Peur de se faire instrumentaliser, peur de s’engager, peur du niveau entreprise et même peur de demander l’avis des salariés.

Le débat sur le référendum social en est l’illustration. En 2014, il y a eu 11 453 accords ratifiés par référendum mais personne ne le sait. Ce sont ceux qui demandent l’extension du droit d’expression des salariés qui leur refusent le droit de valider ou d’invalider un accord engageant leur quotidien. Bien sûr, ce vote doit être encadré, organisé par des syndicats représentants au moins 30% des salariés est une garantie largement suffisante. Le réformiste sait que l’on ne peut pas réformer la société sans la société, débloquer la société c’est libérer sa parole et lui donner le droit d’exprimer son avis quand le débat institutionnel s’enlise. Je parle ici du référendum local, je suis très réticent au référendum national où il faut répondre par oui ou par non à une question complexe.

Certains s’étonnent que les syndicats soient divisés, mais la rupture est historique ! Faut-il le rappeler, la CGT dit défendre les chômeurs et n’a jamais signé un accord sur l’indemnisation du chômage. Le dernier accord qui a sauvé les régimes de retraite complémentaire n’a pas été signé par FO et la CGT! Le pôle réformiste CFDT-CFTC-CGC est en France le pôle majoritaire du syndicalisme mais c’est aussi le pôle ignoré des médias qui préfèrent filmer des pneus qui brulent qu’une table de négociation. Personne n’imagine le stress vécu par le syndicaliste au moment d’engager sa signature, je peux vous assurer qu’il en faut du courage.

Le patronat préfère quémander aux élus politiques, plusieurs fois par jour, des baisses de charges ou des subventions et considère le dialogue comme une contrainte. Le Président du Conseil Régional serait bienvenu de conditionner toute aide financière à une obligation de dialogue territorial. Je connais des syndicalistes demandeurs de ce dialogue social territorial, les employeurs en parlent mais en ont peur.

Les étudiants réformistes existent, ils sont même plus représentatifs que l’UNEF. La FAGE est l’organisation majoritaire de la jeunesse, elle représente 300 000 jeunes épris de citoyenneté et d’ouverture. La jeunesse ne se résume plus à l’UNEF.

Article paru dans Autrement Dit

03/03/2016

Bien sûr que si, il est possible de conjuguer esprit village avec ambition européenne

Dans une lettre ouverte aux conseillers de la MEL, les membres du Club Gagnant écrivent: "Nous voulons tous d’un côté, bâtir cette grande Métropole Européenne mais de l’autre, garder notre esprit village. Cela parait franchement incompatible.
Comme ce n’est pas la première fois que j’entends ce reproche, voici mon point de vue."

Il faut être sourd pour ne pas entendre cette aspiration de nos concitoyens, par ailleurs électeurs, à plus de proximité voire à revendiquer un retour à une certaine culture rurale. Que nos élus l’aient compris me parait salutaire. Maintenant, ne nous faisons pas de faux procès, quand hier, le Maire de Beaucamps-Ligny me parlait avec passion de l’esprit de son village, ne me parlait il pas avec la même passion de sa vice-présidence métropolitaine et de ses ambitions européennes fortes ?
La lettre nous invite à regarder hors de nos frontières les autres métropoles, mais j’ai visité avec les signataires STOCKHOLM, LISBONNE, et bien d’autres métropoles, on ne peut pas dire que l’esprit village soit absent de leur vision du développement notamment durable. L’attractivité des grandes métropoles se fait aussi et beaucoup par la qualité de vie des villes périphériques. Opposer local et global n’est plus pertinent.

Comment peut-on masquer le fait que notre métropole est l’une des plus inégalitaires. Quand on se réjouit de voir beaucoup de grosses fortunes habiter dans des quartiers où l’esprit village est jalousement préservé, ne sommes-nous pas en droit de revendiquer une meilleure qualité de vie pour les plus pauvres d’entre nous. Le logement social métropolitain, présidé par les employeurs, n’est-il pas le premier concerné pour supprimer les « passoires thermiques » évoquées dans la lettre?

Oui, cette lettre aux élus me parait injuste. Par contre l’union est nécessaire pour construire la Métropole que nous souhaitons très majoritairement.

Les grands chantiers sont dans l’appellation MEL.

M comme Métropole Régionale, le couple Métropole Région initié par les 2 nouveaux Présidents est une bonne nouvelle pour envisager un Schéma Régional de Développement Economique avec toutes les autres grandes agglomérations.
E comme Européenne, il est vrai que la non lisibilité de notre action économique internationale est aujourd’hui un handicap.
L comme LILLE ! Qu’on le veuille ou pas ce n’est pas le futur nom de la grande Région qui nous fera connaitre à l’international. LILLE est notre étendard, le meilleur moyen de nous faire connaitre.

19:22 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mel

16/02/2016

IDEX ou pas, ici on est fier on ne quémande rien ! Pas de 4ème fois.

Nous n’aurons pas les millions d’investissements d’avenir IDEX.

En 2O11, quand nos universités s’étaient pointées en ordre dispersé face aux universités fusionnées d’autres régions et avaient été sèchement éliminées du concours IDEX, nous étions très en colère contre nos universitaires. Depuis, le monde universitaire s’est ouvert à la société civile et le dossier IDEX était soutenu par toute la Région. Cette fois notre échec est collectif.

Les acquis que l’on ne nous reprendra pas !

IDEX ou pas, la grande Université de LILLE se fera en 2017 ! Finies LILLE 1,2 et 3. Toutes les grandes écoles sont intégrées à ce grand ensemble qui pourra rayonner sur le monde, oui le monde.

IDEX ou pas les entreprises, les organisations membres du CESER travaillent en bonne intelligence avec l’excellence que représentent nos grands labos de recherche. Je vois chaque jour combien cette recherche régionale s’applique à notre vie quotidienne régionale (INRIA), la santé, les transports, la culture ..

Un choix contestable et un jury qui l’est tout autant.

Pour moi le choix du jury était fait avant l’audition finale. Pourquoi une élogieuse notation en avril 2014 et une notation infamante début 2016 ? Nous ne savons toujours pas, après explication, pourquoi tous nos A (hors celui sur la gestion RH !) ont été rétrogradés, passant par exemple de A à C.

Un gouvernement qui s’en lave les mains !

Je m’interroge sur le pouvoir du Politique qui s’en remet totalement au choix d’un jury aussi versatile. Que disent VALLS, MANDON, KANNER ? Rien !!

Une histoire qui se répète et qui remonte à loin.

Nous l’avons appris à nos dépends, notre décrochage par rapport au Sud date du moment où le pouvoir central a décidé de ne pas investir dans une région régulièrement occupée par l’ennemi. Nous avons été privés de tous les centres de recherche stratégique et cela n’a toujours pas changé depuis la libération. Dessous une ligne BORDEAUX STRASBOURG se trouvent les éternels choyés du pouvoir central, les lignes Maginot ont la peau dure !

L’équité territoriale n’existe pas.

Comment peut-on rattraper nos retards si notre trajectoire est toujours évaluée à partir de ce point de départ – 13ème sur 13 - et non par rapport au point d’arrivée escompté ? Avec cette méthode, nous resterons scotchés à la 13ème place, quoique nous fassions. Nous partons de très (trop) loin. Exemple : quand il y a 4 fois plus de chercheurs CNRS à MONPELLIER comment augmenter ce chiffre si le gouvernement nous dit « vous avez 4 fois moins de chercheurs donc on ne vous soutiens pas ».

19:05 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : idex