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03/03/2016

Bien sûr que si, il est possible de conjuguer esprit village avec ambition européenne

Dans une lettre ouverte aux conseillers de la MEL, les membres du Club Gagnant écrivent: "Nous voulons tous d’un côté, bâtir cette grande Métropole Européenne mais de l’autre, garder notre esprit village. Cela parait franchement incompatible.
Comme ce n’est pas la première fois que j’entends ce reproche, voici mon point de vue."

Il faut être sourd pour ne pas entendre cette aspiration de nos concitoyens, par ailleurs électeurs, à plus de proximité voire à revendiquer un retour à une certaine culture rurale. Que nos élus l’aient compris me parait salutaire. Maintenant, ne nous faisons pas de faux procès, quand hier, le Maire de Beaucamps-Ligny me parlait avec passion de l’esprit de son village, ne me parlait il pas avec la même passion de sa vice-présidence métropolitaine et de ses ambitions européennes fortes ?
La lettre nous invite à regarder hors de nos frontières les autres métropoles, mais j’ai visité avec les signataires STOCKHOLM, LISBONNE, et bien d’autres métropoles, on ne peut pas dire que l’esprit village soit absent de leur vision du développement notamment durable. L’attractivité des grandes métropoles se fait aussi et beaucoup par la qualité de vie des villes périphériques. Opposer local et global n’est plus pertinent.

Comment peut-on masquer le fait que notre métropole est l’une des plus inégalitaires. Quand on se réjouit de voir beaucoup de grosses fortunes habiter dans des quartiers où l’esprit village est jalousement préservé, ne sommes-nous pas en droit de revendiquer une meilleure qualité de vie pour les plus pauvres d’entre nous. Le logement social métropolitain, présidé par les employeurs, n’est-il pas le premier concerné pour supprimer les « passoires thermiques » évoquées dans la lettre?

Oui, cette lettre aux élus me parait injuste. Par contre l’union est nécessaire pour construire la Métropole que nous souhaitons très majoritairement.

Les grands chantiers sont dans l’appellation MEL.

M comme Métropole Régionale, le couple Métropole Région initié par les 2 nouveaux Présidents est une bonne nouvelle pour envisager un Schéma Régional de Développement Economique avec toutes les autres grandes agglomérations.
E comme Européenne, il est vrai que la non lisibilité de notre action économique internationale est aujourd’hui un handicap.
L comme LILLE ! Qu’on le veuille ou pas ce n’est pas le futur nom de la grande Région qui nous fera connaitre à l’international. LILLE est notre étendard, le meilleur moyen de nous faire connaitre.

19:22 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mel

12/01/2016

BERTRAND, LECERF, CASTELAIN et nous

Quand ailleurs ils sont tous connectés sur Paris 2017, nos nouveaux élus régionaux ont décidé de quitter leurs responsabilités nationales à l’instar des Président et Premier Vice-Président du Conseil Régional, ils ont tenu parole, la Région est leur seule obsession et c’est encourageant.

Oui mais comment rêver dialogue social rénové quand le nouveau Conseil Départemental du Nord réforme le RSA sans en parler aux associations et syndicats, quand les syndicalistes de TOURCOING incapables de payer la redevance exigée par le Maire parlent de fermer leur permanence locale. Pourquoi tourner autour du pot, si les nouveaux élus veulent gouverner sans négociation ou simple dialogue social c’est très mal barré.

Nos élus sont-ils équipés pour mettre en œuvre les nouvelles gouvernances publiques qu’ils nous promettent ? Il n’est pas possible de faire « du autrement »avec les méthodes de gouvernance d’hier. La conduite du changement, ça ne s’improvise pas avec seulement un programme électoral. Il va falloir aux administrations territoriales se former et se faire accompagner car les conditions d’exercice du pouvoir sont bouleversées, modifications spatiales, nouvelles compétences, restrictions budgétaires… et tout ça avec un échiquier politique certes élu mais très fragilisé.

Nos nouveaux élus savent tout cela. Les nouveaux Présidents sont sincères quand ils disent ne plus vouloir faire la politique comme avant. Nous devons les aider, nous acteurs de la société civile, en militant aussi autrement.

Comment faire comprendre que la société civile doit arrêter de chercher d’abord à attirer l’attention des élus quand sa responsabilité, sa raison d’être, est d’être elle-même actrice des changements qu’elle souhaite. L’émancipation citoyenne du tout politique est une des conditions du « faire de la politique autrement » souhaité par Xavier BERTRAND.

Que j’aimerai travailler, par exemple au CESER, sur le désenchantement politique et citoyen de ma nouvelle région à l’instar de ce qui s’est fait en Europe du Nord comme à Stockholm. Que j’aimerai travailler sur l’installation d’activités économiques en milieux rural. Est-ce si extravagant de réfléchir emploi par l’entrée territoire ? Je ne comprends pas comment nous pouvons ignorer, nous les métropolitains, les territoires oubliés de la grande région, réfléchir aux conditions d’un développement équitable de nos territoires n’est plus de la responsabilité étatique mais de notre responsabilité d’acteurs régionaux.

N’attendons pas d’être saisis par le Politique, prenons nos responsabilités.


Article paru dans Autrement Dit