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13/07/2016

Oui Michel, on n’a jamais raison trop tôt

Edmond MAIRE, Jacques DELORS et Michel ROCARD furent pour ma génération, des militants, des meneurs intellectuels et moraux qui nous ont obligé à nous dépasser sans cesse. J’ai eu la chance de les côtoyer, de les écouter, de parler avec eux, la CFDT, notre syndicat, nous réunissait fréquemment.
La mort de Michel ROCARD c’est 50 ans de combats menés dans la controverse, où nos pourfendeurs n’étaient pas que de droite…
Michel ROCARD, en 1979, à BREST, parlait de l’autogestion non pas comme un modèle de société aboutie mais comme un idéal où chacun devait apprendre à gérer sa propre vie. Malheureusement, la culture de gauche a besoin de certitudes et lorsque l’autogestion devint le socialisme autogestionnaire, la belle utopie s’étiola.
En 1989, sous son gouvernement, M ROCARD met en place le RMI. Inventer et surtout défendre ce qui fut et reste le dernier filet de protection contre la grande pauvreté ne fut pas facile. Pour moi, le plus difficile fut de comprendre que la crise était durable, que nous n’en sortirions pas uniquement par de la croissance. Le débat sur l’assistanat reste encore aujourd’hui très insultant pour ces êtres humains concernés, notamment les enfants qui n’y sont pour rien dans la pauvreté de leurs parents.
En 1990, prenant conscience qu’il y a un problème de cout du travail, Michel ROCARD fait voter la CSG qui allège les cotisations sociales totalement ponctionnées sur les salaires en élargissant l’assiette de cotisations aux revenus non salariaux, à cette époque, seule la CFDT soutient cette réforme, même le CNPF était frileux !
Le livre blanc de 1992 sur les retraites a guidé, par sa lucidité, le long combat des réformistes pour pérenniser un système que les dernières études du Conseil d’Orientation des Retraites considère comme l’un des plus généreux. Les jeunes militants réformistes de 2016, doivent savoir qu’ils sont dans la lignée de ROCARD et que leur prise de responsabilités d’aujourd’hui porteront leurs fruits, on n’a jamais raison trop tôt.
1988, sera pour moi une année mémorable, la négociation de l’accord de Matignon qui conduira 10 ans plus tard aux accords de NOUMEA, marquera à jamais ma soif de connaissances sur les méthodes de négociation. Réussir à mettre d’accord le Kanak Jean Marie DJIBAOU et le Caldoche Jacques LAFLEUR était loin d’être évident. Christian BLANC, le négociateur de Michel ROCARD a réussi sur ce dossier ultrasensible de la Nouvelle Calédonie, a mené un dialogue interculturel dont notre société a tant besoin aujourd’hui. Nous devons à Michel ROCARD un socle intellectuel et méthodologique sur la négociation que peu d’observateurs ont relevé. Mais la culture de la négociation…
ui Michel, on n’a jamais raison trop tôt.
Edmond MAIRE, Jacques DELORS et Michel ROCARD furent pour ma génération, des militants, des meneurs intellectuels et moraux qui nous ont obligé à nous dépasser sans cesse. J’ai eu la chance de les côtoyer, de les écouter, de parler avec eux, la CFDT, notre syndicat, nous réunissait fréquemment.
La mort de Michel ROCARD c’est 50 ans de combats menés dans la controverse, où nos pourfendeurs n’étaient pas que de droite…
Michel ROCARD, en 1979, à BREST, parlait de l’autogestion non pas comme un modèle de société aboutie mais comme un idéal où chacun devait apprendre à gérer sa propre vie. Malheureusement, la culture de gauche a besoin de certitudes et lorsque l’autogestion devint le socialisme autogestionnaire, la belle utopie s’étiola.
En 1989, sous son gouvernement, M ROCARD met en place le RMI. Inventer et surtout défendre ce qui fut et reste le dernier filet de protection contre la grande pauvreté ne fut pas facile. Pour moi, le plus difficile fut de comprendre que la crise était durable, que nous n’en sortirions pas uniquement par de la croissance. Le débat sur l’assistanat reste encore aujourd’hui très insultant pour ces êtres humains concernés, notamment les enfants qui n’y sont pour rien dans la pauvreté de leurs parents.
En 1990, prenant conscience qu’il y a un problème de cout du travail, Michel ROCARD fait voter la CSG qui allège les cotisations sociales totalement ponctionnées sur les salaires en élargissant l’assiette de cotisations aux revenus non salariaux, à cette époque, seule la CFDT soutient cette réforme, même le CNPF était frileux !
Le livre blanc de 1992 sur les retraites a guidé, par sa lucidité, le long combat des réformistes pour pérenniser un système que les dernières études du Conseil d’Orientation des Retraites considère comme l’un des plus généreux. Les jeunes militants réformistes de 2016, doivent savoir qu’ils sont dans la lignée de ROCARD et que leur prise de responsabilités d’aujourd’hui porteront leurs fruits, on n’a jamais raison trop tôt.
1988, sera pour moi une année mémorable, la négociation de l’accord de Matignon qui conduira 10 ans plus tard aux accords de NOUMEA, marquera à jamais ma soif de connaissances sur les méthodes de négociation. Réussir à mettre d’accord le Kanak Jean Marie DJIBAOU et le Caldoche Jacques LAFLEUR était loin d’être évident. Christian BLANC, le négociateur de Michel ROCARD a réussi sur ce dossier ultrasensible de la Nouvelle Calédonie, a mené un dialogue interculturel dont notre société a tant besoin aujourd’hui. Nous devons à Michel ROCARD un socle intellectuel et méthodologique sur la négociation que peu d’observateurs ont relevé. Mais la culture de la négociation…

05:41 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel rocard

28/06/2016

L'idée européenne

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07:18 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe

27/06/2016

Et si enfin, on parlait des nouveaux droits de la loi travail

Dire que le droit du travail français protège les travailleurs n’est pas vrai. Même les salariés sous statut ne sont pas protégés devant les risques contemporains. Notre droit du travail protège surtout les CDI et les salariés à temps plein. Notre code du travail est basé sur l’emploi, le statut et non sur la personne qui aujourd’hui connait des parcours professionnels atypiques. Si notre droit du travail est bon pour les salariés ayant une carrière linéaire de 42 années dans la même entreprise, il y a beaucoup de trous dans le filet de protection dit à la française. Les travailleurs ont besoin de droits nouveaux pour les protéger dans la diversité de leurs parcours et répondre aux nouvelles réalités de l’économie.
La loi « travail » commence à répondre à ces problématiques. Je regrette que le gouvernement soit incapable de l’expliquer.

Le compte personnel d’activité (CPA) est emblématique de ce que pourraient être ces nouveaux droits. Le CPA est une sorte de passeport individuel qui porte les droits de la personne dans la totalité des séquences de son parcours professionnel : CDI, emploi précaire, demandeur d’emploi, fonctionnaire, indépendant, travailleur de plateformes numériques…etc. Le compte personnel sécurise le parcours professionnel en essayant de supprimer les obstacles à la mobilité, en maintenant des passerelles de droits entre chaque période. Le caractère universel du compte est affirmé même si l’accent est aujourd’hui mis sur les comptes formation et pénibilité.

Le droit à être accompagné dans son parcours professionnel est enfin reconnu pour tous les travailleurs, il s’agit d’un accompagnement global et personnalisé. Le droit à l’accompagnement des jeunes vers l’emploi devient effectif avec la nouvelle « garantie jeune ».
Les nouvelles formes de travail commencent à être prises en compte comme le droit à la déconnexion, le télétravail, le travail à distance, la responsabilité sociale des plateformes de mise en relation par voie électronique…, ce qui ouvrent beaucoup de portes à la négociation d’entreprise.


L’article 2 est loin de révolutionner le dialogue social. La loi et les branches gardent leur rôle de protection et de régulation en fixant les droits fondamentaux des salariés. Par contre la négociation d’entreprise est facilitée et mieux encadrée. Les accords d’entreprise devront être validés par les syndicats représentant 50% des salariés, ce qui est un verrou fort. Faire confiance aux syndicalistes de terrain et aux employeurs est le pari de la loi travail.

Condamner la loi travail c’est condamner ces nouveaux droits.