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09/03/2014

Ce que coûte un Tshirt ou l’exploitation

Souvenez vous, fin 2013, 127 usines du Cambodge se mettaient en grève pour obtenir un salaire minimum. La répression fut sanglante, 5 morts et 39 blessés !

Aujourd’hui, mes amis de la CSC (syndicat belge) s’en souviennent et mènent une campagne de solidarité avec l’ONG Cleanclothes.org.

En France, l’association « l’éthique sur l’étiquette » mène le même combat.
Lisez bien ceci.

Ce que coûte un Tshirt que vous payez 29 euros :

• Commerce de détail, 17€ (59%)
• Bénéfice pour la marque , 3,61€ (12%)
• Coût des matériaux, 3,40€ (12%)
• Coût du transport, 2,19€ (8%)
• Intermédiaires, 1,20€ (4%)
• Bénéfices pour l’usine du Bengladesh, 1,15€ (4%)
• Frais généraux, 0,27€ (0,9%)
• Salaire du travailleur, 0,18€ (0,6%) !!!!
Source : cleanclothes

J’espère que les grands patrons du Nord qui commanditent les sous-traitants asiatiques vont arrêter de nous faire croire qu’ils sont socialement responsables, les principes de la RSE sont à l’opposé de telles pratiques.

Un piqueuse bengalie nous confie : " Les travailleuses ne parviennent pas à nouer les deux bouts alors que l’industrie textile internationale accumule les bénéfices. Ce sont nos dures et longues journées de travail qui permettent les bénéfices".

Plus d’informations sur www.cleanclothes.org

02:36 Publié dans Travail | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bengali

18/02/2014

France‐Allemagne : le travail des partenaires sociaux sur l’emploi des jeunes

Les partenaires sociaux allemands et français1 ont remis, le 17 février, aux ministres du
Travail des deux pays les résultats de leurs travaux sur l’emploi des jeunes2.

Le groupe des partenaires sociaux, constitué il y a un an, réunit les organisations
syndicales de salariés et les organisations d’employeurs des deux pays.
Face à la situation très préoccupante du niveau de chômage des jeunes, et plus encore, à
la situation des jeunes très éloignés d’une insertion dans l’emploi, le groupe de travail a
fait de l’emploi des jeunes sa priorité.

Le diagnostic croisé des forces et faiblesses des dispositifs nationaux confirme le besoin
de rendre plus coopératives les relations entre le monde de l’enseignement et le monde
du travail. Il met aussi en évidence le besoin d’une implication forte des partenaires
sociaux pour que les dispositifs de formation professionnelle et d’alternance soient le
mieux adaptés et le plus réactifs possibles pour répondre aux besoins des jeunes et des
entreprises.

Les propositions des partenaires sociaux visent à améliorer l’efficacité de la formation
professionnelle et son volet alternance, tout en prenant en compte les défis d’une
économie mondialisée. Ces propositions sont structurées autour de trois
problématiques :

 créer ou renforcer les passerelles verticales et horizontales dans les systèmes de
formation ;
 améliorer la coopération entre les acteurs de la formation, partenaires sociaux et
pouvoirs publics ;
 développer des compétences et des qualifications prenant en compte une
économie de plus en plus mondialisée.

Les partenaires sociaux français et allemands attendent de leur gouvernement respectif
qu’il prenne en compte les propositions qu’ils ont élaborées. Pour leur part, ils vont
poursuivre leurs travaux pour concrétiser les pistes proposées. Ils vont aussi
entreprendre un travail sur la compétitivité.

L’emploi des jeunes résulte de beaucoup de paramètres, notamment le niveau de
l’activité économique qui doit s’inscrire dans un développement basé sur la qualité,
l’investissement, l’innovation et l’élévation des niveaux de compétence et qualification
des salariés.

Paris, le 17 février

01/06/2013

Une autre approche du travail

Il est temps de revoir la conception que l’on se fait du travail. Certains ont présenté le
travail comme une source de souffrance « tu gagneras ton pain à la sueur de ton
front », d’aucuns une « source d’exploitation et d’aliénation », d’autres enfin «un
simple moyen au service de la production d’un bien ou d’un service ».

Ces conceptions du travail sont totalement obsolètes. Elles ne tiennent nullement
compte des mutations profondes intervenues dans le comportement des salariés de
plus en plus formés et informés, dans les changements technologiques qui
permettent la mise en réseaux et impliquent de plus en plus une organisation du
travail de moins en moins hiérarchisée et fondée sur des pratiques coopératives.

Le grand défi posé aux entreprises et d’une façon plus globale aux sociétés consiste à
se demander comment faire du travail, de tout travail, une activité non subie mais
vécue positivement. Une telle approche nécessite une triple révolution culturelle.
La première tente de jeter les bases d’une nouvelle conception de l’entreprise
fondée sur l’idée que l’entreprise ne se résume pas à l’idée qu’elle est « un lieu de
production d’un bien ou d’un service » mais d’abord et principalement «une
communauté d’hommes et de femmes qui mettent en commun leur intelligence
et leurs compétences en vue de produire un bien ou un service ».

A partir d’une telle conception le social devient un enjeu autant stratégique que la question
économique, financière ou organisationnelle. Il ne peut plus être considéré comme
une simple variable d’ajustement. Le dialogue social devient alors non pas une
contrainte mais un levier de compétitivité.

La deuxième vise à sortir de l’idée que le travail serait un coût alors qu’il faut le
voir de plus en plus comme un investissement d’importance au moins égale à
l’investissement technologique ou technique. Investir dans la formation, dans le
progrès des qualifications, dans l’amélioration des conditions et de l’organisation du
travail, dans des salaires décents a certes un coût mais garantit un retour sur
investissement parce qu’il contribue à une implication plus grande du corps social
dans la mise en oeuvre de la stratégie de l’entreprise.

La troisième enfin consiste à libérer la parole dans l’entreprise. Permettre aux
cadres, mais aussi à tous les salariés de donner leur avis, de les associer le plus en
amont possible aux choix organisationnels, à l’organisation du travail, les inciter à
s’exprimer sur le contenu de leur travail et à voir comment le changer et le rendre
plus humain est un enjeu à la fois démocratique mais aussi d’efficacité et de
compétitivité pour l’entreprise.

En effet libérer la parole c’est aussi libérer l’intelligence trop souvent bridée
par des rapports hiérarchiques et des modes de management d’un autre âge.
C’est se donner les moyens de faire de l’innovation une préoccupation
concrète.

Une telle transformation culturelle suppose bien entendu des instances de
gouvernance des entreprises ouvertes à d’autres compétences que financières,
économiques ou techniques. Un dialogue social associant les représentants du
personnel le plus en amont possible aux choix stratégiques et organisationnels.
Des managers formés aux sciences sociales et des représentants du personnel qui
acceptent de s’engager dans la recherche des nécessaires points d’équilibre entre la
réalité des contraintes économiques et les aspirations du corps social.

Newletter de Jean Kaspar

01:54 Publié dans A lire, Travail | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kaspar