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28/03/2017

76% des 200 000 salariés consultés par la CFDT aiment leur travail !

Le rôle d’un syndicat est de relayer la parole des salariés, encore faut-il aller à leur rencontre et être capable d’en tirer des analyses. La CFDT a lancé une grande enquête nationale sur le travail « parlons travail », en trois mois, 200 000 personnes ont participé à cette consultation.

Leur regard sur leur travail va à l’encontre des idées reçues : 76% déclarent aimer leur travail, 57% y prennent du plaisir et… 70% y rigolent souvent. Trois sur quatre reconnaissent « en être fier ». Dans un pays que l’on dit déprimé, pessimiste, c’est évidemment une très bonne nouvelle.

Si cette enquête montre des salariés plutôt heureux, où le travail est perçu comme un facteur d’épanouissement autant qu’un gagne-pain, plusieurs réponses interpellent la qualité du rapport au travail.

Les salariés ne sont pas écoutés et leur avis n’est pas souhaité. 72% aimeraient participer davantage aux décisions qui affectent leur entreprise ou administration. Pire, 31% affirment ne pas pouvoir s’exprimer librement sur leur lieu de travail. Aussi il n’est pas étonnant de voir 84% des enquêtés aspirer à des entreprises et administrations plus participatives. 56% considèrent qu’un monde du travail sans syndicat serait un monde d’exploitation accrue.

Le travail « délabre » un ouvrier sur deux. 40% des ouvriers et employés gagnant moins de 1500€ disent que leur travail les délabre. Dans une moindre mesure, les plus diplômés et rémunérés sont de 20 à 30% à penser que leur travail joue sur leur santé. Comme quoi on peut à la fois aimer son travail et penser qu’il nuit à notre santé, la santé au travail est décidément un problème toujours d’actualité.

Messieurs les candidats présidentiables, arrêtez de faire une fixette sur la durée du travail. 42% des enquêtés considèrent que la durée légale du travail n’est pas un problème. Cette approche par la durée hebdomadaire est devenue obsolète, en déduit la CFDT. Par contre le hors travail exige des services de qualité répondant à la multitude des situations individuelles.

Les salariés de 2017 sont connectés 24 heures sur 24. 65% des répondants utilisent internet tous les jours dans leur travail et 27% répondent à leurs mails pendant leur congés, montrant la porosité entre vies professionnelle et personnelle.

La CFDT présente ces résultats actuellement aux candidats de la présidentielle, de quoi chambouler quelques programmes.

Vous pouvez participer à cette enquête : www.parlonstravail.fr

J’attends avec impatience les résultats régionaux.

09/03/2015

La leçon de la reprise de Arc International: cumuler les compétences économiques et sociales une urgence

Le débat fait rage dans la réforme des collectivités locales, faut il continuer à séparer ou faut il rassembler dans la même collectivité, la compétence économique et la compétence sociale?

Ma conviction a toujours été celle du cumul des deux compétences. Dans mes différents travaux, je n'ai jamais réussi à faire prendre cette position au CESER Nord Pas de Calais. Pour moi le problème n'est pas celui du maintien ou non du Conseil départemental, la seule question à se poser est de dire pourquoi il faudrait continuer à séparer le social de l'économique.

Le dossier de reprise d'Arc International a démontré que les repreneurs étaient prêts à injecter des capitaux importants si les conditions sociales étaient réunies. Avant toute décision, il fallait régler la question du plan social et du plan amiante.

Ainsi le Vice Président chargé des questions économiques du Conseil Régional a t'il dû, comme toujours, se plonger dans les dossiers sociaux indéfectibles des dossiers économiques et financiers.

J'aimerai d'ailleurs entendre les candidats aux élections régionales dire ce qu'ils en pensent et afficher leur positionnement.

12/12/2014

Le télétravail : une avancée sociale, économique et environnementale

« Il est 17 heures. François quitte son bureau situé en centre-ville. Il prend sa voiture et parcourt les 500 m qui le séparent de la crèche, où il récupère sa fille à toute vitesse parce qu'il est garé en double file. Il prend la rocade, bouchée comme tous les soirs. Il s'arrête au centre commercial. Sur la route du retour, puisqu'il habite à l'ouest de l'agglomération, il se plaint du soleil qui l'aveugle. En arrivant dans son village, il va chercher son fils à la garderie et va poster le loyer. La mairie est déjà fermée, tant pis, il payera la cantine de son fils demain. Il arrive enfin chez elle, il est 19 heures. Sa femme ne devrait pas tarder. Ils sont éreintés, rien n’est prêt pour le dîner. On décongèle un surgelé. »

Est-ce caricatural ou finalement pas si éloigné de la réalité de nombre de familles ? Cette scène est en tout cas un véritable gâchis. Gâchis de temps familial, de fatigue, mais aussi générateur de pollutions routières, d’encombrements routiers….etc.

A l’heure où les décideurs régionaux se lancent dans la troisième révolution industrielle, à la recherche de décisions et de projets qui allient les 3 piliers du développement durable, une avancée économique, fédératrice, facile à mettre en place et qui recouvre les 3 dimensions du sociale, de l’économique et de l’environnementale existe. Il s’agit du télétravail.

Il y a bien sûr de multiples conditions à remplir et à débattre pour que le télétravail puisse constituer une innovation et non une contrainte supplémentaire. Je suis par exemple contre le télétravail à 100 %. Une journée télé travaillée serait déjà une indéniable source d’effets induits plus importante qu’on ne pourrait le croire de prime abord.

Certains avantages d’une journée télé travaillée apparaissent en effet immédiatement : plus de temps familial, plus de productivité dans l’entreprise ou l’administration le reste de la semaine, moins de déplacements. D’autres sont moins évidents, et pourtant tout aussi majeurs : la redynamisation des territoires ruraux et périurbains traditionnellement désertés la semaine par les actifs, l’optimisation du parc immobilier de bureaux, l’obligation de mailler tout le territoire en offre haut débit internet.

Elus, citoyens, représentants de la société civile, lançons le débat sur cette idée simple : organiser une journée de télé travail hebdomadaire dans les activités de services privées et publics compatibles. Restent à évaluer le nombre de salariés et de fonctionnaires potentiellement concernés. Mais je ne crois pas me tromper en disant qu’ils sont, au bas mot, des dizaines de milliers concernés dans la Région !

Alors un peu d’audace.