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03/02/2014

Et si les humanistes élevaient la voix ?

Le meilleur des vœux est celui que l’on se souhaite à soi-même, le vœu sur lequel on s’engage. En ce début 2014, il me semble important de lutter contre toutes les formes de défiance et de prôner les bienfaits de la confiance.

La voix des humanistes, plus que jamais, doit se faire entendre. Le respect de la Personne humaine – de toute Personne humaine quelque soit ses origines, ses opinions ou orientation sexuelle – devrait transpirer dans les comportements mêmes les plus anodins.

Année électorale ou pas, nous voyons combien le populisme c’est à dire la stigmatisation de l’Autre qui mène à son exclusion (parfois radicale), gagne du terrain. Il est trop facile et inefficace de fustiger la classe politique surfant sur le populisme. Il n’y a pas d’un côté une orbite politique qui tournerait sur elle même et notre orbite, à nous, qui tournerait dans le vide. S’il y a une classe politique qui s’engraisse sur le populisme, c’est qu’il y a des gens, comme nous, qui structurent un électorat voire une classe populiste ! L’humaniste vit au milieu de ces gens qui sont citoyens à part entière, il doit prendre ses responsabilités, et prendre parti, prendre le contre pied de toutes allusions racistes, antisémites, xénophobes.

Croire que la société changera positivement par notre simple bulletin de vote est un leurre, une posture trop confortable. Et une nouvelle fois, la responsabilité première se trouve dans la famille. Parents, grands-parents, nous ne devons pas démissionner. Quand un enfant rigole d’une histoire de singe et de banane à propos d’un noir, qu’un ado fasse le salut nazi en l’appelant quenelle est inacceptable. Ce qui est illégal dans la société est illégal à la table familiale. Cette table, qui depuis la nuit des temps, est le symbole du partage, de la transmission, de la convivialité, ne peut être un lieu de démission.
L’humaniste est un homme d’écoute mais l’écoute dans la fermeté, or en ce moment, il est de bon ton de prôner l’écoute et de contester la fermeté.

Il n’y a pas d’excuse à l’expression de propos ou d’actes racistes. Savoir nommer l’insupportable, savoir sanctionner l’inacceptable est un savoir de moins en moins partagé. Attendre que l’école l’apprenne à nos enfants est une nouvelle démission bien confortable.

La réponse nous la connaissons, elle s’appelle responsabilisation. Militer pour une société d’hommes et de femmes libres et responsables est le socle fondamental de tous les humanismes (dont l’humanisme chrétien). En 2014, nous allons célébrer la « mémoire » avec les « chemins de la mémoire », c’est une bonne chose, en ces moments très particuliers, la meilleure des pédagogies est de se retrouver, physiquement, face aux conséquences atroces des comportements d’exclusion .Cela passe par des conférences sur ce qui a conduit, par exemple le jeune Jonathan, de Marquette lez Lille, à s’immoler parce que victime de violences et de harcèlement , en allant jusqu’à organiser, beaucoup plus qu’on ne le fait, des voyages à Auschwitz ou d’autres lieux de mémoire.

Oui, si les humanistes élevaient la voix, ça clouerait le bec des extrémistes et non plus l’inverse.

02:06 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humaniste

31/01/2014

2047: rendez vous au Stab avec les copains centenaires.

Billet d'humeur.

Et bien oui, j'ai suivi son exploit sur ma tablette. Vendredi après-midi Robert MARCHAND a battu son propre record du monde en avalant 26,925 kilomètres en une heure sur le vélodrome de St. Quentin les Yvelines. Le midi, je l'avais entendu, hilare, expliquer qu'il ne cherchait pas à battre un record mais de rouler le plus loin possible en une heure. Il déjeunait joyeusement, une belle omelette, de la purée, un peu de salade et un bon verre de vin. Ce Monsieur a 102ans, il fait partie de ces centenaires adorables qui ont travaillé et bougé toute leur vie. Il a aussi des copains et ça se voit lors des randonnées.

À force de lire ces histoires inimaginables sur la vie des centenaires, je me dis que ce serait bien, en 2047, de se donner rendez vous à quelques uns, au Stab, le vélodrome de Roubaix, d'enfiler nos cuissards et une bière, avant de nous élancer et de tourner en rond pendant une heure. Je vois déjà mon camarade Michel dépasser allègrement les 30 kilomètres et sortir la tireuse de son coffre.

22:46 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : robert marchand

Discuter en équipe ,le meilleur moyen d'éliminer les résistances au changement.

En 1943, Kurt LEWIN, un auteur de référence sur la conduite du changement a mené une recherche pour vérifier le niveau d'efficacité entre un exposé et un travail de groupe.

Cette recherche visait à inciter les ménagères américaines à consommer des abats. L'objectif était de comprendre comment influencer le comportement d'un groupe, les ménagères, pour les convaincre de modifier leurs comportements de consommation.

La première méthode consistait à donner des conférences qui mettaient en évidence les mérites nutritifs des abats.

L'autre méthode consistait, après une brève information,à proposer aux ménagères de discuter du sujet, en groupe avec un animateur.

Dans les 2 cas, l'expérience dura 45 mn.

Une vérification menée au domicile des ménagères, une semaine après l'expérience, montra une consommation d'abats 10 fois plus importante dans le second groupe.

Toutes les expériences réalisées vont dans le même sens. Même si l'on remplace l'exposé par un conseil individualisé, l'effet de groupe reste largement dominant pour le changement.

J'imagine que vous n'avez pas attendu cet article pour avoir, par expérience, mesurer les vertus du travail de groupe sur les exposés magistraux. Je veux simplement ici insister sur l'inefficacité des managements basés sur les discours de conviction, voire les stratégies de prise de conscience. Rien ne vaut 5 à 10 minutes de discutions en équipe pour baisser la résistance au changement et favoriser l'émergence de conduites nouvelles.

En ce moment,où beaucoup travaillent sur des projets de transition énergétique, j'aimerai que l'on n'oublie pas cette règle élémentaire du management de la conduite du changement.

Cf Autissier, Vandangeon

01:34 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : management