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27/01/2014

LE SUICIDE DES VIEUX

Le suicide est la seconde cause de mortalité des 15-24 ans après les accidents de la circulation. 16% des décès de cette classe d’âge sont provoqués par un suicide ce qui constitue à l’évidence un enjeu majeur de santé publique. Ce qu’on sait pourtant moins, et que Michèle Delaunay vient opportunément de rappeler, c’est que le suicide des personnes âgées constitue aussi un véritable problème de société.

Le jeune tente souvent de se suicider. Le vieux, lui, y réussit

Il y a pourtant une différence fondamentale : les jeunes tentent souvent de se suicider pour alerter leur entourage. Les vieux, eux, se suicident pour mourir. Et généralement, ils y mettent une application suffisamment consciencieuse pour ne pas se rater.[1] A 20 ans, on « tente » de se suicider. A plus de 80 ans,…on y réussit ! Preuve en est le taux d’hospitalisation pour tentatives de suicide, 10 fois supérieur à l’âge de 20 ans qu’aux âges les plus élevés.

Une augmentation très forte du taux de suicide a partir de 75 ans

Alors que le taux de mortalité par suicide atteint 20 décès pour 100.000 hommes à l’âge de 25 ans, ce taux atteint 60/100.000 pour la tranche d’âge 75-84 ans et 124/100.000 pour la tranche d’âge supérieure à 85 ans. Un vieux de 85 ans et plus a ainsi 10 fois plus de propension à se suicider qu’un jeune de 15-24 ans. Et c’est à partir de l’âge de 70 ans que la courbe du taux de suicide entame une brusque ascension. Encore faut-il préciser que les personnes âgées atteintes du « syndrome du glissement » - perte de l’élan vital avec refus de l’alimenter conduisant en très peu de temps au décès – ne sont pas officiellement comptabilisés parmi les « suicidés ». Alors que ce syndrome y ressemble pourtant fort.

Veuf, âge et ch'timi


Etre homme, âgé et veuf (et de surcroît breton ou ch’timi puisque la Bretagne, les Pays de Loire, le Nord et la Picardie sont les régions où l’on se suicide le plus) constituent aujourd’hui les trois principaux critères qui fondent le portrait-type du suicidé en France.

Ainsi, malgré le fait que le nombre de suicides ait très légèrement diminué au cours des 10 dernières années, il n’est pas impossible que le mouvement reparte à la hausse du seul fait du vieillissement de la population et de la plus forte propension des plus âgés à organiser et réussir, dans l’indifférence générale de la société, leur propre mort.

Car, il faut bien le reconnaître : si le suicide des jeunes interpelle la société, celle-ci se sentant responsable de l’absence d’espoir et de débouchés qu’elle a elle-même engendré pour sa propre jeunesse, elle est bien plus indifférente au suicide des vieux. Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie, a donc eu parfaitement raison de rappeler ce phénomène à l’opinion publique. Reste désormais, à travers un ensemble de mesures concrètes qui pourraient être contenues dans un futur « projet de loi sur l’anticipation du vieillissement de la population », de relever ce défi.


Source : or-gris.org
[1] Etudes et Résultats – n° 488 – Mai 2006 – Suicides et tentatives de suicide en France – DREES – Ministère de la Santé

01:51 Publié dans jeunes, Seniors | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : suicide

25/01/2014

15 millions de grands-parents

En 2011, 8,9 millions de grand-mères et 6,2 millions de grands-pères, soit 15,1 millions de grands-parents vivent en France métropolitaine. Parmi les personnes âgées de 75 ans ou plus, une sur cinq n’est pas devenue grand-parent, soit parce qu’elle n’a pas eu d’enfant (14 %), soit parce que ses enfants n’en ont pas eu (6 %). Les personnes qui ont eu plusieurs enfants sont toutefois pratiquement assurées d’être grands-parents.

Les femmes deviennent grand-mères à 54 ans en moyenne et les hommes grands-pères à 56 ans. Après 75 ans les grands-parents ont en moyenne 5,2 petits-enfants. Le Nord - Pas-de-Calais et la Lorraine sont les régions qui comptent le plus de grands-parents parmi les 75 ans ou plus (85 %), tandis que l’Île-de-France est celle qui en compte le moins (75 %). Plus on a de frères et sœurs, plus on a d’enfants puis de petits-enfants.

Enfin, les petits-enfants connaissent plus souvent leurs grand-mères que leurs grand-pères, et plus souvent leurs grands-parents maternels que paternels.

Vos pouvez avoir l’étude complète sur le site INSEE

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1469

24/01/2014

En France, bientôt 900000 morts par an.

Comment vivre avec autant de morts? Ce n'est pas une provocation pour démarrer l'année, mais une réflexion prospective qu'il serait bon de se poser.

Dans un papier de 2008, intitulé "2005 le papy boom-2025 l'octo boom", je m' interrogeais sur cette réalité statistique du vieillissement.

Aujourd'hui, il faut s'interroger sur l'après 2025.

Les générations du baby boom de 1945 à 1972 sont composées de 8 a 900000 individus. Avec l'espérance de vie qui est de78,4 ans pour les hommes et de 84,8 ans pour les femmes, nous savons d'ores et déjà quel sera le nombre des mortalités à partir de 2025 (c'est à dire demain).

Dès 2023 pour les hommes et 2030 pour les femmes, les mortalités seront donc beaucoup plus nombreuses qu'aujourd'hui, et cela va durer jusque 2050 et 2057, pour ensuite chuter très brutalement (je suis toujours surpris de voir la rupture à partir de la génération 72 lorsque je regarde les pyramides des âges).

Chaque année il y aura environ 900000 décès. En 2007 il y en avait 516000! Comment réagit une société qui brutalement double le nombre de ses morts?

Personnellement, je suis convaincu que nous ne pourrons pas vivre cette transition démographique, sans que cela ne nous pose de gros problèmes psychologiques, économiques, sociaux voire politiques. Nous devons donc nous y préparer.