140247

19/11/2010

Les si naturelles et pourtant si difficiles solidarités intergénérationnelles

Les parents aiment leurs enfants. L’enfant qui naît aime l’odeur de sa mère qui le nourrit et très vite il se réfugie dans les bras protecteurs de son père. Les parents éduqueront leurs enfants et les aideront à devenir adultes et à s’émanciper.

Adultes, les enfants feront eux-mêmes des enfants, petits enfants de leurs parents. Les grands parents vieilliront fiers de leurs petits enfants. Enfants et petits enfants veilleront sur leurs vieux parents et grands parents.

Ainsi va la vie. Ainsi va la chaîne des générations, les parents nourrissent, élèvent et protègent leurs enfants qui devenus grands veillent, aident et protègent leurs vieux parents.

Une grande part de ce qu’on appelle le bonheur nous vient de la qualité des rapports affectifs que l’on entretien avec sa filiation.

La cohésion d’une société dépend de la solidarité des chainons de la chaine intergénérationnelle.

Cela est vrai dans tous les continents et toute époque de notre histoire.

Cette réflexion sur les solidarités entre générations est datée et localisée.

Nous parlons des années 2010 et de la France.

Au moment où nous sommes confrontés à des évolutions permanentes de nos systèmes de social il est nécessaire de réfléchir aux nouvelles relations entre générations et si possible d’anticiper quelques évolutions.

Mais attention si les enjeux des solidarités intergénérationnelles peuvent faire consensus les choix à faire seront eux toujours douloureux car la solidarité est d’abord un don et il n’y a pas de don gratuit.

Commentaires

Ce qui est pour moi le fait marquant est l'accroissement du fossé intergénérationnel lié à l'accélération de nos sociétés. Jusqu'au XIXe siècle, la société, les modes de vie, les manières de vivre et de travailler ne changeaient guère entre ce que vivait le grand-père et ce que vivait plus tard son petit fils. Cela favorisait une transmission utile et nécessaire. La dernière génération pouvait utilement écouté les conseils des parents ou des grands-parents car l'évolution des sociétés étaient lentes, les schémas de pensées et les modes de vie proches d'une génération à l'autre. Aujourd'hui quoi de comment entre la société d'un enfant de 1950 et celle d'un enfant des années 2000. Que dire alors de la différence entre un enfant des années 30 et celle d'un enfant d'aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle la transmission est moins dans une aide à la compréhension du monde que dans celle de valeurs intemporelles multiples et variables selon les familles : le sens de la famille, le travail, le courage, la probité..... Mais cette transmission de valeurs ne suffit pas toujours à faire sens et à créer un lien d'écoute et de respect de la parole des anciens. C'est peut être une des raisons du développement d'un rapport avant tout marchand entre les générations qui pourrait ne se résumer qu'à une transmission pécunière. L'un des défis des solidarités générationnelles est peut être d'éviter que les rapports ne se résument qu'à cette unique dimension. Cela passe inévitablement, dans nos sociétés où tout va trop vite, à réapprendre le temps, l'écoute, la discussion, la simple contemplation parfois. Dans les familles aussi, peut-être surtout, prendre le temps du dialogue, de l'écoute est nécessaire et urgent.

Écrit par : Edouard | 19/11/2010

Les commentaires sont fermés.