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11/10/2013

Espérance de vie et retraite les mises au point de la CFDT

Vrai ou faux

« L’espérance de vie se dégrade, il est donc injuste de travailler plus longtemps »

Faux !
L’espérance de vie mesurée à l’âge de 65 ans augmente régulièrement y compris l’espérance de vie en bonne santé. Entre 2005 et 2011, l’espérance de vie mesurée à l’âge de 65 ans a augmenté pour les hommes (+1,6 an) comme pour les femmes (+1,8 an).

Sur la même période, l’espérance de vie en bonne santé (sans incapacité) à 65 ans a elle aussi augmenté pour les hommes (+1,2 an) et de manière plus limitée pour les femmes (+0,3 an)
Pour mesurer la durée moyenne de la retraite, certains utilisent l’espérance de vie à la naissance. Cela n’a pas de sens, car cet indicateur est impacté à la baisse par l’ensemble des décès qui interviennent avant l’âge à la retraite.


« Pour régler la question des retraites, il suffit de réduire le chômage »
Faux ! Pour apporter une réponse pérenne à la question des retraites, une réduction du chômage est nécessaire, mais insuffisante compte tenu des mutations démographiques, qui pèsent sur les comptes des régimes.

La crise et le chômage ont bien sûr aggravé la situation des comptes des régimes de retraite.
En 2030, malgré l’hypothèse d’un taux de chômage compris entre 4,5 et 7% (selon les scénarios du Conseil d’Orientation des Retraites). Le besoin de financement des régimes – avant la réforme de 2013- resterait encore compris entre 17 et 53 Mds d’euros.

« Il n’était pas nécessaire de réformer à nouveau les retraites »
Faux ! Le système de retraite est à la fois marqué par de nombreuses inégalités (qui affectent en particulier les femmes, les jeunes, les carrières précaires, les basses pensions, les salariés exposés à la pénibilité et aux carrières longues) et déséquilibré financièrement.
La réforme de 2010, que la CFDT a combattue, a aggravé ces inégalités sans résoudre la question du financement.

Les salariés ont intérêt à ce que le système de retraite offre les perspectives financières les plus équilibrées possibles.

Si rien n’avait été fait, le déficit des régimes de retraite aurait été de 20 Mds d’euros en 2020, pour des raisons économiques et démographiques.

Ne pas traiter la question et laisser filer les déficits aurait affaibli la retraite par répartition et se serait traduit par un report sur les jeunes générations d’une part croissante du financement des retraites.

Finalement, ceux qui auraient été satisfaits du statu quo sont les tenants de la capitalisation individuelle, qui laisse de coté les plus modestes.

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