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07/10/2013

REFORME DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE : UNE DE PLUS…

Le gouvernement a engagé les partenaires sociaux à engager une réforme de la formation professionnelle, la énième depuis son ancêtre initiée par Jacques Delors en 1971.

Chacune d’entre elles se justifiait par les insuffisances de la précédente : écarts importants entre professions, entre grandes entreprises et PME, entre catégories socio-professionnelles, mise à l’écart des moins qualifiés etc…


Le fait même de retrouver à chaque étape les mêmes résultats négatifs devrait poser des questions sur la philosophie même de ces réformes. Doit-on continuer à multiplier les dispositifs (un public/un dispositif), à cloisonner les financeurs (Etat, entreprises, collectivités..), à privilégier l’aspect financier, lui-même différencié suivant un certain nombre de critères ? Quand on parle de « maquis de la formation », ce n’est pas un vain mot. Les bénéficiaires ne s’y retrouvent pas et, par conséquent, peuvent par faciliter se livrer à des organismes de formation dont l’offre « clef en main » peut cacher de véritables arnaques.

Au regard des échecs du passé et du présent, un certain nombre de principes devraient être mis en avant :

-Privilégier le dialogue social, c’est-à-dire croiser l’expression des besoins des salariés et ceux de l’entreprise. Cela suppose notamment une professionnalisation des élus, face à la complexité croissante des enjeux économiques.
Combien de commissions formation se contentent aujourd’hui d’entériner des plans proposés par l’employeur ?
-Adapter les processus de formation aux parcours de plus en plus heurtés. C’est la fluidité de ce parcours qui est à privilégier et non la logique de chaque financeur. Il faut aujourd’hui des mois pour pouvoir bénéficier d’une formation suite à un changement de statut, ou d’entreprise.

-Réaliser enfin l’objectif européen de formation tout au long de la vie. Le taux de chômage des seniors en France démontre à l’évidence que nous en sommes loin.

-Simplifier non seulement les dispositifs mais aussi l’ensemble du système, le rendre lisible pour les bénéficiaires éventuels et pour les entreprises. Des enquêtes ont montré que les PME avaient souvent renoncé à comprendre, et que leur volet formation était géré par l’expert-comptable, sous le seul volet financier.

-Mettre en place les moyens de privilégier ceux et celles qui ont le plus besoin de formation, qu’ils soient salariés ou chômeurs. Il y a ici nécessité d’un rattrapage et d’une correction des insuffisances de la formation initiale. C’est tout simplement une question de justice sociale.

-Mettre fin au hiatus entre la formation initiale et la formation continue. Il s’agit aujourd’hui de deux mondes différents, voire antagonistes. Résultat : le fossé, appelé pudiquement « sas » entre la sortie de l’enseignement et l’adaptation à l’emploi. Le chômage massif des jeunes en France en est une des conséquences.


Article de : Bernard Quintreau

Commentaires

Les paretenaires sociaux ne gerent que 6 milliards sur les 33 ou 34 de la formation professionnelle. Ils sont soumis a normes strictes sur les frais de gestion. Les autres milliards relevent de l'etat, des conseils regionaux, etc. Il ne semble pas que ces derniers soient soumis aux memes normes de frais de gestion !! Il faudrait aussi parler de la fiscalite appliquee aux organismes geres par les partenaires sociaux, fiscalite qui incite l'etat a multiplier les reformes.

Écrit par : Chivoret | 07/10/2013

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