18/01/2011
La situation des jeunes : ma première indignation
S’il fallait, pour suivre la recommandation de Stéphane Hessel, une première indignation en cette nouvelle année, elle ne serait pas nouvelle. J’ai déjà abordé cette question dans ce blog. J’ai déjà alerté sur la situation de la jeunesse dans notre société, mais la piqure de rappel me semble indispensable et nécessaire.
L’édito du Monde du samedi 8 janvier est sans appel : « Il y a pourtant urgence à agir sur l'insertion des jeunes. Au deuxième trimestre 2010, selon l'Insee, 632 000 jeunes de 15 à 24 ans étaient à la recherche d'un emploi, soit un taux de chômage de 23,3 % (contre 17,7 % dans les pays développés). En juillet 2010, 109 000 jeunes de moins de 25 ans recherchaient un emploi depuis un an au moins, soit une hausse de 72 % en deux ans. Des jeunes qui restent à la porte du marché du travail basculent dans l'exclusion sociale et s'enfoncent dans la précarité : 20,2 % des moins de 25 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les politiques ont intérêt à y prendre garde avant 2012. Une génération sacrifiée peut devenir demain une génération révoltée. »
Cet édito résonne comme un avertissement pour les décideurs publics et privés de ma génération. Nos enfants forment l’avenir de notre pays et nécessitent notre attention. Il est symptomatique que le grand chantier présidentiel de l’année 2011 soit celui de la dépendance. L’enjeu démographique, humain et financier est de taille. J’en suis convaincu. Mais il n’est pas l’unique défi à relever. Qui financera la compensation universelle pour l’autonomie de demain ? Qui viendra nous rendre visite le dimanche dans nos maisons de retraite ? Qui s’assurera de la dignité de notre fin de vie ? Nos enfants.
Ce sont ces mêmes enfants que l’on ignore lorsqu’ils décrochent du système scolaire. Ces mêmes enfants que l’on blâme lorsqu’ils manifestent dans la rue pour la défense du système des retraites. Ces mêmes enfants que l’on doit aider, financièrement, car l’élévation de leur niveau scolaire ne leur offre pas le même niveau de vie que nous au même âge. Ces mêmes enfants qui vivent un déclassement générationnel de plus en plus réel. Il suffit de lire d’éminents sociologues comme Eric Maurin ou Louis Chauvel pour s’en convaincre et constater l’urgence d’une politique publique ciblée.
Des efforts existent et doivent être salués : les écoles de la deuxième chance, les politiques de lutte contre le décrochage scolaire notamment. Reste le vaste chantier de l’emploi des jeunes à ouvrir, à doter de moyens, pour redonner confiance et espoir en l’avenir à nos enfants.
Ce chantier devrait être ouvert par des négociations dans toutes les entreprises mais aussi par l’élaboration de véritables plans d’action dans toutes les collectivités territoriales de la région aux communes. Il n’y a pas de temps à perdre et je l’espère pas besoin d’une injonction de l’Etat.
04:17 Publié dans jeunes | Lien permanent | Commentaires (0)
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