Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Les Pays de Galle et la France m’ont régalé. L’équipe de France surtout, 16 à 0 à la mi-temps, je n’y croyais pas tant les anglais chatouillaient notre ligne. Quel plaisir de voir Rougerie se battre sur tous les fronts, oui j’appréciais cette révolte, ce sursaut. Et ce sourire de Lievremont, oui cela m’émeut.

Ce midi j’étais déjà surpris du changement de pied des journalistes, eux qui « n’ont jamais douté de cette équipe et de son encadrement » !! Nous sommes à fond dans l’info de la minute présente. Hier la presse disait « humiliation » beaucoup répétaient humiliés ! Que dira-t-on demain ? Cocorico, cocorico si ça nous fait du bien...

Moi, une nouvelle fois j’ai vérifié que dans l’adversité rien n’est impossible, que l’esprit d’équipe, la détermination, l’assertivité, le respect de l’adversaire, la loyauté dans le combat étaient des comportements efficaces, gagnants.

Sur la 2, ce midi, ils ont eu la bonne idée de passer un reportage sur l’équipe de France féminine de rugby, des amateurs. Nous les voyions se changer en plein air, obligées de nous prouver qu’elles aussi se maquillaient , nous expliquer leurs emplois du temps infernaux et même afficher leur demande d’emploi …J’ai beaucoup aimé ce rapproché saisissant entre deux mondes si proches et pourtant si inégalitaires.

L’égalité hommes femmes dans le sport me semble encore plus acceptée qu’en entreprise ! Et pourtant rien ne la justifie. Vont peut être faire une loi avec obligation de négocier…

Hervé Barré est décédé d’une crise cardiaque vendredi dernier.

C’était un ami, un camarade. Il faisait parti de cette bande de jeunes militants deuxième gauche que j’ai eu la chance de côtoyer à leur début.

Militant du MAS, ce mouvement d’action syndicale ancêtre de la Confédération Etudiante, très proche de la CFDT dans les années 70-80, j’ai connu très tôt Hervé avec Dominique Mirada, Dominique Lefebvre, Luc Belval.

J’ai eu ce privilège d’être leur aîné, ils m’ont beaucoup donné.

Hervé a toujours été militant. Militant de l’insertion par l’économique, puis à la ville de Lille auprès de Martine Aubry et ensuite à Lyon avec Jean Jacques Queyranne au Conseil Régional Rhône Alpes où il s’est une nouvelle fois totalement (trop) investi.

Hervé est parti trop tôt, je garde de lui l’image d’un garçon engagé, ambitieux pour lui et ses amis, porteur de beaux projets et travailleur infatigable, loyal et entier.

Un homme de cabinet comme on en fait peu et sans qui les politiques ne pourraient donner le meilleur d’eux-mêmes.

Aussi Martine Aubry ne saura jamais combien elle lui doit pour son insertion dans les réseaux régionaux et métropolitain.

Oui j’ai beaucoup aimé ce jeune militant, même si je n’étais que de 10 ans son aîné mais à l’époque j’avais 30 ans.

Le Président de la République a rêvé que le partage de la richesse ou plus exactement le partage entre les dividendes et les salaires « qui n’a pas changé depuis 20 ans » devait se faire en 3 tiers : 1/3 pour les salaires, 1/3 pour les actionnaires, 1/3 pour les investissements (ce qui est déjà une belle bêtise car les investissements devraient être toujours privilégiés).

J’ai été très surpris d’entendre le Président dire que « cela fait 2 ans que le patronat et les syndicats négocient sur la participation et ils n’ont pas avancé d’un centimètre ». Cette petite phrase, à priori pleine de bon sens, montre à quel point les politiques ne comprennent rien aux fondamentaux des relations sociales.