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14/02/2015

Apaiser

Lorsque l'on apprend les techniques de la négociation, un mot revient sans cesse: apaiser. Ne parle t'on pas de paix sociale, de relations sociales apaisées?

Avant d'entamer toute négociation, il faut essayer d'apaiser le climat, de calmer le jeu, de mettre un peu de sérénité entre les différents acteurs. Cela va de soi, c'est une question de bon sens, or dans la vraie vie ça ne se passe jamais comme cela.

La négociation est un rapport de forces et à ce titre chacun doit d'abord montrer ses muscles avant de s'asseoir à la table commune. J'ai pratiqué ce genre d'exercice imposé et aujourd'hui je reconnais l'inefficacité de la méthode.

L'échec de la dernière négociation sur le dialogue social n'est elle pas imputable aux discours provocateurs des leaders patronaux? Les frappes préventives se payent au moment de conclure. Les déclarations définitives qui insultent l'avenir en rendant difficile le rétropédalage handicapent les négociateurs au moment de conclure le compromis.Si conflit et négociation sont inséparables, leur traitement passe toujours par une phase d'apaisement et c'est bien sûr très difficile.

Aussi, je suis très inquiet des discours actuels. L'autorité doit être confortée, la répression des délits est une exigence républicaine, l'horreur des actes terroristes nous imposent un devoir d'indignation, mais comment ne pas être effrayé d'entendre asséné que nous, nous serions les forces du Bien et les autres celles du Mal. Je ne supporte pas les discours sur la guerre des civilisations car je ne confonds pas les débiles-incultes-égorgeurs avec une civilisation quel qu'elle soit.
Est il possible d'apaiser sans être un bisounours? Est il républicain de prôner la tolérance sans être obligé d'y adjoindre le terme zéro?

Amis humanistes, criez haut et fort vos convictions, vos idéaux. Les futures élections régionales amèneront, à coup sûr, une présidence extrémiste si nous ne nous réveillons pas. Entrons dans la controverse sans complexe, mais respectons les personnes qui ne pensent pas comme nous. Apaisons nos discussions familiales pour avoir une chance d'être écoutés.
Apaiser, ne veut pas dire taire ses convictions. C'est même tout le contraire, c'est avec bienveillance prendre les moyens d'entrer en relation avec celle ou celui qui ne pense pas comme nous. C'est ranger les couteaux de l'affrontement stérile pour essayer de comprendre l'autre afin qu'il nous comprenne.

16:14 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : négociations

18/09/2014

Mon plaisir d'avoir formé tous ces négociateurs

J'ai formé plus d'une centaine de DRH à devenir DRS, directeurs de relations sociales, ( j'avais, et je continue, formé des délégués syndicaux) à la négociation. Je reçois le contenu des accords qu'ils ont négocié. Je veux ici, vous faire partager mes petits plaisirs:

- l'écriture est belle, elle donne envie, l'accord est une promesse, une ode à un monde meilleur. Ça ne s'écrit pas n'importe comment. La poésie est aussi sociale.

- ces accords sont complexes. La NAO voit plus loin que l'AG (augmentation générale) et l'AM (mérite), elle prend en compte un ensemble production/ qualité/comportements/vie personnelle/émancipation.

- une attention est portée à l'exposé des motifs. Le pourquoi les mesures ont été prises. Et même, l'explication du compromis entre employeur et syndicats, car tout le monde a fait un grand pas.

- le texte n'est pas juridique, on ne négocie pas la loi ou le règlement, le texte est tout simplement de bon sens. S'il ne l'est pas, ne le signez pas !

- il y a beaucoup de raisons et d'intérêts partagés dans ces accords que je considère modernes. Un contrat doit stipuler comment les intérêts divergents des deux parties ont été pris en compte. Un accord c'est l'expression d'une décision où personne n'est ni perdant ni gagnant.

- enfin, quand vous lisez ces accords, vous vous dites que les parties prenantes ont pris plaisir à se rencontrer et à se mettre d'accord.

30/09/2011

Modernisation du dialogue social

La séance de négociation portant sur la modernisation du dialogue social qui s'est déroulée le 16 septembre dernier a été qualifiée de "positive" par Marcel Grignard (secrétaire général adjoint de la CFDT).

Pour l'essentiel, les partenaires sociaux ont acté une méthodologie tendant à lier l'information-consultation des instances représentatives du personnel (IRP) aux sept items décortiquant la création et la répartition de la valeur ajoutée telle qu'elle avait été définie lors des précédentes séances (rémunération des salariés, des dirigeants et des actionnaires, investissement social, matériel et immatériel, organisation de l'entreprise, relations financières à la collectivité).

www.cfdt.fr