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27/05/2011

Les limites des obligations de négocier

Le Président de la République a rêvé que le partage de la richesse ou plus exactement le partage entre les dividendes et les salaires « qui n’a pas changé depuis 20 ans » devait se faire en 3 tiers : 1/3 pour les salaires, 1/3 pour les actionnaires, 1/3 pour les investissements (ce qui est déjà une belle bêtise car les investissements devraient être toujours privilégiés).

J’ai été très surpris d’entendre le Président dire que « cela fait 2 ans que le patronat et les syndicats négocient sur la participation et ils n’ont pas avancé d’un centimètre ». Cette petite phrase, à priori pleine de bon sens, montre à quel point les politiques ne comprennent rien aux fondamentaux des relations sociales.


Je crois être un peu expérimenté en relations sociales, je conseille syndicalistes et DRH sur la négociation collective et à ce titre je « surveille » le contenu des accords ou « plan d’actions » imposés par la négociation obligatoire.

Cette obligation de négocier hier réservé à la NAO sur les rémunérations touche aujourd’hui des sujets multiples et complexes comme l’emploi des seniors, l’égalité hommes/femmes, la pénibilité…A chaque fois ce sont les parlementaires et le gouvernement qui se trouvèrent face à un problème sociétal ou plus simplement de changement culturel, refilent la patate chaude aux partenaires sociaux.

Moi qui travaille avec d’autres consultants sur cette nouvelle mode de l’obligation de négocier, j’en reviens toujours aux fondamentaux des relations sociales.

Le développement des obligations de négocier est le constat fait par le législateur que sans obligation, sur des sujets sensibles, la négociation n’aboutit pas. Mais obligation ou pas, si le rapport de force salarié/employeur n’est pas équilibré il n’y aura pas de bons accords pour les salariés mais aussi pour le gouvernement qui souhaite se faire reconduire par les élections.

C’est pourquoi nous arrivons aujourd’hui au bout de la logique des obligations de négocier qui partait de bons sentiments mais laisse aujourd’hui tout le monde sur sa faim. Les salariés bien sûr, mais surtout les syndicalistes et les DRH qui n’ont ni les uns ni les autres les méthodes, les solutions ou tout simplement le mandat pour aboutir.

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