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20/02/2017

Vote mais bouge toi

« C’est une paresse d’esprit dangereuse qui pousse certains à considérer que rien n’est possible sans un changement des lois, de pouvoir politique ou de système social », voilà ce que disait Edmond MAIRE dans les années 70.

C’est cette phrase que j’ai essayé de faire partager à de jeunes militants la semaine dernière. Il n’y aurait rien de plus démissionnaire que de s’en remettre, plus que de raison, aux futures échéances politiques ou pire à un éventuel changement radical de la société.

Ne déléguons à personne nos choix de vie. N’attendons rien de promesses trop séduisantes. Notre avenir est entre nos mains, essayons de ne pas l’oublier. Ce n’est que du bon sens, mais bon sang qu’il est utile de le rappeler !

Bien évidemment, le temps de la campagne électorale est un moment privilégié de réflexions sur les grandes problématiques sociétales, et les sujets sont passionnants. Place du travail, CSG ou TVA, revenu décent ou universel, Europe ou protectionnisme, lois sociales ou négociations sociales, harmonisation des protections sociales liées à la personne, retraite à la carte, etc… Pourquoi nous rabâcher le feuilleton « tous pourris » et non nous proposer des dossiers pédagogiques sur tous ces sujets ? Si ce n’est par paresse journalistique et de ceux qui les regardent et écoutent ! Nous qui, ici, croyons aux vertus démocratiques, éducatives, émancipatrices de la presse libre, quel gâchis.

Vous pouvez répondre que tout cela est bien naïf, je ne le crois pas. Participer à l’hallali d’un gros gibier ne m’a jamais grandi. Participer au débat citoyen, certainement.

Rarement, j’ai connu tant de difficultés pour être au clair avec moi-même sur l’échiquier politique, raison de plus pour ne pas tout jouer sur un bulletin de vote. Aussi le syndicalisme et l’associatif sont de bons remèdes pour ne pas céder au découragement. Aider à comprendre les vertus et méthodes de la négociation, aider les jeunes à mettre des mots et des valeurs sur leurs repères, ça soigne les maux de mes dimanches soirs.

Dans la période, la société civile organisée a un boulevard pour s’exprimer, proposer, mobiliser, fédérer, son silence est dommageable pour la démocratie. Faut-il rappeler les deux pieds de notre équilibre démocratique : démocratie sociale et démocratie politique. Les militants sociaux ont la responsabilité de refuser toute pause dans leur activité ou de laisser leurs hauts parleurs aux vestiaires. Nos vies sont bien trop riches pour les réduire à celles de spectateurs ou de commentateurs de la vie politicienne.

Vote mais bouge-toi ! Résume un jeune de notre discussion.

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