11/02/2013
Sortir de cette société de défiance
Depuis quelques semaines, partout où se porte le regard, la même rengaine dans la presse. La France déprime, broie du noir, les élites font face à une défiance des citoyens. Le journal Le Monde titre sur « les crispations alarmantes de la société française ». Les sondages se multiplient pour démontrer que les français s’inquiètent, se tournent vers la cellule familiale, ne croient plus dans la parole des élus.
Des intellectuels de renom analysent ce phénomène qui semble s’accentuer ces dernières années. Pierre Cahuc et André Zylberberg le font dans leur livre, « La société de la défiance ». Mon ami Jean-Paul Delevoye, lorsqu’il était médiateur de la République, avait révélé dans son rapport 2010 « la grande tension nerveuse » de la société française, « une société fatiguée psychiquement, le chacun pour soi remplaçant l’envie de vivre ensemble ».
Jean-Paul Delevoye n’a pas cessé de triturer dans tous les sens ce qu’il appelle « le burn-out» de la société française. Il a continué il y a quelques mois en publiant un livre au titre des plus explicite : Reprenons nous !
Je crois moi aussi qu’il est urgent de se reprendre. Urgent de retrouver, en France, comme en région Nord Pas de Calais, confiance en l’avenir, confiance dans nos institutions, confiance dans nos destins personnels. Certes la confiance ne se décrète pas. Elle est longue à mûrir. Mais dès à présent, il est possible privilégier certains comportements simples à mettre en œuvre et dont les résultats seraient immédiats.
La première est celle de l’exemplarité. Tous ceux qui sont en responsabilité, élus, hauts fonctionnaires, présidents d’associations publiques, doivent fonder leur action et leur comportement sur cette exigence quotidienne. L’exemplarité passe par exemple par le non cumul des mandats, l’absence de tout conflit d’intérêt pour soi ou ses proches.
La seconde est celle du projet. Ne pas se lamenter sur notre passé, regarder devant soi, imaginer et créer nos lendemains. C’est une posture avant d’être une réalité. C’est un état d’esprit qui crée les conditions du développement de notre région. Là encore, pour ceux qui sont en responsabilité, c’est la seule posture qui vaille.
La dernière est celle de l’empathie. C’est probablement la plus importante. L’empathie c’est faire un pas vers l’autre, s’intéresser à lui, le comprendre, l’écouter, sans pour autant perdre le recul critique nécessaire. Cette empathie c’est l’assurance, pour le responsable, de rester cheviller aux réalités concrètes du terrain, aux aspirations des populations. L’empathie préserve du vertige des hauteurs…
Voilà trois attitudes qui sont autant de valeurs auxquelles je suis attaché et dont je crois qu’elles constituent de bons moyens de sortir de la défiance que connaissent aujourd’hui nos institutions. Trois postures pour le responsable qui lui serve de guide jamais définitivement acquis, toujours à retravailler.
04:04 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société
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