13/01/2013
De la logique du guichet à celle de projets
En 2010, je présentais au Ceser Nord Pas de Calais, un rapport sur la place de l’Etat en région.
Je développais l’idée que le guichet Etat était fermé durablement, que cela ne servait à rien d’alimenter la file aux guichets. Les quémandeurs – aux arguments ressassés sur la légitime dette sociale de nos territoires sinistrés - gagneraient certes encore des voix aux élections locales mais n’obtiendront rien plus – rien du tout – de l’Etat providence.
Il faut d’urgence, avec l’Etat, passer d’une logique de guichet à une logique de projets. Seuls les bâtisseurs de projets auront la capacité de mobiliser les énergies, dont éventuellement, celle de l’Etat.
Mais le Nord Pas de Calais n’est pas une terre de projets. L’ingénierie de projets est pourtant enseignée dans nos universités et grandes écoles, mais nous avons du mal à voir émerger de beaux et grands projets territoriaux.
Le Ceser Nord Pas de Calais a pourtant proposé une méthodologie, que je résume en 3 points :
1. Il faut un pilote reconnu. Un projet doit être « incarné » autrement il ne restera qu’un beau dossier technocratique. Malheureusement, le leader qui propose un projet se fait immédiatement tiré dessus par des détracteurs qui ne l’ont même pas lu.
2. Il faut travailler au consensus d’acteurs, obligatoirement de cultures différentes, voire d’intérêts, à priori, divergents. Les grands projets pérennes sont ceux qui associent des forces, des techniques, des philosophies différentes mais nécessaires à leur réussite. Cela passe par la négociation. Tant que notre région n’étudiera pas les techniques de la négociation « raisonnée » et en restera à la négociation de « position », nous n’avancerons pas ensemble, (la négociation de positions n’est autre que la guerre de positions).
3. Il faut enfin, pour la mise en œuvre, être capable de jumeler contractualisation et mutualisation. Si le contrat est un outil aujourd’hui assez bien maîtrisé, qu’en est-il de la mutualisation ? Or quand les acteurs contractualisent c’est aujourd’hui pour mettre bout à bout les compétences respectives des uns et des autres. Les projets modernes exigent la mutualisation des moyens. Hier on contractualisait pour s’associer, chacun restant maitre dans son domaine de compétence. Aujourd’hui, il s’agit de mutualiser ses compétences et éventuellement d’en recruter de nouvelles, mais ensemble.
J’ai un peu travaillé sur des grands projets régionaux avec ma connaissance du social, les rares fois où nous avons été efficaces, c’est lorsque nous avons mêlés nos compétences, chacun, tirant l’autre par le haut.
01:38 Publié dans CESER | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guichet
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