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11/03/2010

Elections régionales

Les principaux indicateurs de santé ne sont pas bons dans le Nord Pas de Calais. Il y a beaucoup à faire.
Dans cette campagne pour les élections régionales j'aurai aimé que l'on en parle plus.

il y a un candidat qui en parle Mohamed Abdelatif, il a consacré toute sa vie aux problématiques de la santé d'abord au travail puis sur tous les autres aspects.


Enfin un médecin qui parle au nom de l'intérêt général et non des seuls intérêts des personnels de santé.

Partageant mot pour mot les constats et propositions, je vous propose de les lire.



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Les indicateurs santé de la région sont mauvais, ils témoignent le plus souvent de l’absence dans les décennies précédentes d’une politique de prévention insuffisante voire absente.
Les décès prématurés (c'est-à-dire avant 65 ans) restent très importants, au premier rang en France. Il est à noter cependant que nos jeunes de moins de 30 ans ont la même espérance de vie que le reste du pays...Ceci veut bien dire que lorsqu'on conduit des politiques de prévention il y a bien amélioration de la santé; ceci est à mettre à l’actif des politiques partenariales des conseils généraux, du conseil régional, de l’assurance maladie et de l’Etat.

Notre politique doit viser à :

1 Prendre en charge les hommes et femmes atteint de maladies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, cancer, maladies broncho pulmonaires….) et les accompagner
2 Prévenir, agir sur les facteurs du risque pour éviter ces maladies
3 Conforter les soins de premier recours par le développement de maisons de santé tant en zone rurale que péri urbaine
4 Renforcer la formation et la recherche en santé


1. Les maladies chroniques

Notre région présente des indicateurs de santé déplorable pour pratiquement toutes les maladies chroniques. L’amélioration passe par un diagnostic précoce, un plan de soins coordonné et bien suivi pour éviter les complications inhérentes à ces pathologies :

A. Renforcer les actions de sensibilisation au dépistage en agissant notamment vers les publics précaires ou en difficulté, ces actions devraient être en lien avec les travailleurs sociaux des conseils généraux ;

B. Développer l’éducation thérapeutique. Ces maladies chroniques nécessitent bien souvent un traitement au long cours voire à vie, aussi l’Education thérapeutique est un élément déterminant pour l’amélioration de l’état de santé et de prévention des complications handicapantes. L’éducation thérapeutique nécessite des professionnels formés, intervenant au plus près des malades en lien avec le médecin. Pour certaines maladies, des diététiciens et des éducateurs médico-sportifs complètent l’équipe de soin ;

C. Développer l’accompagnement personnalisé pour les personnes âgées ou dépendantes. L’accompagnement personnalisé permet une qualité de vie et évite une hospitalisation.


2. Promotion de la santé et Prévention

Pour l’avenir il faut agir sur les facteurs de risques : logement insalubre, bruit, alimentation déséquilibrée ou trop riche en sucre et graisse, pollution diverse, sédentarité et manque d’activité physique….

A. Pratiquer des diagnostics territoriaux et mettre en œuvre des programmes de prévention et de promotion de la santé ; les éducateurs santé pourront intervenir en milieu scolaire et dans certains quartiers ;

B. Définir en lien avec les territoires et l’ARS, les priorités de santé de la région, s’inscrire dans le Plan Régional de Santé Publique (PRSP), programme de prévention de l’ARS et des différents acteurs de la région.


3. Les Maisons de Santé

Ces maisons de santé ne sont pas seulement une société civile immobilière pour les médecins, c’est bien plus que cela c’est l’expression d’un projet médical pour un territoire (la taille dépendra de la zone d’installation, rurale ou urbain)...

Une maison de santé doit regrouper l’ensemble des professionnels de premiers recours : infirmières, Kiné., médecins, diététiciens, éducateurs santé, accompagnants.

Cette équipe animera la prévention, le dépistage, les soins, en lien avec les services sociaux, les services hospitaliers, ou la médecine spécialisée. Ces maisons peuvent également être des terrains de stage pour la formation des professionnels. Les patients atteints de maladies chroniques doivent être entourés, accompagnés par une équipe pluridisciplinaire et pluri professionnelle. La Maison de Santé est le lieu idéal.


4. Formation et Recherche

La santé de 2020 que nous voulons : amélioration du quotidien de chacun et perspective de promotion et de bien être de nos populations nécessitent un investissement important dans la formation la recherche et l’aménagement du territoire :

A. Développer les nouveaux métiers : éducateurs santé, éducateurs médico-sportifs, éducateurs thérapeutique, préventoriums et spécialistes de programme de santé. Tous ces métiers intermédiaires entre technicien de la santé et médecins relèvent de master ; ces nouveaux métiers seront des débouchés importants pour nos jeunes (ce sont des emplois non délocalisables) ;

B. Investir et soutenir les équipes de recherche de la région dans les biotechnologies, dans la thérapie génétiques. Nous avons abandonné le domaine de l’imagerie médicale (la majorité des équipements sont étrangers), la pharmacie est en recul, on doit positionner notre pays et pourquoi pas notre région dans les créneaux d’avenir du diagnostic et du soin.


La santé est une valeur en soi pour chacun d’entre nous, c’est aussi une activité économique génératrice de valeur ajoutée et d’emplois : une population en bonne santé est plus productive et plus créatrice ; le système de santé lui-même génère de la richesse et de l’emploi.

Notre région se doit ici et maintenant répondre aux besoins de nos populations, surtout en terme d’accompagnement, de mobilisation , pour en faire des acteurs de leur santé. Notre région se doit aussi se projeter dans l’avenir en accompagnant la réorganisation du système de soins (sans pour autant le financer), en développant les formations pour les nouveaux métiers de la sante-éducateur, préventeurs, accompagnants, service à la personne ;enfin investir dans la recherche : diagnostique, thérapeutique, ingénierie des programmes de santé …


Une idée personnelle : pourquoi ne pas créer dans notre région (pays minier ou valenciennois) une Ecole Nationale Santé Travail; cette école sera le lieu de rencontre et de formation commune à tous les professionnels de la santé-travail : inspecteurs du travail, ergonomes, médecins du travail, ingénieurs et contrôleurs de prévention, infirmières et hygiénistes du travail. Tous ces professionnels pourront avoir dans leur cursus une année commune de formation comme les futurs dirigeants de la Sécu à Saint Etienne ou les hospitaliers et les inspecteurs de santé publique à Rennes….

Cela mérite une concertation entre la Santé, le Travail et l’Université ….







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