Retraites, négos sociales, dialogue intergénérationnel...

Je suis souvent interrogé sur les raisons qui conduisent les négociateurs et les mandants à des sentiments d’insatisfaction, de mécontentements voire de fatalité à ne pas pouvoir trouver de solutions satisfaisantes.

Comme tout négociateur je me suis interrogé sur :

- L’utilité de la négociation et le sens que je lui ai donné,
- La logique de mes interlocuteurs qui à priori je considérais comme illogique, comme étranger à mes idéaux voire comme incompétents en négociation,
- Les méthodes, moyens, stratégies, tactiques de négociation que je remettais (et remets toujours) en question.

Cette citation de Michel Rocard repris dans le livre d’entretiens qu’il mène avec Alain Juppé me rappelle une autre citation de Jack Kuron que je cite souvent aux étudiants du Master négociation sociale « j’ai cessé d’être révolutionnaire, le jour où j’ai appris que je devais vivre avec mon adversaire quand celui ci avait perdu.. »

Alors que le patronat et les syndicats négocient sur l’emploi des jeunes et s’efforcent depuis plusieurs séances d’améliorer l’accompagnement vers l’emploi, le gouvernement vient de décider la suppression de 1000 emplois dans les missions locales !

Je ne comprends pas cette attitude contradictoire où l’on incite les partenaires sociaux à négocier pour s’engager sur ce sujet crucial qu’est l’accès à l’emploi des jeunes et où de l’autre coté l’Etat diminue les moyens de la structure dédiée à accompagner les jeunes vers l’emploi à savoir les missions locales.

Cela compromet évidemment le succès de la négociation qui semble pourtant bien partie. Les négociateurs auraient d’ores et déjà décidé de ne pas créer de dispositifs supplémentaires mais de booster les dispositifs existants et gérés paritairement (ce qui en l’occurrence est une marque d’autonomie et de responsabilisation vis à vis de l’Etat).
Par ailleurs la création d’un fonds pour les jeunes est toujours en discussion.

Mais quand donc les politiques laisseront tranquilles les négociateurs patronaux et syndicaux, comme si leur tâche n’était déjà pas compliquée et très ingrate !!!