17/09/2011
Négociation : « on ne tue pas l’autre quand on a gagné » Michel Rocard
Cette citation de Michel Rocard repris dans le livre d’entretiens qu’il mène avec Alain Juppé me rappelle une autre citation de Jack Kuron que je cite souvent aux étudiants du Master négociation sociale « j’ai cessé d’être révolutionnaire, le jour où j’ai appris que je devais vivre avec mon adversaire quand celui ci avait perdu.. »
Quand Michel Rocard parle de Politique (pas des hommes politiques...), nous pouvons sans aucun souci traduire son propos en terme de ressources humaines. Voici ce qu’il dit page 75 dans le livre passionnant « La Politique telle qu’elle meurt de ne pas être ».
"On ne tue pas l’autre quand on a gagné. La victoire électorale ne signifie pas que l’autre n’est plus là. Il est dans l’opposition, reviendra un jour au pouvoir et il ne s’agit donc pas seulement d’imposer des mesures, mais d’agir dans des conditions psychologiques telles qu’on ne casse pas le consensus social et qu’on avance, en tout cas, que par des mesures partielles et démocratiquement adoptées puisque les tentatives violentes ne marchent plus.
Toutes ces évidences imprègnent nos tactiques au jour le jour mais elles ne sont pas intellectuellement admises et le vocabulaire politique reste démentiellement conflictuel"
Dans ces propos non seulement je me reconnais totalement mais je pense que tous les négociateurs sociaux devraient en tirer profit dans leur stratégie de relations sociales. J’avais, en son temps, étudié comment s’étaient réalisées les négociations qui ont conduit aux accords de Nouméa, Michel Rocard et surtout Michel Blanc y ont été remarquables de finesses, d’endurance et d’assertivité. Trouver ce compromis entre Djibaou et Lafleur, entre les Kanaks et les Caldoches, reste pour moi un joyau de la négociation. Cela me rappelle aussi les accords de Gdansk où Walesa trouva le compromis avec ceux qui voulaient sa mort…
01:46 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rocard, négociation
Les commentaires sont fermés.