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29/05/2015

Les sans protection syndicale

On connait les « sans », ils sont de plus en plus nombreux. Les sans emploi, sans domicile fixe, sans papier, sans protection sociale. Il serait temps de se soucier des sans protection syndicale ou plus précisément des sans représentant du personnel.

Je vais ici défendre les indéfendus, ceux qui ont des petits droits parce qu’ils travaillent dans des petites entreprises. Ceux qui sont face à face avec leur patron, sans aucune aide, sans aucun moyen d’être assistés quand ils ont besoin d’un conseil.

Le projet de loi REBSAMEN sur la modernisation du dialogue social va instituer des commissions paritaires régionales interprofessionnelles où siègeront à parité des représentants des employeurs et des salariés issus des TPE (très petites entreprises).

Les salariés des TPE n’ont pas le droit d’élire des délégués du personnel et cela se comprend vu la taille de l’entreprise. Ils ont le droit d’être défendu et assisté, uniquement lors de l’entretien pour leur licenciement, à ce moment-là, ils ont –quand même- le droit d’être assisté par un « conseiller » du salarié extérieur à l’entreprise. C’est pour le moins révoltant de dire à ces salariés que leur seule possibilité de recourir à l’assistance d’un représentant du personnel c’est au moment du licenciement, quand tout est foutu !

Alors évidemment que la création de ces commissions paritaires va dans le bon sens, mais alors pourquoi refuser à ces représentants la possibilité, s’ils le souhaitent, de rencontrer les employeurs ou les salariés à l’intérieur de l’entreprise ? Le projet de loi de loi s’arrête au milieu du gué, là où il pourrait devenir opérant. Il existe pourtant dans l’artisanat des commissions territoriales auxquelles les salariés peuvent faire appel, et ces commissions n’ont jamais interdit à un artisan de décider un licenciement ou une sanction.

Je me souviens, il y a 40 ans, à ARRAS, je défendais les salariés de l’agriculture. Au téléphone, un agriculteur me disait son désarroi devant la grille de qualification et je le conseillais, de même quand un salarié me disait être en conflit avec son patron agriculteur, j’appelais ou j’allais voir celui-ci et nous réglions le problème 8 fois sur 10.

Penser que l’on peut développer les TPE PME en les exonérant de tout dialogue social formalisé est une pensée du début du siècle dernier.

Je le dis ici sans provocation, les représentants des petites entreprises non artisanales, n’ont rien compris à l’économie contemporaine, en continuant à « octroyer »de petits droits à leurs salariés ils sont eux même des Petits.

article paru dans Autrement Dit

20/05/2015

Ethique et responsabilité du numérique

J’ai eu l’occasion de dire au Conseil Régional que la partie éthique du schéma des usages du numérique me semblait très insuffisante. En effet, les nouveaux usages du numérique soulèvent de nombreuses interrogations pour l’exercice de nos responsabilités.

Les potentialités ouvertes par ces technologies sont si « fulgurantes » qu’elles engendrent des sentiments contradictoires. C’est d’abord une fascination mêlée de curiosité pour cet immense champ des possibles qui s’offre à nous et en même temps une crainte devant les conséquences négatives voire dangereuses de certains usages. Ce qui interroge l’éthique de responsabilité.

Le numérique repose sur la liberté de chacun de créer, d’échanger, d’inventer de nouvelles applications, de nouveaux services. Cette liberté consubstantielle à ces technologies, vit par elle-même et sur ce plan, les élus et les pouvoirs publics ne peuvent être, au mieux, que des accompagnateurs vigilants. Cette liberté exige alors une plus grande responsabilisation des individus tant les applications et services qui apparaissent nous deviennent rapidement indispensables mais sont aussi pourvoyeurs de profondes modifications sur la chaine des responsables. Les parents en savent déjà quelque chose et beaucoup se déclarent impuissants à réguler les usages du numérique par leurs enfants. Les entreprises sont confrontées au droit à la déconnexion, des démocrates s’interrogent sur les atteintes aux libertés ou sur les abus d’un consumérisme addictif.

Voici 2 exemples qui, comme on dit, interpellent.

Dans le monde du travail, prenons un homo digitalus hyper connecté dont le smartphone est un prolongement naturel de la main et de son ordinateur de bureau. Il pratique grâce à ces technologies un travail dit agile qui se déroule en dehors du lieu et horaires du bureau. Imaginons sans trop caricaturer, un accident dans un supermarché de cette personne en train de faire ses courses et répondant à un mail professionnel, sera-t-il reconnu, demain comme un accident du travail ?

Autre exemple, les véhicules intelligents et autonomes qui sont aujourd’hui déjà exposés dans des salons posent les mêmes questions. Qui sera responsable d’un accident impliquant une voiture autonome : le conducteur ou le constructeur ? La législation actuelle indique que le conducteur doit en toute circonstance rester maitre de son véhicule. Ce serait donc le conducteur qui engagerait sa responsabilité tout en déléguant la conduite à un ordinateur embarqué.

Je suis persuadé que l’avenir sera numérique, ce bel avenir ne peut se faire qu’en respectant nos valeurs.


article paru dans Auitrement Dit

21:13 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : numérique

15/05/2015

Régionales ! Commençons la campagne, l’heure est grave

OUI je sais ! Je n’ai pas été très prolixe ces temps-ci. Et je ne vais pas m’excuser faussement, j’étais dans le Nord (Cotentin), vous savez … comme en Irlande. Les cailloux ramassés par des milliers de mains calleuses pour bordurer des prés d’une autre époque, ces histoires cauchemardesques de naufrages toujours aussi homériques, ce port Racine (plus petit port de France) qui me donne des envies de pirate, et ce repos tant mérité (!) du retraité. Je suis bronzé à faire pâlir les candidats aux futures régionales.

Chers candidats que je ne vais cesser de poursuivre là où l’intérêt général me semblera menacé. Marine LEPEN ou ses suppléants, je les combattrai sans démagogie, eux et leur unique programme, funeste pour la classe ouvrière. Les autres, je les connais tous, parce que ce sont des femmes et des hommes que j’aie eu l’honneur de côtoyer et avec qui j’ai travaillé. Xavier BERTRAND, jeune député rapporteur de la loi sur les retraites de 2003 que « je tenais à la culotte » pour respecter l’accord négocié avec FILLON, qui a toujours été loyal avec le syndicaliste. Sandrine ROUSSEAU, cette femme militante que je côtoie avec plaisir au conseil d’administration de LILLE 2, dont je partage le combat pour une fin de vie digne. Et Pierre DESAINTIGNON avec qui j’ai eu peu de rapports professionnels mais qui a une expertise certaine sur les questions économiques.

Pour moi la campagne est commencée.

Je ne suis candidat à rien. Je ne suis pas partisan, le triste épisode de 2007 où j’ai dû choisir sans hésiter entre la droite et l’extrême droite, m’a beaucoup appris. Sans être partisan, je ne suis pas neutre, mes convictions, que l’écriture m’a permis de formaliser, aussi complexes soient elles, comme la personnalité de tout individu, je crois les avoir suffisamment ancrées pour me permettre de vous donner mon point de vue. Je sais combien vous être libres, lecteur de ce blog, pour me le permettre.
En décembre 2015, nous élirons la ou le Président de la grande Région Nord Picardie. L’enjeu est exorbitant. Le risque FN n’est plus un risque, c’est aujourd’hui la probabilité première. Ne vous y trompez pas, le FN, peu importe son candidat, est aujourd’hui largement en tête non pas des pronostics mais de l’analyse objective des derniers scrutins. Chers amis démocrates, regardons les choses en face et avec rigueur, le FN est premier partout, le scrutin régional donne une double prime au FN, celle du parti majoritaire et celle de la proportionnelle !

Si à ce jour, je ne sais ce que sera mon vote, tant il sera déterminant, je sais que c’est le moment de dire ce que je veux, j’ai appris par expérience, qu’un élu a besoin de moi tant qu’il n’est pas élu, quand il est élu, c’est moi qui ai besoin de lui …

Je vais donc reprendre un rythme plus soutenu dans mes articles, sans pour autant revenir à un post tous les 3 jours. Le combat des idées, c’est maintenant qu’il faut le mener. Ce blog est pour vous une occasion d’y participer, vos commentaires constructifs seront toujours les bienvenus.
Camarades démocrates, aucune petite faiblesse ne nous sera pardonnée.