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25/04/2015

La réglementation dite "intelligente et affutée"

A Bruxelles, ils ont un culot monstre ! La Commission Européenne a le don de trouver des intitulés trompeurs pour ses programmes d'action.

Le "Better regulation", en français "Mieux légiférer" n'est pas le seul programme au nom démagogique, j'ai noté "Réglementation intelligente", "Réglementation affutée et performante".

L'idée de base de tous ces programmes est de déréguler, de réduire la charge administrative, réduire les obligations d'information de la part des entreprises.... On est loin de la réglementation "intelligente" ou "affutée".
En démocratie, la réglementation n'est pas "un fardeau". Il est démagogique d'opposer l'intérêt des entreprises et les législations créant de la sécurité et de la protection pour les citoyens.

20/04/2015

La Région et le numérique

Le Conseil régional va débattre d’un schéma sur les usages du numérique. Qui dit usage pense comme moi d’abord aux usagers. Tous les domaines de notre vie quotidienne sont concernés: nos mobilités, nos emplois, notre éducation, notre accès à la culture, notre rapport aux enfants et même nos amours…

A la vitesse où vont les innovations, il est illusoire de vouloir contrôler les mutations concernées.Par contre le Conseil Régional peut définir quelques orientations permettant de tirer le meilleur parti de ces évolutions qui vivent d’elles-mêmes.

Donner à voir, valoriser et promouvoir ce qui se fait de mieux en région. Nous pouvons être fiers de notre territoire qui a donné naissance à des pépites comme Euratechnologie, la Plaine Images, la Serre Numérique, des entreprises mondiales comme OVH ou Ankara, des start-up comme Holusion. Le gouvernement ne s’y est pas trompé avec le label French Tech. Donner à voir, c’est créer l’émulation nécessaire à l’éclosion des pépites de demain. La stratégie régionale a, là, un rôle important à jouer.

Donner les moyens d’un accès du numérique à tous. Le numérique aura un impact positif s’il est partagé et approprié par tous, tous les âges et catégories sociales. Les potentialités sont telles que nous ignorons la plupart des usages dont nous pourrions bénéficier. Les collectivités territoriales ont un rôle majeur pour faciliter leur découverte et apprentissage. Les partenaires sociaux pourraient aussi être invités à engager une négociation territoriale pour accompagner l’acculturation professionnelle au numérique.

La question du numérique partout. Faut-il viser un hypothétique maillage complet et total du territoire par le haut débit ? Faut-il à tout prix que le pays des 7 vallées, là où je vis en partie, soit totalement fibré par exemple ? Non, la priorité est en revanche que sur tout le territoire, des lieux soient parfaitement maillés. Ces lieux d’intermédiation existent et peuvent éviter une fracture numérique sans pour autant couvrir tout un territoire à 100 % : ce sont les écoles, collèges, lycées, services publics et zones d’activités qu’il faut impérativement relier.

Quand je vois mon petit-fils, si épris de nouvelles technologies que celles-ci ont un impact sur ses capacités cognitives je me dis que ce débat sur les usages du numérique est d’abord fait pour lui, pour son avenir, pour les bouleversements qu’il est si passionnant d’anticiper aujourd’hui. Ce petit fils que grâce à Skype je peux voir chaque soir, un bonheur que mes parents n’ont jamais connu.

article paru dans Autrement Dit

01:42 Publié dans A lire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : numérique

03/04/2015

Les inégalités au cœur du rejet citoyen.

J'admets ne pas avoir tout compris. Ces élections ont perturbé les schémas d'analyse classiques. Que d'illustres inconnus, très âgés, sans aucune activité publique, arrivent au deuxième tour dans mon canton est incompréhensible. Il faut avoir la modestie de le dire, il nous faudra beaucoup de recul pour appréhender la nouvelle situation, car bien des certitudes sont tombées ces deux derniers weekends.

Nous avons tous la même information, dans les 5 départements de notre future Région, l'extrême droite est majoritaire et parfois très largement. Le mode de scrutin des élections régionales exige d'en tenir rapidement compte.

L'indécente inégalité des revenus.
Analyser le vote FN, c'est regarder en face l'échec de nos politiques de lutte contre les inégalités. Celles ci augmentent et cela en devient insupportable. Quand les entreprises bénéficient de la politique de l'offre, les salariés sont en droit d'en retirer quelques avantages. La précarité de l'emploi, en particulier des jeunes, obligent à réviser les politiques de recrutement, aucun schéma économique n'oblige à cette généralisation de contrats de plus en plus courts et pourtant renouvelables. Les pauvres, contrairement aux privilégiées professions libérales n'ont plus, eux, la possibilité de faire grève, ils se vengent autrement.

Les inégalités territoriales.
L'analyse canton par canton montre que la dynamique FN part des villages, des villes moyennes, des zones rurales, toujours dans des territoires en difficulté économique. Aux régionales, les candidats républicains de la grande région devront structurer leurs projets politiques autour de cet enjeu de solidarité des territoires. La métropolisation, évidemment nécessaire, doit s'appuyer sur les territoires périphériques et les irriguer d'activités. Les villes moyennes de la grande région doivent trouver intérêt à la métropole européenne lilloise. Cela passe, en premier, par une réorganisation du service public régional qui est loin d'être de proximité. Sans déconcentration de services régionaux dans les villes hors métropole, il y aura peu de chance de séduire les nouveau électeurs frontistes.

Les limites du scrutin majoritaire.
Avec le tripartisme, le clivage droite gauche a perdu de sa pertinence, on le savait depuis longtemps, les Départementales l'ont consacré. Humanistes, unissez vous!
Si le tripartisme devait s'installer, ce sera la fin de la 5eme République et de son sacro saint scrutin majoritaire à deux tours, les règles démocratiques ne peuvent continuer à exclure autant d'électeurs de toute représentation.
Enfin, le vote républicain ne peut être à sens unique de la gauche vers la droite. Si, dans le Nord, les électeurs de gauche ont voté ce dimanche pour la droite c'est aussi parce que Jean René LECERF a été très clair dans ses consignes de vote. Le ni-ni se paiera un jour.

Article paru dans Autrement Dit

09:20 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : inégalités