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31/10/2015

Tout se jouera au premier tour

Passée totalement inaperçue, la conférence sociale de cette année a pourtant été l’objet de débats décisifs pour notre avenir : le CPA (compte personnel d’activité) qui consiste à ramener à la personne et non plus à l’entreprise les droits formation, chômage, pénibilité … C’est une évolution nécessaire de notre couverture sociale, quand nous changeons 10 fois d’entreprise dans une vie professionnelle, nos droits sociaux doivent être reportables sur un compte personnel et non perdus avec le changement d’entreprise. Que la CGT aie boudé ces tables rondes montrent une nouvelle fois combien il est difficile de sortir des postures archaïques. Dans le même temps CFDT, CFTC et CGC signaient un nouvel accord courageux sur les retraites complémentaires. Pourquoi les médias continuent-ils à parler « des » syndicats quand les différences sont aussi marquées ? Les généralisations excessives portent atteinte aux syndicats qui, courageusement comme la CFDT, signent 94% des accords négociés en entreprise.

Mais comment ne pas aborder la campagne pour les élections régionales quand l’heure fatidique approche. De nombreuses personnalités réputées pour leur sagesse ont exprimé, dans un désert médiatique, leur désarroi face aux dangers du vote FN. Quand dans une région frontalière, plus d’un quart des salariés travaillent pour l’exportation, comment est-il possible de proposer le blocage des frontières ? Quand en Grèce les électeurs ont « tenté l’expérience» de suivre ceux qui prônaient la sortie de l’euro et ont fait aussi vite marche arrière après en avoir payé le prix fort sur les retraites et les salaires, comment peut-on encore se payer le luxe de tenter l’aventure perdue d’avance.

J’ai lu les programmes des candidats de la droite unie et du PS, les argumentaires sont précis, ils parlent des compétences régionales et non nationales, les projets sont cohérents, l’un parle du travail et l’autre de l’emploi, c’est ce qui les différencie. Ils s’opposent aussi clairement à la candidate écologiste opposée à tous les projets d’infrastructures que ce soit le canal Seine Nord ou même le grand RER qui traversera verticalement la grande région.

Comme prévu dans ces colonnes, c’est la grande menteuse qui, sans programme et sans équipe, arrive en tête du sondage du grand quotidien régional qui continue à surfer sur son courrier des lecteurs, aucun débat, aucune parole donnée aux grandes figures morales de cette grande région. On ne gagne pas un combat d’idées comme celui-là sans le mener. La Voix du Nord et le Courrier Picard ne peuvent plus se contenter d’annoncer la mauvaise nouvelle, leur engagement régional… il faut maintenant le prouver. Les quelques lignes journalières sur les échos de la campagne ne sont pas à la hauteur de l’enjeu.

Tout se jouera au premier tour. Il faut aller et faire voter. Nous savons que la triangulaire du 2ème tour donnera LEPEN vainqueur, espérons que les partis considérés comme responsables en tireront les conséquences et nous éviteront le pire !

28/10/2015

La classe ouvrière s’invite au scrutin régional.

Les deux candidats « responsables » aux élections régionales ont placé la question de l’emploi en tête de leurs programmes. Si ce thème revient chaque fois dans les discussions familiales ou amicales, ne nous cachons pas les yeux, c’est souvent une occasion pour dénoncer un bouc émissaire.

Quand nous vivons le chômage, la précarité, quand nous sommes mal payés et dieu sait combien sont nombreuses les fins de mois difficiles, le premier réflexe est de se considérer comme une victime, et qui dit victime dit agresseur. Cet agresseur est celui que l’on considère comme concurrent, celui qui est responsable de prendre nos emplois, d’accepter le travail auquel on aspire à un prix dérisoire. Alors quand une femme ou un homme politique vous flatte comme victime et montre du doigt cet agresseur potentiel, vous êtes tenté de le suivre. Je sais que je ne vous apprends rien, et pourtant ça marche.
Dans notre Région, la gauche a trop martelé que la classe ouvrière était une victime. La droite, de son coté, est trop associée à la défense des seuls patrons, des privilèges des professions libérales et même des grandes fortunes. C’est ainsi que les populistes (ceux qui vont toujours dans le sens du poil du peuple) ont bâti leur argumentaire sur les petits, victimes de l’élite privilégiée, sur le « petit Blanc » victime de l’étranger.

Maintenant que nous nous sommes enfermés dans ce triangle infernal –victime-agresseur-avocat sauveur, nous ne savons plus comment en sortir. Ce combat pour l’émancipation est d’une brulante actualité.

Enfin, comme les promesses sur l’emploi sont inentendables, parler du travail est le seul moyen d’être écouté par les travailleurs de la grande région. Si associer sans cesse travail et RSA est considéré comme une insulte, par contre la valeur travail a du sens et nos élus régionaux sont légitimes pour en parler concrètement, ils ont en charge la formation, l’apprentissage, le transport domicile travail mais aussi le développement économique. Parler numérique, c’est bien mais n’oublions pas les travailleurs peu qualifiés qui sont ici légions et se considèrent délaissés par la puissance publique. Faire voter les jeunes décrocheurs, les chômeurs, les ouvriers, les femmes de service c’est possible, si on leur parle de travail respectueux des personnes, de parcours de formation qualifiante, de salaires moins inégalitaires, de bien être au travail… J’attends que l’on nous redonne une fierté d’être « salarié travailleur » que l’on ne cesse de dénigrer.

La classe ouvrière existe et se rappelle à nous en cette veille d’élection.

02/10/2015

Ras le bol les LEPEN

Depuis des mois, dans cette tribune, j’alerte sur la probable élection de Marine LEPEN à la présidence régionale. Aujourd’hui les sondages prédisent l’impensable, l’extrême droite va diriger la Région la plus jeune et la plus ouvrière de France. Ne voyez aucune position partisane dans mes tribunes, je suis Républicain avant tout, et ce combat est sans concession.

La République est autant de droite comme de gauche.

Mais franchement, 6 semaines avant l’élection de tous les dangers, je ne comprends pas le « ras-le bol Macron », n’est-ce pas donner encore plus raison à celles et ceux qui s’apprêtent à ne plus voter PS ? La gauche n’est-elle pas assez divisée ? Oui le combat est aujourd’hui, d’abord, et uniquement régional. Nous nous devons de défendre la République dans la région et ses candidats républicains. Je regrette la division de la gauche, pourquoi se divisent-ils au sein du PS ? Incompréhensible.

Personne ne connaît le travail réalisé par Pierre De Saintignon depuis 15 ans sur le schéma régional de développement économique (SRDE) ou dans l’insertion par l’économique avec Vitamine T. C’est cela que
j’attends des soutiens à celui qui est 3ème dans les sondages.

Pour moi, c’est ras le bol les LEPEN ! Et c’est la seule chose qui m’importe.

C’est S KLARSFELD qui écrit dans Le Monde : « Nous n’oublierons jamais que nous sommes orphelins de déportés assassinés par un parti d’extrême droite qui s’était emparé électoralement du pouvoir en Allemagne… les hitlériens ont fini par déclencher une guerre européenne… ils ont été aidés par tous les partis d’extrême droite du continent : le PPF de Doriot, le RNP de Déat…Un parti antisémite ne change pas de nature même s’il camoufle opportunément son programme de haine..». Il termine sa tribune en affirmant qu’il voterait sans hésitation pour le candidat républicain le mieux placé dès le premier tour.

A ceux qui pensent qu’il « faut essayer », je leur dis qu’à ce jeu on a déjà perdu des millions de morts. Je leur dit que ces jours derniers, les Grecs ont essayé Syriza et payent cash le grand menteur avec une baisse des retraites, une augmentation de la TVA (tout pour les pauvres !). Pourquoi essayer la grande menteuse ?

A celles et ceux qui partagent ces propos, l’heure appelle notre éthique de responsabilité, ce n’est pas en décembre qu’il faudra commenter notre défaite.

Parlons, parlez en famille, au travail, dans le quartier ne laissons pas banaliser les propos racistes, antisémites, anti celui ou celle qui n’est pas comme nous.